Parasha – 223 – Vayélekh – Chouva – 5786

בס »ד

Voici enfin les dernières paroles que Moché Rabénou adresse aux Bené Israël avant de les quitter. La Paracha les introduit ainsi : « Moché alla et exprima ces paroles aux Bené Israël. C’est le « Discours d’adieu » de Moché Rabénou (Devarim 31, 1).

C’est avec ces paroles décisives pour l’avenir que Moché Rabénou quitte les Bené Israël au seuil d’un long « périple » qu’ils auront à accomplir dans l’Histoire du Monde.
Hachem ordonne à Moché de transmettre aux Bené Israël une »Chira » : (« Cantique ») qui sera le « témoin » entre Hachem et les Bené Israël relativement aux péripéties de l’Histoire. Moché avertit les Bené Israël des conséquences de leur comportement face à Hachem au fil des générations. (Devarim 31, 19).

Cette Chira constitue l’essentiel de la Paracha Haazinou que nous lirons Chabat prochain entre Yom Kippour et Soucot. Elle décrit le parcours de l’Histoire, depuis les bienfaits prodigués par Hachem, l’octroi d’Erets Israël, en passant par les déviations de comportement du Peuple, et les malheurs qui s’ensuivent, jusqu’à la fin des temps avec la Gueoula (Délivrance) Ultime.

Le Ramban (33, 40) dit que le « témoignage » consiste dans la véracité des prédictions dont nous avons durement pu constater l’exactitude au fil des siècles. Il n’a manqué aucun détail de ces descriptions de l’avenir de notre Peuple, qui ont été décrite encore avant d’entrer en Erets Israël ! Aussi Ce témoignage doit nous donner confiance et espoir dans l’accomplissement des promesses relatives à la Gueoula.

Le ‘Hafets ‘Haïm (‘Hafets ‘Haïm Ha’Hadach, p.483) disait que nous n’avons besoin ni de discours ni d’illustrations pour confirmer la véracité de notre Torah Kedocha. La simple lecture des Parachiot de Tokha’ha (Remontrance) dans la Torah, où Hachem a décrit il y a des milliers d’années ce qui se produirait avec une telle précision que nous avons pu le constater par nous- même est la preuve la plus forte qui soit …

Pour illustrer le contraste entre une observation « réaliste » des faits et un regard faussé par les préjugés sur la vie, Rav Chabtaï Youdlewitz rapporte l’épisode suivant : Un homme proche des milieux du pouvoir dans la Medina eut le « malheur » que son épouse fasse Techouva… Ne pouvant supporter une telle situation, il divorça et laissa une famille brisée. Il lui était inconcevable de suivre l’exemple de son épouse et de faire Techouva. Plus tard, dans une session d’analyse des problèmes de l’éducation des jeunes dans la Medina (qui, comme tout le monde le sait, va au fil du temps de mal en pis …), il défendit publiquement que la seule solution était de revenir à un ‘Hinoukh (formation) « religieux » et à un état de Halakha basé sur le Choul’han Aroukh. Ses confrères s’étonnèrent d’entendre de telles paroles dans sa bouche, lui qui avait brisé sa famille par son refus de changer. Il leur répondit : « Vous avez raison ! Personnellement je ne suis pas prêt à faire Techouva ; ça m’est trop dur ! Mais il n’y a pas d’autre solution !

Rav Youdlewitz commente que c’est ce que la Torah annonce (31, 17) : « … Il dira ce jour : N’est-ce pas parce que mon Dieu n’est pas en mon sein que me sont arrivés ces malheurs ! » Mais ce n’est pas encore le début de la Techouva !

Rav Méïr Tsvi Bergman (Chaaré Ora, II, p.251) explique ainsi la phrase : « N’est-ce pas parce que mon Dieu n’est pas en mon sein que me sont arrivés ces malheurs » : Le Ramban dit que ce n’est pas un aveu complet de la faute. Sforno dit que malgré cette déclaration, ils ne se tournent pas vers Hachem dans la Tefila, ni pour faire Techouva. Ils se tournent vers des « divinités étrangères ». Rav Bergman explique qu’il ne s’agit pas de ce que nous considérons être les « divinités étrangères », comme dans les civilisations passées. Mais ils cherchent la solution des problèmes dans toutes sortes de démarches, ce qui s’appelle des « divinités étrangères ». Comme nous l’avons vu dans les Parachiot précédentes, au nom de nos Grands de la Torah, toute démarche personnelle faisant abstraction de la Toute Puissance exclusive de Hachem est une forme d’idolâtrie !

Rav El’hanan Wasserman (Ikveta De Mechi’ha II) explique que la « Chira » de la Paracha suivante, Haazinou, développe l’erreur de nos générations. Au seuil de la Gueoula Ultime, Hachem interpelle les Juifs (32, 37-38) : « Et Il dira : où sont leurs dieux, le rocher par lequel ils s’abritaient ?! … ».

Rav Wasserman explique qu’à l’époque de « Ikveta deMechi’ha » (l’époque pré- Messianique), les Juifs serviront diverses divinités étrangères. Il pose la question : Quelles idolâtries ont-elles cours parmi nous ?! il répond (et c’était il y a près d’un siècle ! …) que le fait de mettre notre confiance dans une conception ou une autre, les unes après les autres, est une forme d’idolâtrie …

Nous lisons ce Chabat la Haftara (le texte des Prophètes) Chouva après la Paracha. Dans ce texte, qui nous appelle à la Techouva, figure le verset (Hochéa 14, 4) : « Achour ne nous sauvera pas ! Sur un cheval (symbole de la puissance guerrière) nous ne chevaucherons pas ! et nous ne dirons plus « notre dieu » au façonnage de nos mains ! car par Toi (exclusivement) sera pris en pitié l’orphelin ! ».

Rav Guedalia Schorr (Or Guedalyahou p.214) souligne que la Techouva ne se limite pas à revenir sur les fautes « actives ». Mais il faut également revenir de conceptions fausses et voir clairement la Main de Hachem dans tous les évènements, sans accorder une confiance indue à quelque force que ce soit …

Dans la situation actuelle, ces explications de la Paracha et de la Haftara ne nécessitent pas de commentaires supplémentaires … Il ne nous reste qu’à nous démarquer de l’exemple cité par Rav Youdlewitz de l’incapacité à changer …

Ce Chabat Chouva, entre Roch Hachana et Yom Kippour, est le moment « clé » pour entendre ces messages dans une époque comme celle que nous vivons.

Que Hachem nous aide tous à faire réellement Techouva, et que nous puissions enfin recevoir la Gueoula Ultime qu’ont attendu toutes les générations de la Galout !

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