LE RABBI DE KALOV – 44 Vayakel-Pékoudé 5783


La Ségoula de l’étude des lois du Chabbath

«Moché convoqua toute la communauté des enfants d’Israël et leur dit : “Voici les choses que l’Éternel a ordonné d’observer. » (Chémot 35,1).
À mon grand regret, j’ai observé dans de nombreux endroits au monde que certains Juifs pensent respecter le Chabbath par le simple fait de se rendre à la synagogue le Chabbath, ou parce qu’ils font le Kiddouch et mangent du poisson. Tout ceci provient d’un manque d’information et d’étude.

Cette tendance se retrouve dans une moindre mesure également chez ceux qui respectent la Torah et les Mitsvot, qui connaissent les principes généraux des mitsvot du Chabbath, mais n’ont pas correctement étudié les nombreux détails des règles du Chabbath. Le Gaon Rav Yonathan Eibeshitz, dans son ouvrage Yaarot Dvach, remarque que si on n’a pas étudié correctement toutes les Halakhot de Chabbath à plusieurs reprises, on ne pourra éviter de profanation du Chabbath.
L’étude des Halakhot du Chabbath, qui nous renseigne sur la manière de respecter le Chabbath, constitue également une Ségoula pour éviter de trébucher dans le respect du Chabbath, même par inadvertance.
Cette idée émane du Baal Chem Tov à propos de toutes les Mitsvot de la Torah : lorsque se présente à un Juif une Mitsva positive qui lui paraît difficile à accomplir correctement, il étudiera cette Mitsva telle qu’elle figure dans la Torah, ce qui constitue une Ségoula pour obtenir de l’aide divine afin de pouvoir l’accomplir. De même lorsque se présente à lui une Mitsva négative qu’il a du mal à ne pas enfreindre, incité par son Yétser Hara qui le pousse à la transgresser, il l’étudiera pour éviter de la transgresser.
Dans cet esprit, Rabbi Issakhar Dov de Belz explique que dans les Dix Commandements apparaissant dans la Paracha de Yitro, il est dit : « D.ieu prononça toutes ces paroles, en disant », et Rachi commente que Hachem prescrivit aux Bné Israël, après avoir entendu chaque Mitsva positive, de dire «oui», et après chaque Mitsva négative, de répondre «non». En effet, la parole est une Ségoula afin de pouvoir respecter ladite Mitsva.
On raconte qu’un jour, un homme interrogea Rabbi Aharon de Belz : comment pouvait-il remédier à la faute d’avoir transgressé une fois le Chabbath ? Le Rabbi lui répondit : « Étudie pendant une année pleine les Halakhot de Chabbath, ce sera un Tikoun pour le passé, ainsi qu’une Ségoula pour ne plus commettre de transgression. »
Un jour, lorsque l’auteur du Tiféret Chlomo de Radamsk passa un Chabbath auprès de son maître, Rabbi Yéchaya Peshdevorz, ce dernier lui demanda de chanter la mélodie de Hamavdil le Motsaé Chabbath après la Havdala. Le Rabbi de Radamsk chanta la mélodie avec une telle intensité au point que toutes les personnes présentes admirèrent ses merveilleuses mélodies. Ensuite, Rabbi Peshdevorz plongea sa main dans son vêtement de Chabbath et en retira une pièce, qu’il donna au Rabbi de Radamsk. Il dit : « Voici ton salaire pour avoir chanté Hamavdil. Il est incroyable que j’aie trouvé dans mon vêtement une pièce d’argent, car il est improbable que j’ai oublié cette pièce par erreur dans ma poche la veille de Chabbath. En effet, depuis que j’étudie minutieusement les lois du Chabbath du début à la fin, j’ai eu le mérite de ne plus commette aucune transgression, même par inadvertance. Apparemment, le prophète Eliyahou a inséré cette pièce dans ma poche afin que je te la donne. »
Le Rav et auteur du Tanya relate que lorsqu’on le conduisit en prison, il arriva sur place la veille du Chabbath au crépuscule, et demanda aux gardiens de s’arrêter pour éviter de voyager le Chabbath, mais ils refusèrent. Le Ba’al Hatanya se mit à effectuer une introspection, et il se remémora qu’une Halakha de Chabbath était peu claire pour lui et il se mit immédiatement à éclaircir cette Halakha. Aussitôt après, la roue de la carriole se cassa et ils ne furent plus en mesure de voyager jusqu’à Motsaé Chabbath. Ce fut une nouvelle preuve que l’étude des lois du Chabbath contribue au respect du Chabbath selon la Halakha.

C’est pourquoi de nombreux Maîtres et Tsadikim prescrivent d’étudier chaque Chabbath des Halakhot de Chabbath. Ainsi, au fil des générations, de nombreuses communautés ont pris la coutume de se rassembler le Chabbath pour étudier ces lois.
Ce thème se retrouve au début de la Paracha de la semaine : «Moché convoqua toute la communauté des enfants d’Israël » : Moché Rabbénou réunit les Bné Israël pour leur enseigner la Mitsva les lois du Chabbath. Le Midrach (Yalkout Chimoni Chémot) nous enseigne que dans toute la Torah, c’est la seule Paracha qui commence par un rassemblement de tous les Juifs. D.ieu nous demande de rassembler en grand nombre les Juifs pour leur expliquer les Halakhot du Chabbath, afin que les générations suivantes apprennent à se réunir chaque Chabbath pour étudier ensemble les lois du Chabbath.
Dans cette optique, nous pouvons interpréter la suite du verset : « et leur dit : “Voici les choses que l’Éternel a ordonné d’observer. » Les commentateurs remarquent que la formule aurait dû être la suivante : «Voici les choses que l’Éternel a ordonné de ne pas observer », car la suite est une description des interdits du Chabbath. Mais d’après nos observations, nous pouvons lire le terme Dévarim (choses) comme Dibourim (paroles), l’étude des Halakhot du Chabbath, prescrites par Hachem aux Bné Israël.
Ainsi, dans la suite du verset qui suit : « Pendant six jours on travaillera, mais au septième vous aurez une solennité sainte, un chômage absolu en l’honneur de l’Éternel » : par le biais de l’étude des lois du Chabbath, l’homme accédera à une aide divine, afin de réussir pendant les six jours de la semaine, bénéficiera d’une sainteté pendant le Chabbath sans enfreindre aucun interdit, et obtiendra de nombreuses Brakhot.
Chavoua tov !

Les Brahot du Rabbi vous laisseront un impact pour la vie !