LE RABBI DE KALOV – 24 BÉRÉCHIT 5783


L’approche erronée des chercheurs

« Au commencement, D.ieu créa la terre. » (Béréchit 1,1)
Il existe une belle parabole qui décrit bien la démarche des chercheurs et scientifiques de notre époque :
À l’époque de l’invention du voyage en train, et lors du premier voyage effectif en train, la nouvelle de cette invention se répandit dans le monde entier, y compris dans la célèbre localité de ‘Helm, où vivait un groupe d’hommes surnommés : les « Sages de ‘Helm », qui était en réalité une bande d’imbéciles.
Lorsqu’on apprit, à ‘Helm, l’existence du train, composé de plusieurs wagons qui avancent ensemble, sans chevaux ni ânes, ils s’étonnèrent beaucoup et pensèrent qu’un homme de petite taille était caché et poussait le train. Les «Sages » de Telm se décidèrent à partir pour Varsovie pour enquêter sur le sujet, en promettant de revenir après avoir fait le tour du sujet.

Ils se rendirent dans la capitale et confirmèrent que le train fonctionnait sans chevaux ni ânes, ni aucun homme. Au bout de deux semaines, ils rentrèrent à ‘Helm et après un bel accueil, le groupe s’adressa au public en ces termes :
« Après avoir mené une enquête approfondie sur le sujet, nous avons réussi à comprendre le fonctionnement du train. Pour le dixième wagon, il n’y a pas de question sur son fonctionnement, car le neuvième wagon le tire. Même principe pour le neuvième wagon, qui est tiré par le huitième wagon. Le huitième est tiré par le septième, et le septième est attaché au sixième. Le sixième avance grâce au cinquième, et le cinquième ne peut se détacher du quatrième. Le quatrième est tiré par le troisième, et le troisième, par le second. Pas d’étonnement non plus au sujet du second wagon, tiré par le premier. »
Les résidents de la ville étaient fiers de l’intelligence factice des Sages de leur ville, mais un jeune homme curieux posa une question à voix haute : « Comment avance le premier wagon ?»
Les Sages de ‘Helm répondirent : « En effet, le premier wagon fait beaucoup de bruit et beaucoup de fumée s’en échappe, mais nous n’avons pas compris son fonctionnement. Mais comme nous avons compris comment avançaient tous les autres wagons, et qu’un seul détail nous échappe dans tout le système, inutile d’en faire toute une affaire, car ce n’est pas bien grave si un petit détail reste inexplicable…»
Voici l’explication :
Les chercheurs des nations se prennent pour de grands penseurs intelligents, mais leurs recherches se limitent uniquement à la cause qui précède la cause première, qui est également orchestrée par Celui qui orchestre tous les événements, et inventent toutes sortes de théories fantaisistes sur le développement du monde, mais font abstraction de la réalité, n’ayant pas d’explication sur l’origine de la cause première dont émanent toutes les autres causes.
Hachem crée et dirige Son monde de sorte que l’homme ait le choix de choisir le bien et de croire en Hachem, et de ce fait, tout est dirigé selon les lois de la nature, si bien qu’il est possible de trouver une explication à chaque phénomène, et il est possible de détourner son esprit du Créateur, loué soit-Il. Mais toute personne qui poursuit sa réflexion sur les origines des forces de la nature, comprend que tout émane d’une force supérieure et première, le Maître du monde, qui a tout créé pendant les Six Jours de la Création à partir du néant, et a programmé tout le déroulement de la création pour l’éternité, et continue à faire vivre, à actionner et à diriger tout sans discontinuer.
Un grand nombre de chercheurs de la nature qui ont tendance à renier l’existence du Créateur du monde, font abstraction du Créateur, au point que même lorsqu’ils assistent à un miracle en-dehors de la nature, ils s’efforcent de découvrir une explication naturelle.
Un exemple est le miracle de la mer des Joncs : certains chercheurs renégats ont affirmé que ce phénomène pourrait s’expliquer selon les lois de la nature, car en certains endroits du monde, un tremblement de terre a lieu tous les quelques centaines ou milliers d’années dans les fonds marins, et dans ce cas, il aurait eu lieu précisément avant l’entrée des enfants d’Israël dans la mer des joncs.
On relate à propos du Ba’al Chem Tov (cité dans l’ouvrage du Baal Chem Tov, Paracha Béchala’h) qu’un jour, un étudiant le consulta pour lui présenter les arguments des chercheurs sur le miracle de la mer des Joncs. Lorsqu’il arriva sur les lieux, avant de poser la question au Ba’al Chem Tov, celui-ci se rendit à la synagogue et demanda aux habitants de la ville de se réunir, et il prit la parole devant eux : d’après l’avis des chercheurs qui interprètent l’ouverture de la mer des joncs par des voies naturelles, il y a là un miracle et un dévoilement divin extrêmement grand. Au commencement de la création du monde, le Saint béni soit-Il implanta dans la nature l’ouverture de la mer au moment même où les Bné Israël en auraient besoin. Si les enfants d’Israël n’avaient pas eu besoin de ce miracle, Hachem n’aurait pas implanté cette nature dans la mer, comme l’indique le commentaire des Michnayot par le Rambam ainsi que d’autres ouvrages. »

C’est la raison pour laquelle Hachem commença Sa Torah par le terme Béréchit avec les termes : Béréchit Bara Elokim, car c’est le fondement du judaïsme : se remémorer constamment le début de chaque chose, et s’abstenir de suivre la voie des chercheurs qui se conduisent comme les Sages de ‘Helm, qui s’efforcent de découvrir le secret de l’enchainement des événements et des forces de la nature, tout en faisant abstraction de ce principe essentiel et impératif : tout est actionné par une force première, celle du Créateur, loué soit-Il, qui a créé Son monde afin que l’on accomplisse les Mitsvot.
Chavoua tov !