LE RABBI DE KALOV – 102 Be’houkotaï – 5784

L’art d’une vie sereine

« Je dirigerai Ma face contre vous, et vous serez abattus devant vos ennemis ; ceux qui vous haïssent vous domineront, et vous fuirez sans qu’on vous poursuive. » (Vayikra 26,17) 
Il existe aujourd’hui divers organismes qui se sont fixé comme but d’imposer au monde leur théorie de libéralisme extrême, dont le but est de donner raison à tous les fauteurs, en prétendant qu’ils sont nés avec des tendances mauvaises et impossibles à changer. À cet effet, ils s’emploient à encourager ces hommes à commettre toutes sortes d’abominations en public et avec fierté, afin de perdre la vertu naturelle de la honte. 
À ce sujet, certains non-Juifs, au fil des époques, ont tenu à respecter des restrictions, et à leur propos, nos Sages disent (‘Houlin 92b) : les Bné Noa’h sont récompensés lorsqu’ils s’abstiennent de ne pas commettre d’abominations en public. Il y a cinquante ans, une nouvelle tendance se développa, stipulant que pour le bien de l’humanité, il faut permettre toutes sortes de désirs sans en avoir honte, car l’homme n’est pas en mesure de surmonter ses tendances innées. 
Cette théorie trouve sa source dans un grand mensonge. En effet, Hachem a créé l’homme avec le libre-arbitre et la faculté de surmonter ses déviations innées. Il a prescrit ainsi à tous les hommes de s’abstenir de relations interdites, ainsi que les autres Mitsvot propres aux Bné Noa’h. 

Le Juif, qui possède une âme sainte et une aide divine particulière, comme l’indiquent nos Sages (Yoma 38b) : « Celui qui désire se purifier y est aidé», est en mesure de respecter toutes les Mitsvot de la Torah s’il le désire. 
On connaît ce récit mentionné dans les ouvrages sacrés (Or Pné Moché, Paracha ‘Houkat) : un certain roi savait reconnaître selon la forme du visage, les vertus de l’homme. Il affirma que dans le visage de Moché Rabbénou, il discernait tous les défauts, notamment celui de meurtrier. Moché Rabbénou affirma lui-même être né avec ces mauvaises dispositions, qu’il transforma en qualités.

Je peux à ce sujet, en attester de par mon expérience. Je demande en effet aux hommes, femmes et enfants qui viennent me consulter pour être bénis et renforcés, de s’engager à accomplir une Mitsva particulière. Il arrive fréquemment que lorsque je demande à des jeunes gens de s’engager à respecter les règles de la sainteté, ils me répondent que les psychologues leur ont assuré que vu leur nature, ils n’en sont pas capables. Or, ceux qui ont accepté de relever le défi ont admis qu’ils avaient la faculté de surmonter leurs tendances et ont eu le mérite de fonder des foyers juifs et de mener une vie heureuse. 

Le seul moyen de diffuser le mensonge de cette théorie libérale consiste à répéter fréquemment ce principe en public, avec fierté et à voix haute. De cette façon, le mensonge peut être accepté même lorsque la réalité prouve le contraire. 
Ceci n’est qu’un exemple de l’absence de logique à notre époque. Par le canal de divers groupes intéressés à diffuser dans le monde des idées pour leur intérêt, ils s’efforcent de toutes leurs forces d’exposer ces principes «pour le bien de l’humanité», alors qu’il s’agit de pulsions qui causent uniquement du tort à l’homme.

Or, les Bné Israël qui se conduisent selon la sainte Torah, donnée par le Créateur, loué soit-Il, ne suivent pas ces théories dont l’origine est dans la rue et continuent à se servir de leur esprit pour dominer leur cœur et leurs autres organes, en suivant la voie du bien, celle de nos ancêtres depuis plusieurs milliers d’années, sans se laisser attirer par les désirs qui écartent l’homme de sa véritable mission. 
Cette conduite propre à ceux qui respectent la Torah et les Mitsvot irrite fortement les tenants de ces nouvelles théories qui exposent diverses idées qu’ils présentent comme indispensables pour la réussite de l’homme, car tant qu’il y a des groupes de personnes qui suivent cette voie ancestrale et sont heureux, leur théorie est en danger. C’est pourquoi nous voyons de nos jours qu’ils tentent de toutes leurs forces d’imposer leurs idées dans nos écoles, voulant nous contraindre à éduquer nos enfants selon leur voie. 
Il nous incombe donc de répéter que la véritable réalité est celle décrite par nos Sages (Souca 52b), stipulant que ces règles sont régies par un principe : « Lorsqu’on cède à ses désirs, il a faim, et lorsqu’on l’affame, il est satisfait. » C’est-à-dire que lorsque l’homme cherche à céder à son désir, il éveille en lui un appétit insatiable. Ce n’est pas le cas lorsqu’il s’habituer à surmonter ses penchants, il est alors satisfait, et vit une vie heureuse et sereine. 
Il est possible d’affirmer que nous retrouvons cette idée dans les propos de remontrance, en suivant le Zohar qui indique que chaque remontrance renferme des Brakhot. Hachem a promis aux Bné Israël qu’à l’époque précédant la venue du Machia’h : « Je dirigerai Ma face contre vous » : Je vous accoredai la lumière du visage divin, c’est-à-dire la sagesse de la Torah qui vous guide vers la voie du bien, comme il est dit : « Car à la lumière de Ta face Tu nous as donné, Hachem notre D.ieu, la Torah de vie”, « et vous serez abattus devant vos ennemis” : vous deviendrez ainsi une pierre d’achoppement pour vos plus grands ennemis, qui sont le mauvais penchant et ses émissaires, qui cherchent à diffuser de nouvelles théories décadentes dans le monde entier. 
Et le verset se poursuit ainsi : « Ceux qui vous haïssent vous domineront» : ils tenteront de vous imposer leurs idées, mais « vous fuirez » : vous et votre famille fuirez la faute et tous ces poursuivants, comme l’indique le Tana dans Avot (4,2) : « Fuyez la faute », et vous verrez au final qu’avec l’aide de Hachem : « sans qu’on vous poursuive » : le mauvais penchant ne vous poursuivra pas, et vous aurez le mérite de mener une vie joyeuse et sereine. 
Chabbath Chalom !

Pour parer à l’antisémitisme, écartons-nous des antisémites.

« Je vous ai séparés d’elles avec les peuples pour que vous soyez à Moi. » (Vayikra 20,26). 
À une époque où l’on assiste à une résurgence de l’antisémitisme dans le monde, il vaut la peine de se pencher sur la racine de ce phénomène, dont les plus grands chercheurs n’ont pas trouvé d’explication satisfaisante. Lorsque nous aurons découvert la racine du problème, nous pourrons résoudre cette question essentielle : que pouvons-nous faire pour lutter contre ce phénomène ? 
Nous avons pu constater au fil des époques, qu’aucun des motifs avancés par les non-Juifs n’est authentique, car quelles que soient les circonstances, et quel que soit notre mode de vie, on trouve toujours une autre raison pour nous haïr, et on nous accuse au fil du temps en brandissant toutes sortes d’arguments contradictoires. 
Lorsqu’on voit des Juifs riches, on prétend que la haine des Juifs tient à leur richesse, parce qu’ils tentent de dominer le monde sur le plan économique. En présence de Juifs peu aisés, on dit que la haine des Juifs repose sur leur pauvreté, et qu’ils vivent sur le compte des autres. Nos ennemis trouvent toujours d’autres arguments pour détester le peuple juif. 
Nous remarquons qu’aucune explication d’ordre naturel ne peut justifier ce phénomène, mais qu’il émane d’une Providence du Ciel. Nos Sages nous ont enseignés que la raison principale tient au fait que Hachem veut nous aider à mener à bien notre mission particulière dans le monde, en suivant la voie de la Torah. De ce fait, Il orchestre les choses pour créer une haine du Juif dans le monde, afin que nous évitions de fréquenter les nations du monde en nous inspirant de leur conduite. 
Nous constatons à toutes les époques que c’est précisément lorsque les Juifs ont commencé à se rapprocher et à se rattacher aux nations, que la haine du Juif a augmenté. 
Nous avons observé cette tendance pour la première fois en Égypte, comme l’indique le Zohar (Chémot 14b), expliquant que ce fut la raison de l’exil. Les Égyptiens détestaient le peuple d’Israël, ils les humiliaient et avaient honte de les épouser. C’est ainsi que dans la pureté, naquirent six cent mille Juifs sans aucun mélange avec les Égyptiens, et de cette manière, ils devinrent dignes de devenir le peuple juif et de recevoir la Torah. 
De même, à l’époque d’A’hachvéroch, au sujet duquel nos Sages affirment (Méguila 12a) que le décret de Haman avait été imposé du fait qu’ils avaient profité du festin de ce mécréant, alors que Mordékhaï leur avait prescrit de ne pas y assister. Cependant, de nombreux Juifs y participèrent et commencèrent à se mélanger avec les non-Juifs et à s’inspirer de leur conduite. Ainsi, Hachem fit en sorte de susciter la haine des Juifs et rendit un décret pour ordonner leur mort. Les Juifs se sont alors extraits de leur torpeur et se sont séparés des non-Juifs, et le décret a été aboli.

À ce sujet, nos Maîtres ont dit (Sanhedrin 97b) : c’est le même phénomène à chaque époque : lorsque les Juifs se fondent avec les non-Juifs et imitent leur conduite, Hachem met en place un souverain qui rend de sévères décrets, à l’instar de Haman, puis le peuple juif fait Téchouva et reprend le droit chemin.

Le fondateur du mouvement réformé prétendait que l’on détestait les Juifs du fait qu’ils se conduisent de manière différente. Il est le fondateur de la théorie suivante : « Sois Juif à la maison, et un homme à l’extérieur. » Il promit qu’en se rapprochant des non-Juifs et en les imitant, le mépris et la haine à notre égard cesseront.

Mais pendant la Shoah, cette théorie s’effondra, et au lieu d’un développement du mouvement réformé, la haine et la discrimination des Juifs atteignit un niveau inouï, sans aucune distinction entre religieux et laïques, et ils persécutèrent tous ceux qui avaient une origine juive. 
Après la réunion des réformés à Braunshweig, où ils autorisèrent les mariages mixtes, le Rabbi Israël Salanter zatsal s’exprima ainsi : « Au lieu de la permission des réformés à ce sujet, viendra se superposer l’interdit des non-Juifs à ce sujet.» En effet, plus tard, les lois raciales des nazis furent implantées, les lois de Nuremberg, parmi lesquelles figurait l’interdit pour les Allemands d’épouser des Juifs. 
Avant le décès de Rabbi Israël de Tcherkov zatsal, en 1934, après la montée au pouvoir de Hitler en Allemagne, le Rabbi s’exprima ainsi : « Lorsque Hachem, loué soit-Il, vit qu’en Égypte, le danger de l’assimilation avec les Égyptiens s’était accru, Il instaura la haine chez les Égyptiens, contre le peuple juif, comme il est dit (Téhilim 105,25) : “Leur cœur changea jusqu’à prendre son peuple en haine.” Désormais, alors que l’assimilation des Juifs ne fait qu’augmenter, je crains que dans le Ciel, on donne la permission à ce vil gouvernement de se développer dans d’autres pays. » 
Nous sommes témoins également aujourd’hui de l’idée que la création d’un pays juif distinct, en Erets Israël, n’a pas aboli la haine. Le pays est entouré de pays hostiles et haineux à l’égard des Juifs, qui veulent assassiner également les laïques désireux de faire la paix avec eux. C’est le sens de ce passage des Écritures (Ekha 1,17) : «L’Éternel a convoqué contre Yaakov ses ennemis à la ronde ; Jérusalem est devenue un objet de dégoût parmi eux. » Nos Maîtres affirment qu’il s’agit d’un Hessed de la part du Créateur, que tous les non-Juifs qui vivent à côté du pays juif détestent les Juifs, car ainsi, ils ne sont pas enclins à l’assimilation. 
Les ouvrages saints expliquent que tout comme le mari sanctifie la femme en disant : « Haré at mékoudéchet li (tu es sanctifiée pour moi)», et le terme essentiel est “li”, car il la sanctifie pour lui, elle devient interdite à tous les autres, de la même façon, Hachem a sanctifié le peuple juif par le terme “li”, comme il est dit (Chémot 25,8) : « Assou Li Mikdach (Ils Me construisirent un sanctuaire) », afin qu’ils soient exclusivement sanctifiés pour Moi.

C’est le sens de la promesse de Hachem ici : « Je vous ai séparés d’elles avec les peuples » : Je ferai en sorte qu’il y ait toujours une différence entre Israël et les nations, « pour que vous soyez à Moi » : afin que vous soyez uniquement à “Moi”, sans vous attacher aux voies des non-Juifs.

Nous en avons encore une allusion dans les initiales des termes : Avdil Etkhem Min Haamaim Lihiyot Li : les initiales de ce verset forment les termes de Haré At Mékoudéchet Li. 
En conséquence, à une époque où la haine du Juif se répand dans le monde, le peuple juif ne doit pas constamment chercher des stratagèmes pour abolir cette haine, mais est tenu de s’écarter des conduites des non-Juifs et d’aider également d’autres Juifs à quitter les écoles non-juives et à s’éloigner de leurs visions immorales, très répandues de nos jours. Par ce mérite, nous mériterons que Hachem nous sauve de la main des ennemis des Juifs. 
Chabbath Chalom !