Le « Mot du Jour » 9 Nissan 5785 – 7 avril 2025

09 NISSAN 5785 – 07 AVRIL 2025

Voici en préambule le texte adressé par mail pour introduire le messageci-dessous :

CHERS AMIS, 

Nous sommes particulièrement heureux de pouvoir évoquer avec vous très brièvement Pessa’h et la sortie d’Égypte et ce, à seulement quelques jours de la fête. 
Nous souhaitons très vivement que chacun puisse s’y ressourcer. Pessa’h est le moment clé, capital et fondateur de notre histoire et de notre identité en tant que membre du Peuple Juif. 
Ayons à l’esprit tous les miracles que HASHEM a réalisé pour nous en sortir et nous sauver des desseins funestes de Pharaon. De là Il nous a conduit au Mont Sinaï où nous avons reçu la Torah. Elle est notre bien le plus précieux et sans lequel nous n’existerions pas en tant que Juifs, à D.ieu ne plaise !  

En espérant que vous aurez du plaisir à lire les quelques lignes ci-après, transmises à la fois en format pdf et en Word. À tous, ’Hag Pessa’h Kasher VeSaméa’h ! Très bonnes fêtes de Pessa’h dans la joie de réaliser plein de très belles Mitzvoth !

Transmettez ce mail à vos contacts dans la Communauté si vous le pouvez.

Avec nos meilleures pensées et Kol Touv !  

Pessa’h 5785

Nissan est le mois de la Gueoula, la délivrance. La sortie d’Égypte s’y est déroulée en l’an 2448, soit il y a 3337 ans. Tous se souviennent des 10 plaies. Pour mémoire et extrêmement brièvement, il y eut la plaie du sang, des grenouilles, des poux, des bêtes sauvages, de la vermine, des ulcères, de la grêle, des sauterelles, des ténèbres et enfin la mort des premiers-nés. Elles n’ont affecté que les Égyptiens. Certes, la majorité des Hébreux vivaient en pays de Goshène, cette province de l’Égypte qui avait été donnée à Avraham Avinou par le Pharaon d’alors en guise de dédommagement pour avoir pris Sarah Imanou, croyant qu’elle n’était que la « sœur » et non la femme d’Avraham Avinou (1).

Toutes les plaies ont été dirigées sur l’Égypte pour amener Pharaon à libérer les Hébreux de l’esclavage et à les laisser partir. Aucun Hébreu n’eut à souffrir de ces 10 plaies. Quelques fois, ils en profitèrent même, comme lors de la plaie du sang où, pour boire de l’eau, les Égyptiens devaient en acheter aux Hébreux.

Néanmoins, lors de la plaie des ténèbres, qui fut une très grande épreuve qui dura sept jours, trois jours durant les Égyptiens se sont trouvés littéralement immobilisés. L’obscurité était si opaque et si dense qu’elle empêchait tout mouvement. De sorte que quelqu’un qui était en train de s’assoir ne pouvait ni finir de s’asseoir, ni se relever, et cela durant trois jours ! Sauf pour les Hébreux qui, eux, voyaient comme en plein jour et pouvaient se déplacer à leur guise. Ils en profitèrent pour enterrer tous leurs frères qui ne voulaient pas quitter l’Égypte et qui de ce fait sont morts durant cette 9ème plaie. Tout s’est donc déroulé à l’insu des Égyptiens, évitant ainsi un ‘Hilloul Hashem, une profanation du Nom (2). De plus, les Hébreux profitèrent de l’obscurité pour visiter les maisons des Égyptiens. Ils découvrirent ainsi les richesses qu’ils allaient pouvoir leur « emprunter » (3) avant de sortir d’Égypte.

Mais revenons un instant sur la mort des 4/5ème des Hébreux (selon Rashi) qui périrent lors de cette 9ème plaie du fait qu’ils ne voulaient pas quitter l’Égypte. On comprend ici qu’il faut parfois au moins détenir un mérite infime, même extrêmement ténu, pour bénéficier des bontés du Ciel. En refusant de quitter l’Égypte, ils s’en sont trouvés exclus. Ils n’avaient donc plus vis-à-vis du Ciel de raison de vivre. Alors que la très grande majorité de ceux qui purent sortir d’Égypte avait déjà atteint le 49ème degré d’impureté, sur une échelle qui en compte 50. Or, le 49ème degré est la limite au-delà de laquelle aucun sauvetage ne s’avère plus possible. C’est aussi l’une des raisons du départ quelque peu précipité d’Égypte.

Ainsi d’autres fautes n’allaient pas être commises provoquant un dépassement du seuil fatidique des 49 degrés d’impureté.

Mais considérons un instant l’état dans lequel les Égyptiens se sont trouvés : celui d’une obscurité opaque qui non seulement empêchait tout mouvement, mais en plus privait les Égyptiens du sens de la vue ! Or qu’est-ce qu’un homme peut faire s’il devient aveugle ? Il perd une part importante de sa liberté de mouvement et tout ce qui y est attaché en termes de réflexion, de communication, d’action. La vue est un bien qui nous est acquis et à propos duquel nul ne s’interroge, tant il est évident de voir, de se mouvoir et d’agir en conséquence. C’est naturel qu’il en soit ainsi. Mais qui pense à en louer le Ciel ? Certes nous remercions HASHEM chaque matin en récitant la bénédiction de « Pokéa‘h Ivrim », « qui dessille les yeux des aveugles ». Mais y accordons-nous tout son sens et ne le disons-nous pas d’une manière machinale et routinière ? Et n’est-ce pas un peu la même chose pour les autres bénédictions dites chaque matin ? Et que dire de la manière de comprendre ce que l’on voit ? Le fait-on d’un bon œil, d’une manière exclusivement positive, en envisageant chaque événement « Le Kav Zekhouth » au bénéfice de celui que l’on voit agir ?

Or nous approchons de la fête de Pessa’h (4) qui célèbre la sortie d’Egypte, qui fut précédée par notre libération de l’esclavage et qui amorça la naissance du Peuple Juif. Que d’événements extrêmement forts, pleins de sens, qu’il convient de vivre le plus intensément possible. Au point que nous devons ressentir comme si nous sortions nous-mêmes d’Égypte. Oui, nous-mêmes avons été en esclavage, avons reçu des coups de fouet pour que nous taillions des pierres, portions des charges les plus lourdes, labourions, étions exténués à accomplir mille tâches qui nous étaient commandées selon les caprices des Égyptiens. Nous avons même supporté qu’on nous prenne nos enfants pour boucher des trous dans des murs faute d’avoir pu les combler.

Puis Moshé et Aharon sont venus parler à Pharaon pour qu’il nous laisse partir. Au lieu de cela, nos conditions ont été encore durcies. Nous devions en plus chercher la paille pour le mortier, sans réduire nos quotas de travail. Nous avons alors crié notre souffrance et HASHEM nous a entendus.

Encore quelques plaies, dont celle de la mort des premiers-nés, et Pharaon nous demanda lui-même de quitter l’Égypte. C’était la nuit de Pessa’h, le 15 Nissan. Nous avions auparavant sacrifié l’agneau, badigeonné de son sang les linteaux de la porte de notre maison, comme Moshé nous l’avait ordonné pour que nous soyons protégés. De sorte qu’aucun premier-né parmi les nôtres ne périt, contrairement à ce qui se déroula dans tous les foyers des Égyptiens.

Eh oui, nous devons revivre la sortie d’Égypte et la partager avec nos enfants pour qu’à leur tour ils revivent et transmettent ce moment capital de notre histoire fondatrice du Peuple Juif.

Nous vous invitons à écouter les cours sur Pessa’h et la sortie d’Égypte en portant ces mots clé dans « recherche » (le dessin de la loupe) sur notre site www.dvartorah.org L’occasion vous est offerte de vous enrichir de la transmission de nos Rabbanim. Et chacun saura comment répondre aux questions posées lors des deux Sedarim (un seul Séder pour les résidents d’Eretz Israël).

Consulter aussi l’onglet « Parasha » sur notre site où des commentaires sur Pessa’h d’Éminents Rabbanim vous sont également offerts.
Que vous ayez un « ‘Hag Pessa’h Kasher VeSaméa’h ! Très bonnes fêtes de Pessa’h Kasher à tous ! ».

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  1. Avraham avait lui-même déclaré à son arrivée en Égypte que Sarah était sa sœur pour qu’on ne le tue pas.
  2. La mort de très nombreux Benei Israël aurait pu être perçue comme une incapacité du Maître du monde à veiller sur ses enfants et à les protéger. Ce qui ne correspondait pas du tout ni à l’intention de HASHEM, ni bien sûr à Son pouvoir.
  3. C’est effectivement sous ce prétexte que les Hébreux demandèrent les richesses des Égyptiens. Ceux-ci « savaient » que les Hébreux ne partaient que pour quelques jours. Les richesses qu’ils reçurent ne constituaient qu’un paiement infime pour les travaux et les souffrances qu’ils endurèrent en esclavage.
  4. Le Shabbath Hagadol précède ‘Pesssa’h. Il marque le moment où les Beneï Israël ont défié leurs anciens maîtres en attachant un agneau au pied de leur lit en vue de le sacrifier. L’agneau était l’une des divinités chères aux Égyptiens. Cette année le Shabbath Hagadol précède la fête d’un seul jour. Le 1er jour de Pessa’h commence donc à la sortie du Shabbath 12 avril (à 21:29 à Paris) jusqu’au dimanche 13 avril (à 21:30 à Paris). Puis commence immédiatement le 2ème jour de Pessa’h jusqu’au lundi 14 avril (à 21:32 à Paris). Puis viennent les jours de ‘Hol HaMoëd, jours de demi-fête, jusqu’au vendredi veille de Shabbath. Puis avec l’entrée du Shabbath commence le 7ème jour le vendredi 18 avril (à 20:28 à Paris) jusqu’au 19 avril à la sortie du Shabbath (à 21:40 à Paris). Puis commence immédiatement le 8ème jour de Pessa’h jusqu’au 20 avril (à 21:42 à Paris).