Le “Mot du Jour” 7 Tishri 5784 – 22 Septembre 2023

YOM KIPPOUR 5784

Rosh Hashanna est derrière nous de même que Tsom Guedalia, le jeûne en l’honneur et à la mémoire de GUEDALIA ben A’HIKAM, célébré le 3 Tishri, le lendemain de Rosh Hashana. GUEDALIA était le gouverneur de Judée. Homme intègre sur lequel le Yishouv -ceux qui avaient pu rester en Israël après le ‘Hourbane, la destruction du 1er Temple et qui n’ont pas été déportés en Babylonie- fondait de grands espoirs. Après son assassinat, les Juifs qui étaient demeurés en Israël fuirent en Égypte pour ne pas subir de représailles.

Mais maintenant nous sommes très près de Yom Kippour, qui a lieu depuis ce dimanche soir 24 sept. (dès 19:26 à Paris) jusqu’au 25 sep. (à 20:31 à Paris). 

Jour de jeûne, de contrition, de pardon, d’espoir et de grande joie pour l’issue du jugement qui sera fait en notre faveur. Rien n’est gratuit et le hasard n’existe pas. C’est dire que chaque geste compte. Il n’est pas d’homme absolument parfait. Il en est qui sont proches de la perfection, et d’autres qui s’en éloignent un peu ou beaucoup plus. Hakadosh Baroukh Hou fait tout pour nous trouver des circonstances atténuantes pour « justifier » nos fautes, nos errements. Mais il est une chose qui peut radicalement jouer en notre faveur, c’est de considérer les gestes, actes et paroles de nos prochains de façon qui leur est favorable. C’est le concept de Ladoune Lekav Ze’khouth, de les juger en leur faveur. 
 
Mais nous pourrions aller encore beaucoup plus loin en accordant notre pardon à toute personne qui nous aurait offensé, abusé, en un mot : causé du tort. Qu’en pensez-vous ? Admettons que nous parvenions à effacer de notre mémoire le préjudice subi. Dès lors, nous ne revendiquons rien, aucune réparation quelle qu’elle soit. De toutes les façons tout ce qui nous appartient, nous est en fait confié par la Providence. S’il est endommagé, voire piétiné par autrui, n’est-ce pas parce que la Providence le veut ? Comment cela ? Il est clair que personne ne peut lever le petit doigt sans que la Providence le permette. Ce n’est donc pas lui qui décide d’opérer, mais bien sur ordre. « Megalagelim Ze’houth Alyedeï Zakaï », un bienfait envers autrui est attribué par quelqu’un de méritant. Et inversement, « Megalguelim ‘Hova Alyedeï ‘Hayav », un méfait parvient par le biais d’une personne elle-même coupable. Or celui qui transmet un bienfait à autrui en retire lui-même un profit, ne fût-ce qu’en voyant la joie que cela procure à celui qui reçoit. Sans compter que ce dernier exprimera sa reconnaissance envers celui qui a été l’intermédiaire de la Providence. De même, celui qui occasionne une souffrance à autrui, doit quelque part en payer le prix. C’est donc qu’un préjudice doit être réparé ! Or cela contredit l’idée exposée plus haut d’accorder notre pardon à toute personne qui nous aurait causé du tort. Certes, de premier abord et, tout en gardant cela à l’esprit, essayons d’aller plus loin.

Il n’y a pas d’homme qui n’ait pas fauté et qui ne doive pas être pardonné pour les fautes qu’il a commises envers HASHEM. Il a outrepassé, volontairement, consciemment ou non les interdits de la Torah, comme ceux de Rabbanane -établis par nos ‘Hakhamim et qui servent de « garde-fous » aux préceptes de la Torah -. Or s’il fait Teshouva, regrette, se repent et s’engage à ne plus les commettre, il sera pardonné.

L’étude de la Torah nous permet de comprendre chaque jour un peu mieux comment HASHEM valorise chacun de nos gestes, actes, pensées, paroles et, par-là, Il nous montre ce qu’Il attend de nous. Dès lors, Il nous revient le Ze’houth, le mérite, de pouvoir imiter HASHEM. Ainsi, au même titre qu’Il pardonne les fautes de l’homme, je peux faire de même et à mon tour pardonner à ceux qui m’auraient offensé, abusé ou causé du tort. Si HaKadosh Baroukh Hou peut « absorber » la faute, la transgression et l’effacer, je devrais pouvoir en faire autant vis-à-vis de mon prochain. Ce n’est bien sûr pas une obligation, mais c’est une attitude hautement valorisée. L’histoire qui suit nous explique comment.

Un Avrekh -homme marié qui se consacre à l’étude de la Torah à plein temps- est allé demander au Rav ‘Haïm KANIEWSKI zatsal une Brakha -bénédiction- pour qu’il ait un enfant. Voilà qu’ont passé de nombreuses années et il n’a toujours pas mérité ce cadeau du Ciel. Le Rav était perplexe et lui dit qu’il n’y a qu’une chose qui pourrait grandement aider : « si tu vois quelqu’un auquel on fait honte en public, s’il ne réagit pas et qu’il pardonne à la personne qui l’a offensé, demande-lui de suite une Brakha pour que tu aies un fils ». L’Avrekh suivit le conseil du Rav et quelques semaines plus tard, lors d’un mariage, il entendit quelqu’un insulter bruyamment l’un des convives et le traiter de tous les noms. L’homme insulté devint alors rouge de colère et s’apprêta à lui répondre. L’Avrekh se précipita alors et le supplia de ne rien dire. L’homme voulu le repousser pour réagir et notre Avrekh le supplia encore de ne pas répondre et l’entraîna à l’écart. L’homme était surpris, il ne le connaissait pas, mais voyant sa détermination et qu’il s’agissait de quelqu’un de respectable, il finit par accepter de le suivre. L’Avrekh lui raconta ce que le Rav ‘Haïm KANIEWSKI zastal lui a dit compte tenu de sa situation et le supplia en pleurant de ne pas répondre à l’offense, de pardonner entièrement à la personne en cause et de le bénir pour qu’il ait un enfant. Ce que fit l’homme en déclarant qu’il lui pardonnait totalement, puis il le bénit. Et effectivement, neuf mois plus tard naquit un premier garçon au foyer de cet Avrekh.

Si l’on peut accorder notre pardon, nous nous conduisons comme le fait HASHEM, Qui nous donne de surcroit le pouvoir de bénir. Mais pas seulement cela ! Au même titre que nous pardonnons, nous bénéficions du même traitement « Mida Kenegued Mida », à savoir que nous sommes pardonnés à notre tour pour nos écarts, fautes et errements, en faisant Teshouva. 

Que chacun puisse réussir sa Teshouva et être bien inscrit et scellé dans le Grand Livre de la Vie ! Shanna Tova et Gmar ‘Hatima Tova ! 

Merci de transmettre ce message autour de vous dans a Communauté.

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