Le “Mot du Jour” 24 Kislev 5784 – 7 Décembre 2023

‘HANOUKA 5784.

Avant tout, nos pensées vont vers les captifs, prisonniers du ‘Hamass. Nous prions très fort et nous demandons à ce que chacun fasse de même pour qu’ils soient libérés très vite et autant que faire se peut en bonne santé. Que leurs familles soient enfin rassurées et que, par ailleurs, tous les soldats soient protégés : qu’il n’y ait plus de morts ni de blessés !

En ce jeudi 24 Kislev 5784 – 7 décembre 2023 nous venons d’allumer la première lumière de ‘Hanouka ! Nous en allumerons une de plus chaque soir jusqu’au jeudi 14 décembre inclus. Pensez à les allumer avant celles de Shabbath le vendredi 8 décembre 2023.

1. Points de repère sur ‘Hanouka.

Voilà 2196 ans de cela, les Grecs voulaient nous faire oublier la Torah. Les persécutions ont commencé quelque 150 ans après la mort de l’empereur Alexandre le Grand. À sa suite, Ptolémée avait imposé de traduire la Torah en grec. Soixante-dix sages ont été réquisitionnés et isolés, chacun dans une maison à part. Par miracle, suite à une intervention divine, tous remirent exactement la même version. Et cela, en dépit d’un certain nombre d’adaptations dans le texte -que chaque sage s’est senti obligé d’introduire- pour qu’il n’y ait aucune interprétation préjudiciable à Israël.

Par la traduction de la Torah, notre plus grande richesse était devenue accessible à la puissance Grecque. Si elle reconnut la supériorité de notre foi sur leur philosophie, qui repose essentiellement sur la recherche de l’esthétique, le culte des idoles et de la nature, elle sut aussi, hélas, comment nous atteindre.

Dès lors les Grecs nous interdirent de respecter le Shabbath, de sanctifier chaque nouveau mois, et de pratiquer la circoncision. Trois piliers sur lesquels repose notre foi. En vivant le Shabbath, nous clamons qu’Hashem est le Maître du monde. En sanctifiant le mois, chaque mois, la sainteté peut pénétrer le temps et toute la création. En pratiquant la circoncision, nous reconnaissons que nous sommes un réceptacle unique, lié à l’ensemble de la création, avec un programme clair, marqué dans notre chair, signe de l’alliance avec le Créateur. Sans ces trois fondements, nous n’existerions plus, à D.ieu ne plaise, en tant que Peuple Juif. C’est ce que les Grecs voulaient.  

Puis la coercition grecque s’est intensifiée. Il fut interdit aux Juifs d’étudier la Torah. Ils furent contraints d’écrire sur les cornes des bœufs qui tiraient les charrues « il n’y a pas de D.ieu pour Israël » pour que peu à peu ils s’en convainquent et abandonnent leur foi. De plus, toute nouvelle mariée était astreinte à se présenter seule chez le gouverneur avant de rejoindre son époux.

Ce sont finalement les femmes qui, par leur courage et leur détermination, incitèrent les hommes à s’élever contre l’oppresseur. Yehoudith, la propre fille du Kohen Gadol, le Grand Prêtre, interpella ses frères Yo’hanan, Yonathan, Yehouda, Shimon et Elazar, fils de Mattityahou, le jour de son mariage : « Vous tolérez que les filles d’Israël soient déshonorées ! Qu’attendez-vous pour vous inspirer de Shim’one et Lévi qui se sont levés contre Shekhem lorsque leur sœur Dina a été profanée ? » Ils se rebellèrent donc et causèrent d’immenses pertes aux Grecs. De même, une jeune, belle et riche veuve, nommée Yehoudith -y a-t-il un lien entre elle et la fille de Mattityahou ? alors que d’aucuns l’appellerait ‘Hanna- accompagnée de sa servante, parvint à tromper la vigilance des Grecs et à trouver grâce auprès d’Holopherne, le général d’armée d’Antiochus IV. Elle réussit à l’enivrer, puis elle le décapita et ramena sa tête, qu’elle exposa à la porte de Jérusalem. En voyant la tête de leur chef, les armées grecques prirent peur et s’enfuirent. Et la bravoure, le sacrifice et le don de soi pour la sanctification du Nom d’HASHEM de ‘Hanna et de ses 7 fils qui tous refusèrent de se prosterner devant une idole au prix de leur vie ! Ni celle de cette autre femme qui après avoir circoncis son fils cria sa révolte et sa détermination à refuser l’interdit imposé par les Grecs de pratiquer la circoncision. « Pourquoi alors avoir des enfants et pourquoi vivre ? » Puis elle précipita son enfant du haut de la muraille, s’y jeta à son tour et mourut. Ce fut un véritable électrochoc qui rappela à l’ordre et fit prendre conscience qu’il n’était plus possible de tolérer la coercition grecque. Le rôle joué par les femmes vertueuses dans le combat contre les Grecs était si manifeste que les Sages ont par la suite institué de dispenser les femmes de tout travail -au moins durant l’allumage des Néroth – les lumières de ‘Hanouka et la demi-heure qui suit. Ainsi, elles pouvaient revivre mentalement les miracles vécus à ‘Hanouka, le rôle qui fut le leur, et se pénétrer de la sainteté des lumières. Tout le monde connaît la suite de l’histoire. C’était il y a 2188 ans, le 25 Kislev, qu’eut lieu la réhabilitation et ré-inauguration du Temple de Jérusalem. La fiole d’huile pure, portant le sceau du Kohen Gadol, du Grand Prêtre, fut trouvée par miracle. Elle permit d’allumer, la Menorah, le chandelier ou candélabre à sept branches, durant huit jours, alors que la quantité d’huile ne devait suffire que pour un seul jour. La Menorah doit être allumée chaque jour dans le Temple et il fallait 8 jours pour produire une nouvelle huile pure. D’où la Mitzva, le précepte, que nous avons d’allumer durant huit jours les lumières de ‘Hanouka. Elles commémorent le miracle d’avoir pu allumer la Menorah durant 8 jours, plus que celui de la victoire sur les Grecs. En effet, c’est l’ardent désir des ‘Hashmonaïm -appelés aussi Makabim- d’accomplir la Mitzva de la manière la plus parfaite, avec un engagement total en l’honneur d’HASHEM, qui a donné lieu au miracle de l’allumage de la Menorah. Certes, avoir le courage et la témérité de combattre les Grecs pour recouvrer leur indépendance étaient déterminants. Celui de réaliser des exploits, de rallier autour d’eux d’autres volontés et de gagner la guerre, relevait également du miracle, pour ne pas dire d’une multitude de miracles. Mais c’est le Hidour Mitzvah, la recherche de la perfection dans l’accomplissement de la Mitzvah, que furent la quête et la découverte d’une fiole d’huile pure, qui entraîna le miracle. Cette huile put être allumée sur chaque branche de la Menorah et brûler durant 8 jours de suite, alors qu’en toute logique elle ne pouvait suffire que pour un seul jour.

Une poignée de Tsadikim, de justes, l’emporta sur une multitude d’impies, impurs, mécréants idolâtres. Les lumières représentent le Ner Tamid, la flamme qui était allumée en permanence dans le Temple. On ne devait en tirer aucun profit. Le Ner Tamid témoignait à la fois du lien entre Hashem et son Peuple et de la sanctification d’Israël. En somme, un prodigieux symbole et tout un programme auxquels les lumières de ‘Hanouka nous rattachent.

2. Des points de Halakha.

La ‘Hanoukiya, est un chandelier à 8 branches, soit une de plus que la Menorah à 7 branches qui se trouvait d’abord dans le Tabernacle dans le désert après la sortie d’Égypte, puis dans le Temple à Jérusalem. S’y ajoute une branche ou un emplacement pour la lumière du Shamash, le « surveillant » qui est placé sur un autre alignement que les autres lumières de la Menorah.

Nous allumons la ‘Hanoukiya durant les 8 jours de la fête, et ce, chaque soir, dès l’apparition des étoiles, sauf le vendredi, veille de Shabbath, où nous devons les allumer avant celles du Shabbath pour ne pas transgresser le Shabbath. Soit le premier soir, une lumière, accompagnée de celle du Shamash. Puis le deuxième soir, deux lumières, plus celle du Shamash. Le troisième soir, trois lumières, plus celle du Shamash, et ainsi de suite jusqu’au huitième jour. Les lumières sont alignées depuis la droite de la ‘Hanoukia et chaque soir on ajoute une lumière à la gauche de celle qui a été allumée la veille. L’allumage commence le 1er soir par celle qui se trouve à l’extrême droite. Le 2ème soir on allume d’abord la mèche ou la bougie qui est placée juste à la gauche de celle qui a été allumée la veille, puis on allume celle qui se trouve immédiatement à sa droite. On procède ainsi chaque soir, jusqu’au 8ème, en allumant une nouvelle lumière placée à la gauche de celle qui a été allumée la veille, puis dans l’ordre de gauche à droite jusqu’à la dernière lumière tout à droite. La lumière supplémentaire, le Shamash, est allumée chaque soir après l’allumage des autres lumières. Le Shamash est en quelque sorte au service des flammes allumées sur la ‘Hanoukia. À quoi sert-il ? Si, par inadvertance, on devait tirer parti de leur éclairage, ce profit serait mis sur le compte de la lumière produite par le Shamash qui est distinct, séparé des autres lumières, indépendant du décompte des flammes allumées chaque jour. En effet, les lumières de ‘Hanouka ne doivent en aucun cas servir à nous éclairer ou nous procurer le moindre profit si ce n’est celui de pouvoir les regarder et les admirer en nous remémorant et en louant Hashem pour tous les miracles qu’Il a prodigués à nos ancêtres au temps des ‘Hashmonaïm et, de fait, pour nous aussi puisque notre existence en dépend. S’il devait y avoir un autre profit de l’éclairage des lumières, il serait, de fait, mis sur le compte de la flamme du Shamash. Son profit est permis parce qu’elle ne fait pas partie du décompte des flammes allumées sur la ‘Hanoukiya.

Toutes les lumières doivent potentiellement pouvoir brûler durant au moins 30 minutes durant la nuit, une fois que nous avons prononcé les bénédictions. Si des lumières s’éteignent avant que les 30 minutes se soient écoulées, nous pouvons les rallumer, mais sans redire les bénédictions. Il importe qu’au moment de l’allumage il y ait assez d’huile dans chaque godet où une mèche sera allumée, ou encore que les bougies de cire ou de paraffine soient assez longues ou épaisses pour pouvoir brûler au moins 30 minutes durant la nuit tombée. Ce qui pose naturellement une difficulté pour la veille du Shabbath. En effet, l’allumage des lumières de Shabbath se fait forcément avant la tombée de la nuit, en l’occurrence avant 16:35 à Paris. Elles marquent l’entrée du Shabbath où tout travail, dont l’allumage d’une flamme est interdit.  Or, l’apparition des 3 étoiles, qui marque la fin du Shabbath, a lieu à Paris à 17h39.  Sachant que les lumières puissent brûler au moins durant 30 minutes après l’apparition des 3 étoiles, soit jusqu’à 18h09, il faudra prévoir une quantité d’huile ou des bougies pouvant brûler durant au moins 2 heures. Ce qui n’est bien évidemment pas le cas des petites bougies de cire vendues en boîtes de 44 bougies dans le commerce. Par contre les sets « Ner Lights » et autres, réputés durer au moins 3 heures, sont parfaitement indiqués.

Si on le peut, on les allumera de manière à ce qu’elles soient visibles de l’extérieur. Soit devant notre porte, à gauche de la Mezouza (lorsque l’on vient de l’extérieur), soit à notre fenêtre (si elle est située à moins de 10 mètres de haut par rapport à la rue, sauf si elle peut être vue par les voisins d’en face) à la condition de n’encourir aucun risque sécuritaire. L’allumage des lumières de la ‘Hanoukiya rappellera alors publiquement au monde les miracles que nous avons vécus à ‘Hanouka et qui nous inspirent encore aujourd’hui.

La prière de « Al Hanissim », sur les miracles, sera introduite dans le Birkat Hamazon, après le repas, et dans la Amida qui sera suivie le matin par la prière du « Hallel » louant les prodiges d’Hashem, dans sa version intégrale. Ceux qui voudraient en savoir bien davantage gagneraient :

. à réécouter les cours sur ‘Hanouka que vous possédez.

Notre site doit d’urgence être refait car des bugs nous empêchent de faire entendre tous les merveilleux cours qui s’y trouvent. Que ceux qui peuvent nous joindre et y contribuer car c’est une grosse dépense que Dvar Torah ne peut assumer. Pensez que « Bishvili Nivra Ha’Olam » c’est pour vous que le monde a été créé et que vous êtes de fait associés à la bonne marche du monde. Celle-ci dépend donc aussi de nous, de nos actions et de notre engagement à tous ! Tizkou LeMitzvoth ! à tous ceux qui voudraient prendre part à la réalisation du nouveau site de DVAR TORAH pour l’ensemble de la Communauté ! L’onglet « Dons » : https://dvartorah.org/dons/ est tout à fait opérationnel et un reçu cerfa sera adressé en retour.

. en lisant les contributions de Rav RISSMAK shlita, de Rav BIDERMAN shlita, du Rabbi de KALOV shlita, de Rav BRAND shlita et de ceux qui œuvrent au sein de Shalshélet news, que vous trouverez à l’onglet « Parasha » de notre site.


Nous vous souhaitons un ‘Hanouka Saméa’h, une très joyeuse fête de ‘Hanouka. Que nous la vivions tous avec beaucoup de joie et de sainteté dans toutes nos familles.

En espérant que nous pourrons très bientôt vous faire profiter de l’immense richesse de nos productions, dès que notre nouveau site sera réalisé, peut-être aussi grâce à vous ?!

Merci de prier très fort pour la libération des captifs et pour que tous les valeureux soldats d’Israël soient protégés !

Que nos meilleures pensées vous accompagnent. ‘Hanouka Saméa’h et ‘Hodesh Tov OuMevorakh !

                                                       Yehiel Yoel GRONNER

Avez-vous remarqué que le logo de Dvar Torah rappelle à la fois la Menorah et la ‘Hanoukiya ?

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