Le “Mot du Jour” 7 Tishri 5777 – 9 octobre 2016

COMPLEMENT POUR KIPPOUR (en plus des textes “ELLOUL #1 à 4”)

Dédié à la mémoire et pour l’élévation de l’âme de Rav Yossef ‘Haïm SITRUK zatsal.

Chers Amis,

Que de belles pages dans le Livre de la Vie ont été écrites par le Peuple Juif à Rosh Hashana !

Nombreux sont ceux qui se sont engagés à s’améliorer, à se parfaire, à s’engager davantage pour se rapprocher d’Hashem. Chacun d’eux a ardemment aspiré à ce que l’Eternel soit beaucoup plus présent en nous. Nous avons tous reconnu Sa Royauté sur le monde et sur nous. De plus, nous avons décidé de nous attacher à mieux respecter et à vivre les prescriptions de la Torah. Chacun a pris des résolutions et, par miracle, nous avons même trouvé la force de nous lever plus tôt pour aller au Seli’hoth, aux supplications pour obtenir le pardon de nos fautes passées, et aussi d’étudier davantage. 

L’avenir se présente donc sous un meilleur jour. Mais il n’est pas question de faiblir, l’enjeu est trop grand. S’agit-il seulement d’être pardonné ? Certes, le pardon déblaie, dégage, fait place nette, nous allège et bien sûr libère des énergies. Et c’est déjà énorme ! Oui, c’est certain. Mais lorsque nous avançons sous la protection d’Hashem sur le chemin qu’Il souhaite que nous empruntions, les premiers efforts demandés, apparemment contraignants, muent en une nécessité impérieuse ardemment désirée. Et c’est en soi un immense cadeau ! 

La sollicitude d’Hashem se manifeste par des signes qu’Il nous envoie. Il suffit de les percevoir, de les décrypter et d’en retirer l’enseignement. Quelquefois cela prend des années avant que l’on comprenne. Chacun est concerné. En avons nous seulement conscience ? Prenons quelques exemples. 

Un père s’est obstiné a amasser de la paille dans la cour sous la fenêtre de l’appartement, au lieu de s’en défaire, comme le demandaient les voisins. Un jour, l’un de ses enfants, âgé d’un peu plus de deux ans, a basculé dans le vide depuis le deuxième étage, et a atterri justement sur ce tas de paille. Il en est sorti indemne. Il fallait qu’il vive.

Un soir, reprenant un journal à grand tirage paru trois jours plus tôt, un jeune homme découvrit un article qui évoquait la fête de Shavouoth. Elle avait lieu précisément ce soir là. Ce jeune homme s’était déconnecté de la communauté, mais il se rappelait le sens de la fête du Don de la Torah. Puis il prit une douche, se badigeonna le front pour assécher son acné avec une lotion au soufre qui se déversa malencontreusement dans un œil. Il le lava abondamment tant le soufre le brulait, au point qu’il craignait pour sa vue. Cette épreuve passée, il vit qu’une applique clignotait près de son lit. Il alla revisser l’ampoule et, par mégarde, toucha la douille. Il avait les pieds nus, un peu mouillés, sur le carrelage. Il prit une décharge foudroyante et trouva par miracle la force d’arracher l’applique du mur, sectionnant le câble électrique et basculant sur le lit, rompant ainsi le contact avec le sol. Il était ébranlé, mais indemne. Il lui fallait prendre conscience qu’il était Juif et qu’il devait le rester malgré son éloignement de la communauté. Ce qu’il fit. 

Un jour, sur une route presque droite à 100 km/h, un très léger coup de frein et la voiture prit un angle presque droit. Elle quitta la route, passa entre deux immenses arbres, fit un tonneau et se retrouva renversée sur le toit, les roues vers le ciel. L’essence coulait. La clé de contact s’était cassée dans le neymane et le moteur s’était arrêté. Il fallait faire vite, la voiture pouvait encore s’enflammer. Suspendu en l’air, retenu par la ceinture de sécurité, il réussit à se faufiler par la fenêtre restée ouverte, avec juste une toute petite égratignure au pied. Une voiture de dépannage suivait, son conducteur l’avait vu, et il put le conduire en lieu sûr. L’homme était indemne. Il prenait conscience qu’il devait mériter chaque instant de vie. 

Cela fait partie du rituel de chaque mariage juif : la Ketouba, contrat de mariage, est lue à haute voix. L’un des oncles du ‘Hatane, du marié, vit qu’il y avait erreur. Ce n’était pas le nom qui lui avait été donné à son Brith. L’oncle s’en souvenait parce qu’il y avait assisté. Et aussi parce que c’était le nom de son père qui n’était pas revenu d’Aushwitz. Il intervint donc et le nom fut immédiatement corrigé sur la Ketouba. Vingt six ans plus tard, cet oncle décéda juste avant Shavouoth. Son neveu venait de partir en Eretz Israël pour préparer le mariage de sa propre fille qui devait être célébré juste après la fête. Par miracle ce neveu put être prévenu à temps. Il trouva un vol et arriva pour l’enterrement en France. Il s’avéra qu’il était le seul à connaître le nom Juif de cet oncle qui avait corrigé le sien lors de son mariage. Il put ainsi manifester sa reconnaissance et payer une dette de gratitude. 

Chacun peut faire cet exercice de mémoire et retrouver ces moments, restés parfois inexpliqués et pourtant tellement plein de sens. Ce sont des messages adressés par la Providence pour nous rappeler qu’Hashem veille sur nous. Ils nous disent aussi que nous détenons un héritage qui est peut être enfoui au plus profond de nous. Un héritage qui non seulement nous concerne, mais dont nous devons être dignes, à la hauteur. Comment le faire remonter ? En nous reconnectant avec notre patrimoine ancestral. En renforçant le lien avec l’esprit qui habitait nos aïeux et bien sûr en étudiant la Torah. Seuls ceux qui s’y attacheront avec sérieux pourront réellement devenir eux-mêmes. À défaut, nous passons à côté. Notre existence ne correspond alors pas à celle pour laquelle nous sommes venus sur terre. Elle ne serait probablement qu’une version pâle et fade qui ne lui ressemblerait que de loin. Les artifices et les paillettes de la vie prônée par la société qui nous entoure, nous illusionnent et, partant, nous aliènent. Plus nous en sommes imprégnés et plus il nous faut lutter, à contre courant. Hashem veille sur chacun et est prêt à l’aider. Il suffit de L’appeler, de Le prier, de Le supplier, même au point de pleurer. Il attend que l’on réponde à Ses signes et à Ses messages. Que chacun prenne le temps de les redécouvrir et de les comprendre. Enfouis sous la couche des ans ? Les efforts déployés pour les faire revivre seront certainement payés en retour par d’immenses trésors. À l’instar du sentiment de nécessité impérieuse ardemment désirée d’accomplir la Volonté d’Hashem, entrevu précédemment. Le plus beau souhait que l’on puisse formuler est que chacun puisse atteindre ce degré et jouir pleinement de la sollicitude d’Hashem. 

Rappelons les quelques prescriptions propres à Kippour : jeûner -s’abstenir de prendre toute nourriture et boisson, sauf nécessités d’ordre médical- s’interdire de se laver, sauf là où l’on s’est sali, de porter des chaussures de cuir, de s’enduire le corps, se frictionner, se mettre de la crème, se parfumer, et enfin s’interdire toute relation conjugale. 

Introspection, réflexion, crainte et tremblement devant le jugement ne laissent aucune place aux pensées légères ou futiles. Ces dernières pourraient gâcher l’opportunité unique de ce jour d’être pardonné.

La veille de Kippour tombe ce mardi soir 11 octobre (à 18:50 à Paris). Yom Kippour se termine le mercredi soir 12 octobre (à 19:54 à Paris). 

Il reste à souhaiter qu’il soit donné à chacun d’entre nous d’être bien inscrit dans le Grand Livre de la Vie avec une bonne signature ! Shana Tova OuMetouka ! Bonne et douce nouvelle année 5777 ! Que nous nous retrouvions tous l’an prochain dans la Jérusalem reconstruite avec la venue de Mashia’h, du Messie, Amen ! 

Nous vous invitons à vous rendre au bas de la page d’accueil de notre site où vous pourrez entendre trois grands cours sur Kippour et le moment que nous vivons.  Et puis enfin, n’hésitez pas à transmettre ce message tout autour de vous. ! ‎בברכת חתימה טובה