Le “Mot du Jour” 6 Nissane 5778 – 22 mars 2018

 Chers Amis, 

La Torah est avant tout humaine, en ce sens qu’elle veille au bien être des hommes, en aucun cas à leur accablement ni à leur contrition. Bien au contraire, la Torah procure énormément de force, de joie, d’enthousiasme, de raison d’être pour chaque Juif qui vit pleinement et authentiquement selon la Torah. Ce n’est évidemment pas un slogan et cela se vérifie aisément. 

À Pessa’h, il nous est demandé de nous débarrasser de tout levain et de tout produit fermenté. C’est-à-dire de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour le rechercher et l’éliminer. Depuis les miettes de pain enfouies là ou ailleurs, jusqu’aux traces de nourriture incorporées dans les parois des marmites. Cela exige de gros efforts. Le but n’est pas de nous fatiguer physiquement, mais uniquement d’être en conformité avec ce que la Torah nous demande. Surtout ne pas confondre pas avec le « grand nettoyage de printemps », où d’aucuns repeignent leur maison et la rénove. Non surtout pas !

En recherchant et en éliminant le ‘Hametz -le levain et tout produit fermenté- nous nous identifions un tout petit peu avec l’asservissement qu’ont subi nos ancêtres en Égypte. Le levain rappelle le timing très court entre la célébration de Pessa’h -le sacrifice de l’agneau et sa consommation durant cette nuit de la 10ème plaie où tous les premiers nés des égyptiens périrent- et le départ de l’Égypte. Le pain n’eut pas le temps de lever. Les Hébreux durent l’emporter tel quel. C’est pour nous le rappeler et nous le faire revivre que la Torah proscrit tout levain durant les huit jours de Pessa’h (en fait 7 jours plus 1 jour pour ceux qui résident hors d’Israël). 

En nous attachant scrupuleusement à réaliser ce que la Torah nous demande, nous accomplissons un immense travail sur nous-mêmes. Le vrai travail consiste à nous plier et à nous soumettre à la volonté supérieure, édictée par la Torah, codifiée par nos Sages. Cette soumission brise le Yetser Hara, le mauvais penchant, qui nous attire ailleurs, nous dit de ne pas faire et trouve une multitude de prétextes pour se justifier. 

En réalisant tout ce qu’il faut faire pour vivre vraiment Pessa’h, je lutte, je me surpasse et j’accède à une libération d’un emprisonnement mental qui me donnait l’illusion d’être heureux. Car c’est uniquement en servant Hashem que je peux accéder à la liberté. Une liberté qui ouvre et donne de l’énergie, de la joie, de l’enthousiasme, de l’envie de n’apporter tout autour de soi que du bien, expression d’un cadeau d’Hashem de chaque instant. 

Alors oui, il faut évacuer toute trace de ‘Hamets et sortir aussi le ‘Hamets qui est en nous, personnifié par le Yétser Hara. Et par ailleurs il faut vivre le Séder de Pessa’h dans tous ses détails avec une constance : donner vie mentalement et par le récit au vécu de nos ancêtres en Égypte en en relatant l’histoire, les miracles et la sollicitude permanente d’Hashem. 

Vivre le Séder c’est, certes, tout préparer à l’avance. Mais c’est aussi un impérieux devoir d’être assez en forme et reposé pour en suivre le déroulement, raconter toutes les étapes et nous identifier comme si nous-mêmes sommes réellement les acteurs de la sortie d’Égypte, sous la direction de Moshé Rabbénou – Moïse. Cela veut dire qu’il faut prendre toutes les dispositions pour se reposer avant et être prêts à temps pour que nos enfants et nous-mêmes ne soyons pas épuisés par l’heure tardive et le manque de sommeil. Sinon, leur Séder et le nôtre n’auront pas du tout la portée unique qu’il doit revêtir. C’est un moment de transmission capital et fondateur qui relie chaque Juif à ses ancêtres, à son patrimoine et à Hashem. 

La Torah veut que l’on vive, pas que l’on soit épuisés, morts de fatigue. À nous de prendre les dispositions pour cela. C’est en réussissant que nous pourrons réellement accéder à la liberté que la Torah nous promet.

Cela implique de se libérer de tout travail extérieur à la maison, si possible bien avant le vendredi qui précède Pessa’h pour se préparer à vivre Pessa’h. Des contraintes existent. Il faut savoir faire des choix et décider de s’en libérer coûte que coûte. Cela serait trop bête de gâcher une si grande opportunité que de vivre Pessa’h comme Hashem le souhaite pour chacun d’entre nous ! 

Vous pouvez trouver en écoute libre en bas de la page d’accueil de notre site www.dvartorah.org des cours sur Pessa’h.

Voici les dates et horaires pour cette année 5778 – 2018 :

L’heure limite de consommation de ‘Hametz est 11h18 à Paris. L’heure limite d’élimination du ‘Hamets, 12:36 à Paris. 

Le 1er jour de Pessa’h commence la nuit du vendredi 30 mars (à Paris à 20h00) jusqu’au lendemain 31 mars (à Paris à 21h08). Le 2ème soir de Pessa’h commence en même temps que finit le 1er soir, et il dure jusqu’au lendemain 1er avril à 21h10. Le 7ème jour commence le jeudi soir 5 avril (à 20h09 à Paris) et dure jusqu’au lendemain 6 avril (à 21h10 à Paris). Commence alors le 8ème  jour jusqu’au lendemain 7 avril (à 21h20 à Paris). Avant cette heure-là il ne sera pas permis de consommer du ‘Hamets. Il est aussi hautement conseillé de ranger auparavant toute la vaisselle de Pessa’h pour qu’elle demeure Kasher pour Pessa’h l’an prochain.

Pour compléter ce message sur Pessa’h, nous vous invitons à retrouver plus bas ci-après le texte adressé l’an dernier à la date du   7 Nissane 5777 – 03 avril 2017   sur le thème : “Raconte-moi la Sortie d’Egypte… en quelques mots.” 

À tous, nous souhaitons vivement et chaleureusement une fête de Pessa’h Kasher VeSaméa’h – Joyeuse !!!