Le “Mot du Jour” 4 Sivane 5777 – 29 mai 2017

 SHAVOUOTH 5777

Nous sommes au 49ème jour du Omer. Il n’en faut plus qu’un pour que nous parvenions au 50ème jour, celui de Shavouoth, la fête des semaines. Les sept semaines qui séparent Pessa’h de la fête de Shavouoth. Celle-ci se déroule cette année depuis le mardi 30 mai (allumage des lumières à 21:25 à Paris) pour le 1er soir, et le mercredi 31 mai (allumage des lumières à 21:49 à Paris) pour le 2ème soir, jusqu’au jeudi 1 juin (à 22:50 à Paris).

Mais revenons au temps du Sinaï. Dès le lendemain de Rosh ‘Hodesh Sivane, Moshé Rabbénou annonça aux Beneï Israël ce qu’Hashem attendait d’eux. « Tout ce qu’a dit Hashem, nous le ferons » fut leur réponse, dite ensemble, d’un seul cœur. Il s’agit ici d’un engagement à accomplir de façon irrévocable et totale ce qui est attendu de nous. C’est un engagement qui concerne tout l’être dans toutes les phases et situations de l’existence. Or, il n’y a pas que l’existence des Beneï Israël qui est ici en jeu, mais aussi celle du monde entier. Parce que sans le respect des Commandements d’Hashem, la Création du Monde n’aurait aucune légitimité ni de raison d’être. C’est dire combien est grande notre responsabilité.

Durant les trois jours précédant le Don de la Torah, les Beneï Israël devaient se préparer mentalement et spirituellement en se pénétrant encore et encore de la grandeur des événements passés, des miracles et de la présence d’Hashem qui les ont accompagnés. Ils devaient se purifier aussi en se libérant des restes de l’impureté contractée durant l’esclavage en Egypte. Ils ne devaient pas cohabiter avec leurs épouses. Ils étaient tenus de ne pas trop approcher du Mont Sinaï, eux, comme leurs troupeaux.

Le Don de la Torah, est d’abord un Don du Ciel fait au Peuple d’Israël. Qui peut en mesurer la grandeur, tant elle est immense ? Mais avant de nous donner la Torah, le Midrash dit que Hashem l’a d’abord proposée aux autres Nations. Elles l’ont toutes refusée lorsqu’elles en comprirent les implications. Elles ne purent dès lors prétendre avoir été défavorisées par rapport à Israël qui l’a acceptée.

Et les Beneï Israël confirmèrent leur engagement par le célèbre « Naassé VeNishma » Ce qui se traduit par « Nous ferons et ce qu’il nous sera donné de comprendre, nous le comprendrons ». Cela rappelle l’histoire de cet homme, très éloigné du monde des Mitzvoth, qui s’est adressé à un Rav en lui disant : si vous m’expliquez pourquoi il faut mettre les Tefillines, je les mettrai chaque jour. Le Rav lui répondit : mets-les pendant quinze jours et après viens me voir et je t’expliquerai. L’homme les mit effectivement chaque jour. Peu après il comprit de lui-même pourquoi il fallait les mettre, il n’avait plus besoin que le Rav le lui explique.

La Torah devait être donnée le 6 Sivane. Elle le fut cette année-là le 7 Sivane, à la demande de Moshé Rabbénou. Il souhaitait que les Beneï Israël puissent parfaire leur préparation pour la recevoir. Et Hashem accepta. Hormis cette année-là, Shavouoth est toujours célébré le 6 Sivane, et le 7 aussi, en tant que second jour de fête, pour ceux qui résident hors d’Eretz Israël.

Ce ne sont ni les Tables de la Loi, ni les rouleaux de la Torah que nous avons alors reçu, mais la Parole d’Hashem. Elle fut précédée d’éclairs, de ténèbres, de grondements de tonnerre, de feu, de fumée qui montait droit vers le ciel, du son du Shoffar qui allait en s’amplifiant de plus en plus fort, à devenir assourdissant (habituellement il diminue au fur et à mesure). Puis il y eut un temps de silence absolu où aucun bruit ne perçait, ni des animaux, ni même le pépiement des oiseaux. Le contraste était saisissant et effrayant. C’est alors que les Dix Paroles ont été prononcées. Les Beneï Israël n’ont pu en entendre que les deux premières, dites en même temps comme si elles n’en faisaient qu’une. Le Midrash dit que les Beneï Israël ont été projetés au loin, qu’ils en perdirent leur souffle de vie puis qu’ils ressuscitèrent. C’est pour combler ce temps où ils ont « dormi », que nos Sages ont instauré une étude durant la nuit de Shavouoth. Au-delà de ce « rattrapage », en étudiant la Torah toute la nuit, une communion profonde avec la Torah, avec l’étude et bien sûr avec Hashem, prend corps en chacun de nous.

Les huit autres Paroles d’Hashem que les Benï Israël n’ont pu entendre leur ont été ensuite répétées par Moshé Rabbénou. L’ensemble forme le Décalogue ou les Dix Commandements ou encore les Dix Paroles. Chacun les connaît. Voir la Lettre n°7 (onglet « La Lettre » sur notre site pp. 3-4)    https://www.dvartorah.org/upload/lettre7.pdf    ou dans livre « Parcours… » p. 145. De plus, dans la Lettre n°10 pp. 2-3  https://www.dvartorah.org/upload/lettre10.pdf  ou encore dans livre « Parcours… » pp. 189-192 sont précisées les caractéristiques de la Torah Ecrite et de la Torah Orale. Il n’est donc pas indispensable de les reprendre ici.

À Shavouoth une nouvelle offrande, celle de deux pains faits de farine de blé, était apportée au Tabernacle, puis ensuite au Temple à Yeroushalayim, au nom de l’ensemble d’Israël, pour demander qu’il soit accordé une abondante récolte des fruits des arbres. C’est à partir de la Aliya LaRéguel, la montée à Jérusalem, à Shavouoth, que chaque agriculteur pouvait apporter au Temple les prémices des plus beaux fruits de ses récoltes, parmi les sept fruits d’Eretz Israël (blé, orge, figue, raisin, grenade, olive et datte). Ils les remettait au Kohen en même temps qu’il déclamait la Parasha des Bikourim, des prémices, pour dire sa profonde reconnaissance envers Hashem pour la Terre d’Eretz Israël et pour tous les bienfaits qu’Il lui a prodigués.

Les synagogues sont décorées de plantes vertes et de fleurs pour nous rappeler le contraste miraculeux de la végétation luxuriante qui recouvrait le Mont Sinaï au moment du Don de la Torah par rapport au désert alentour.

La coutume veut aussi que l’on serve des plats lactés à Shavouoth en souvenir du refus de Moshé Rabbénou de prendre le lait d’une nourrice égyptienne. La bouche qui allait parler avec Hashem ne pouvait être souillée par du lait impur. On s’en souvient, Yochéved avait déposé son fils Moshé dans un couffin en osier sur le Nil pour qu’il ne soit pas noyé par la milice de Pharaon, à l’instar de tous les nouveaux nés mâles. Bitiya, la fille de Pharaon le découvrit, le prit et le confia à Yochéved par l’entremise de Miriam, la sœur de Moshé. Et puis le mot ‘Halav -lait- a la valeur numérique de 40 qui rappelle les quarante jours que Moshé Rabbénou passa sur le Mont Sinaï pour recevoir les Tables de la Loi.

Que nous puissions tous intérioriser et vivre avec ferveur ce très grand moment, le Don de la Torah ! Et que chacun puisse l’accompagner de beaucoup de joie. ‘Hag Saméa’h !