Le « Mot du Jour » 3 Sivane 5778 – 17 mai 2018

Chers Amis, 

LA FÊTE DE SHAVOUOTH 5778 – LE DON DE LA TORAH

Le 2 Sivane, il y a 3330 ans, Hashem choisit Israël pour qu’il devienne un Royaume de prêtres et un Peuple saint pour toute l’humanité.

Présentement, nous sommes au 47ème jour du Omer. Il n’en faut plus que 3 pour que nous parvenions au 50ème jour, celui de Shavouoth, la fête des semaines. Les sept semaines qui séparent Pessa’h de la fête de Shavouoth.

Au lendemain de Pessa’h, il fallait offrir au Temple une mesure d’orge. L’orge nourrit l’animal. À Shavouoth deux pains de farine de blé étaient offerts au Temple. Le blé est la nourriture de l’homme. De Pessa’h à Shavouoth, durant 49 jours, une élévation, de la matière à la spiritualité, s’est opérée avec, pour apogée, le Don de la Torah au Mont Sinaï. Nous sommes passés de l’orge au blé, de la matérialité de l’Egypte à la spiritualité de la Torah.

La fête de Shavouoth débute cette année dès la sortie de ce Shabbath, Parasha Bemidbar, soit le samedi 19 mai (allumage des lumières à partir de 22:31 à Paris) (1) pour le 1er soir, et le dimanche 20 mai (allumage des lumières dès 22:33 à Paris) (2) pour le 2ème soir. Elle dure jusqu’au lundi 21 mai (à 22:34 à Paris).

Mais revenons au temps du Sinaï.

Dès le lendemain de Rosh ‘Hodesh Sivane, soit le 2 Sivane, Moshé Rabbénou – Moïse annonça aux Beneï Israël (enfants d’Israël) ce qu’Hashem attendait d’eux. « Tout ce qu’a dit Hashem, nous le ferons » fut leur réponse, dite ensemble, d’un seul cœur.

Il s’agit ici d’un engagement à accomplir de façon irrévocable et totale ce qui est attendu de nous. C’est un engagement qui concerne tout l’être dans toutes les phases et situations de l’existence. Au-delà de celle des Beneï Israël, c’est l’existence du monde entier qui est en jeu. Car la Création, le Monde, ne tient que par le respect des Commandements d’Hashem. À défaut, l’existence n’aurait plus de légitimité. C’est dire combien est grande la responsabilité de chacun.

Durant les trois jours précédant le Don de la Torah, les Beneï Israël devaient s’y préparer mentalement et spirituellement. Comment ? En se pénétrant de la grandeur des événements vécus, des miracles et de la proximité permanente de la présence d’Hashem, qui les ont accompagnés depuis la sortie d’Egypte. Sur l’ordre de Hashem, transmis par Moïse, ils se sont purifiés et se défirent le plus possible des restes de l’impureté contractée durant l’esclavage. Ils s’abstinrent de cohabiter avec leurs épouses et de trop s’approcher du Mont Sinaï, eux et leurs troupeaux.

Le Don de la Torah, est d’abord un Don du Ciel fait au Peuple d’Israël. Qui pourrait mesurer la grandeur de l’immense cadeau qu’Hashem nous a fait ?

Mais avant de nous donner la Torah, le Midrash dit que Hashem l’a d’abord proposée aux autres Nations. Elles l’ont toutes refusée lorsqu’elles comprirent les restrictions auxquelles elles devaient se soumettre : ne pas tuer, ne pas voler, ne pas commettre d’adultère… Elles ne purent dès lors prétendre avoir été défavorisées par rapport à Israël qui a accepté la Torah.

Et les Beneï Israël ont ensuite confirmé leur engagement par le célèbre « Naassé VeNishma » Ce qui se traduit par « Nous ferons et nous comprendrons » ou plus précisément nous comprendrons ce qu’il nous sera donné de comprendre. 

Cela rappelle l’histoire de cet homme, très éloigné du monde des Mitzvoth, qui s’est adressé à un Rav en lui disant : si vous m’expliquez pourquoi il faut mettre les Tefillines, je les mettrai chaque jour. Le Rav lui répondit : mets-les pendant quinze jours et après viens me voir et je t’expliquerai. L’homme les mit effectivement chaque jour (3). Peu après il comprit de lui-même pourquoi il fallait les mettre. Il n’avait plus besoin que le Rav le lui explique.

La Torah devait être donnée le 6 Sivane. Elle le fut cette année-là le 7 Sivane, à la demande de Moshé Rabbénou. Il souhaitait que les Beneï Israël puissent encore parfaire leur préparation pour recevoir la Torah. Et Hashem accepta sa demande. Hormis cette année-là, Shavouoth est toujours célébré le 6 Sivane, et de fait le 7 aussi, en tant que second jour de fête, pour ceux qui résident hors d’Eretz Israël.

Ce ne sont ni les Tables de la Loi, ni les rouleaux de la Torah que nous avons alors reçu, mais la Parole d’Hashem. Les Beneï Israël n’ont pu en entendre que deux mots : « Anokhi Hashem » « Je suis Hashem ». L’audition, au milieu d’un ciel embrasé d’éclairs dans un grondement de tonnerre, était totalement bouleversante et effrayante.

Le Midrash dit que les Beneï Israël ont été projetés au loin, qu’ils en perdirent leur souffle de vie et qu’ils ressuscitèrent au bout de quelques heures. C’est pour combler ce temps où ils ont « dormi », que nos Sages ont instauré d’étudier durant la première nuit de Shavouoth. Au-delà de l’idée de « rattrapage », cette étude conduit à une communion profonde avec la Torah et renforce la nécessité de la connaître et de l’étudier. S’en suit notre rapprochement avec Hashem qui, alors, prend corps en chacun de nous.

Les autres Paroles d’Hashem ont été dites à Moshé Rabbénou, qui les a ensuite répétées aux Beneï Israël. L’ensemble forme le Décalogue ou les Dix Commandements ou encore les Dix Paroles. Voir la Lettre n°7 (onglet « La Lettre » sur notre site pp. 3-4)    www.dvartorah.org/upload/lettre7.pdf    ou dans le livre « Parcours… » p. 145. De plus, dans la Lettre n°10 pp. 2-3  www.dvartorah.org/upload/lettre10.pdf    ou encore dans le livre « Parcours… » pp. 189-192 sont précisées les caractéristiques de la Torah Ecrite et de la Torah Orale. Trois cours en écoute libre sur Shavouoth sont actuellement diffusés depuis le bas de la page d’accueil de notre site    https://dvartorah.org

Nous l’avons vu, à Shavouoth une nouvelle offrande, celle de deux pains faits de farine de blé était apportée au Tabernacle, puis au Temple, au nom de l’ensemble d’Israël, pour demander qu’il soit accordé une abondante récolte des fruits des arbres. C’est à partir de la « Aliya LaRéguel », la montée à Jérusalem, à Shavouoth, que chaque agriculteur pouvait apporter au Temple les prémices des plus beaux fruits de ses récoltes, parmi les sept fruits d’Eretz Israël (blé, orge, figue, raisin, grenade, olive et datte). Il les remettait au Kohen en même temps qu’il déclamait la Parasha des Bikourim, des prémices, pour dire sa profonde reconnaissance envers Hashem, pour la Terre d’Eretz Israël et pour tous les bienfaits qu’Il lui a prodigués. C’est un temps de joie profonde, d’allégresse, et d’unité du Peuple qui faisait alors le pèlerinage, pour la gloire d’Hashem.

Les synagogues sont décorées de plantes vertes et de fleurs en souvenir du contraste miraculeux d’une végétation luxuriante qui recouvrait le Mont Sinaï au moment du Don de la Torah, par rapport au désert alentour.

Que nous puissions tous intérioriser et vivre avec ferveur ce très grand moment, le Don de la Torah ! Ce lien unique et privilégié avec Hashem, Qui est tout et sans Qui nous n’existerions pas. Que chacun puisse l’accompagner d’une joie intense. Grande Réception de la Torah et ‘Hag Saméa’h !

Enfin continuez à profiter le plus possible de nos réalisations, à le faire savoir à tout votre entourage et, si vous le pouvez, contribuez de la plus belle manière possible de sorte que Dvar Torah ait toujours les moyens d’embellir et de diffuser la Torah comme il se doit.

(1)           –  depuis la flamme d’une veilleuse qui aura été allumée le vendredi juste avant leslumières     du Shabbath

(2)           –  également à partir d’une flamme existante

(3)           –  à l’exception du Shabbath et des jours de fête où l’on ne porte pas les Tefilines