Le “Mot du Jour” 3 Sivane 5776 – 9 juin 2016

Chers Amis,

Certes, notre site n’est pas encore achevé et beaucoup de points restent en chantier. Cependant, nous progressons chaque jour, sauf Shabbath et fêtes bien entendu. Néanmoins nous sommes très heureux d’offrir à chacun la possibilité d’écouter 3 cours : 2 cours portant sur Shavouoth et le Don de la Torah, et 1 cours sur la Parashah Bemidbar, depuis le bas de la page d’accueil de notre site www.dvartorah.org

Hag Shavouoth 5776 Saméa’h !

À la sortie du Shabbath Bemidbar, le 11 juin à la nuit, exactement à 23:00 à Paris, nous fêterons Shavouth. La fête qui célèbre le Don de la Torah au Mont Sinaï, il y a 3328 ans. Cela s’est déroulé tout juste 7 semaines après la sortie d’Egypte. Le Peuple Juif devait initialement séjourner en Egypte durant 400 ans, selon l’annonce faite par Hashem à Avraham Avinou. Le Peuple Juif demeura finalement 210 ans en Egypte, tant les conditions y ont été éprouvantes, particulièrement durant les 86 dernières années d’esclavage (depuis la naissance de Miriam).

Chacun dans sa famille a célébré le Séder de Pessa’h, qui relate la Sortie d’Egypte, et a fait revivre le temps de nos ancêtres et la sortie d’Egypte elle-même. 49 jours de pérégrinations dans le désert ont suivi : traversée de la Mer rouge, guerre avec Amalek, tombée quotidienne de la manne (sauf Shabbath), les eaux amères de Mara, la venue de Yithro, beau père de Moshé. Autant d’événements et d’épreuves qui ont conduit le Peuple Juif à un degré d’élévation spirituelle qui l’a rendu apte à recevoir la Torah. C’est cet événement tellement grandiose et déterminant pour chaque juif, que nous célébrerons dès la sortie du Shabbath prochain et jusqu’à lundi 13 juin à 23:02 à Paris.

Les Beneï Israël devaient au préalable se purifier et s’interdire toute souillure pour mériter cette rencontre avec Hashem. Chacun y était complètement engagé. Mais ce qu’il allait vivre s’est avéré si puissant et redoutable qu’il ne put supporter d’entendre directement que les 2 premières paroles : « Anokhi Hashem = Je suis Hashem ». Les paroles qui ont suivi n’ont été entendues que de Moshé qui nous les a répétées. Ce sont les Paroles qui constituent les 10 Commandements.

Voici ci-dessous quelques lignes écrites il y a 12 ans dans la lettre n°7 :

“Chacun connaît la représentation des tables de la Loi, avec les cinq premiers commandements alignés sur le côté droit et les cinq suivants, sur le côté gauche. Est-il besoin de les rappeler ? Peut-être pour mémoire.

Les cinq premiers commandements sont respectivement :

1. Je suis Hashem, ton D.ieu qui t’ai fait sortir d’Egypte, de la maison d’esclavage.

2. Tu n’auras pas d’autres dieux devant Moi. Tu ne te feras point d’idole ou toute représentation de ce qui est dans le ciel, sur la terre ou dans les eaux. Tu ne te prosterneras pas devant elles.

3. Tu n’invoqueras pas le Nom d’Hashem en vain.

4. Souviens-toi du jour du Shabbath pour le sanctifier. Durant six jours, tu travailleras et tu auras accompli tout ton travail et le septième jour c’est le Shabbath pour Hashem ton D.ieu. Tu ne feras aucun travail, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton esclave, ni ta servante, ni ton animal, ni l’étranger qui est dans tes portes.

5. Honore ton père et ta mère pour que tes jours se prolongent sur la terre que l’Éternel te donnera.

Les cinq derniers se situent dans la partie gauche des tables, soit respectivement :

6. Tu ne tueras pas.

7. Tu ne commettras pas d’adultère.

8. Tu ne voleras pas.

9. Tu n’établiras pas de faux témoignage contre ton prochain.

10. Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain, ni sa femme, ni son esclave, sa servante, son boeuf, son âne, ni rien qui lui appartienne.

Les quatre premiers commandements révèlent la relation entre l’homme et le Créateur. Les cinq derniers concernent les relations entre les hommes. Le cinquième commandement «Honore ton père et ta mère» joue un rôle charnière entre les quatre premiers et les cinq suivants. Il évoque à la fois une relation entre l’homme et son Créateur et une relation entre les hommes. En effet, sans l’aide d’Hashem nos parents n’auraient pu nous faire naître ! De fait, en respectant le commandement qu’Il nous a donné, j’honore mon père, ma mère et, bien entendu, Hashem aussi. Que cela soit bien clair et il faut bien se le rappeler : sans la volonté et la participation d’Hashem je ne serais pas venu au monde ! Le rôle d’associés qu’ont eu mes parents avec Hashem dans ma venue au monde leur a conféré un statut bien supérieur au nôtre. Dès lors, toute la relation que nous devons avoir avec eux doit être empreinte d’un sentiment de profond respect. Ainsi, nos parents ne peuvent jamais être considérés comme des copains, contrairement à certaines idées reçues depuis mai ‘68. De même, nous devons nous interdire toute situation conflictuelle ou de revendication à leur égard.”

La suite, vous pouvez la lire à l’onglet : « La Lettre » à « Lettre 07 » depuis la page d’accueil de notre site.

Chacun des Commandements est à étudier. Le cadre de cet échange ne s’y prête évidemment pas. Des livres entiers y sont consacrés, tant les valeurs et les préceptes qui y sont contenus sont capitaux. Nous ne pouvons qu’encourager vivement chacun à y réfléchir avec le plus grand sérieux parce que l’avenir de chacun dans ce monde-ci et celui qui lui est réservé dans le monde à venir dépend de la considération qu’il porte à ces commandements et ce qu’il en fait. Pour réussir dans cette voie, il n’y a qu’un chemin. Il passe obligatoirement par l’étude de ce qui nous a été transmis, c’est-à-dire la Torah. Rappelons notamment les cours sur le Shabbath et “Honore ton Père et ta Mère” donnés par le Rav Yossef Haïm SITRUK, qu’Hashem lui procure très vite la  guérison complète !

Certes, tout le monde ne peut se consacrer totalement à l’étude. Mais chacun doit au moins savoir comment vivre selon ce qu’il nous a été effectivement prescrit. Les Dix Commandements sont explicités. Ils sont détaillés en 613 Mitzvoth  préceptes (248 obligations de faire et 365 interdits, comme d’allumer du feu le Shabbath) qui sont diversement applicables selon le statut des personnes (Cohen, Lévi, Israël, avant ou après la Bar/Bath Mitzva, etc…), les lieux où elles se trouvent (au Temple, à Jérusalem, en Eretz Israël, ailleurs) et des conditions liées au temps (Shabbath, fêtes, 7ème année…).

L’accomplissement des Mitzvoth sanctifie l’être et, chemin faisant, lui permet d’atteindre un niveau de sainteté et une plus grande proximité avec Hashem. Celle-ci ne s’acquiert que lorsque nous conduisons notre vie en accord avec les préceptes de la Torah.

La Torah exige un engagement total et cohérent, tant au niveau de l’intention qu’à celui des actes, et ceci, constamment.

Le non-respect de cette cohérence empêche la compréhension profonde de ces concepts. On ne peut passer outre. Seule la mise en conformité avec ce qui est exigé de chaque Juif permet d’en comprendre le sens et celui des enseignements contenus dans la Torah.

Chacun se souvient du fameux « Nassé VeNishma » « Nous ferons et nous comprendrons ». C’était la réponse des Beneï Israël à la demande de Hashem d’accepter la Torah.

C’est justement là où nous nous trouvons tous en cette veille de la fête de Shavouoth.

À défaut, nous restons happés par l’attrait du monde extérieur qui voudrait tant nous empêcher de saisir ces propos. Parce qu’alors la sainteté ferait défaut. Ce n’est qu’en s’attachant à accomplir le plus parfaitement possible les préceptes de la Torah que je me purifie, me sanctifie et me rends apte à recevoir la Torah. La Torah avec toute la sainteté qu’elle contient, qui me concerne, qui s’adresse à moi parce qu’elle m’a été donnée en propre, via mes ancêtres, peu après la sortie d’Egypte, il y a 3328 ans au Mont Sinaï.

Que nous ayons tous en cette fête de Shavouoth 5776 la plus belle réception de la Torah ! Amen !  

Chacun connaît la tradition à Shavouoth de manger des produits lactés tels que gratin au gruyère, galettes de pâte feuilletée au beurre, tarte au fromage… Hormis le plaisir gustatif que cela procure d’année en année, cela nous rappelle un pan de notre Histoire. En effet, 80 ans avant la sortie d’Egypte, tous les nouveaux-nés mâles étaient systématiquement noyés dans le Nil par les hommes de Pharaon. Or, 3 mois s’étaient déjà écoulés depuis la naissance de Moshé-Moïse. Sa mère, Yokhéved, ne pouvait plus garder son fils, au risque qu’il soit découvert et subisse le même sort que les autres bébés mâles. Elle confectionna donc un berceau en osier, l’enduisit de poix pour qu’il soit bien étanche, y plaça son fils Moshé et déposa le berceau au bord du Nil. Miriam, la sœur de Moshé, se cacha dans les roseaux pour veiller sur lui et voir ce qu’il en advenait. Bitya, la fille de Pharaon vint alors pour se baigner dans le Nil. Attirée par les pleurs de l’enfant, elle chargea sa servante de le lui apporter. Une servante se dit « Ama », qui signifie aussi « bras ». Selon une autre version, Bitya, la fille de Pharaon, a étendu son bras pour saisir le berceau, mais ce dernier étant trop loin, son bras s’est miraculeusement allongé et elle put saisir le berceau. Mais Moshé ne voulait accepter le lait d’aucune femme égyptienne. Miriam sortit alors de sa cachette et dit à Bitya, la fille de Pharaon, qu’elle connaissait une femme de qui Moshé accepterait certainement de boire le lait. À la demande de Bitya, Miriam alla chercher Yokhéved, sa mère et celle de son frère Moshé. Nos Sages nous enseignent que la bouche de l’enfant qui 80 ans plus tard allait devoir parler directement avec la Présence Divine ne pouvait être souillée par le lait d’une femme impure. Moshé ne pouvait donc en accepter. C’est en souvenir de cela que nous perpétuons la tradition de manger des plats lactés à Shavouoth.

Une autre tradition consiste à orner et décorer nos synagogues de fleurs et autres plantes vertes en prévision de la fête de Shavouoth, parce qu’au moment du Don de la Torah, le Mont Sinaï s’est miraculeusement recouvert de fleurs et d’herbes, alors qu’auparavant il était désertique.

Que la fête de Shavouoth vous procure à tous une joie infinie !

Rappel :

En dehors d’Eretz Israël, la fête de Shavouoth dure 2 jours (alors qu’en Israël Shavouoth ne dure qu’un seul jour, correspondant au 1er jour).

. Le premier jour commence depuis le Samedi soir, après Shabbath 11 juin à 23:00 à Paris, jusqu’au dimanche nuit 12 juin à 23:01

. Le deuxième jour commence le dimanche nuit 12 juin à 23:01 et dure jusqu’au lundi nuit 13 juin à 23:02.