Le « Mot du Jour » 28 Iyar 5777 – 24 mai 2017 

Entre Pessa’h et Shavouoth 

Les jours passent et nous n’écrivons rien sur la période du ‘Omer qui sépare Pessa’h de Shavouoth, soit 49 jours. Mais, en fait, de nombreux cours sur le sujet étaient alors accessibles depuis la page d’accueil du site. Nous vous proposons ci-après un rappel de quelques points pour ceux qui n’ont pu y accéder.

L’offrande d’orge d’une quantité d’un Omer (équivalent à environ 2,5 kg) de farine d’orge était apportée au Temple au 2ème jour de Pessa’h. Par elle les Beneï Israël demandaient qu’il leur soit accordé d’abondantes récoltes des fruits de la terre et plus précisément des cinq céréales (blé, orge, épeautre, avoine, seigle). À Shavouoth l’orge -aliment habituellement réservé au bétail- est remplacée par du blé, sous la forme de deux pains, nourriture essentiellement humaine. On assiste ici à une lente élévation du monde de la matière, symbolisée par l’animal qui se nourrit d’orge, vers le monde spirituel, accessible à l’homme grâce au Don de la Torah, qui eut lieu précisément à Shavouoth. Cette ascension est rituellement marquée par un décompte à la nuit tombée des jours qui nous séparent de Shavouoth depuis le 1er jour, soit le 2ème jour de Pessa’h, jusqu’au 49ème jour  inclus, soit la veille de Shavouoth. L’offrande du Omer d’orge autorisait la consommation de la nouvelle récolte. Durant cette période et à l’occasion du décompte des jours étaient invoqués les attributs (‘Hessed = bonté ; Guevoura = bravoure ; Tiféreth = gloire ; Nétsa’h = éternité ; Hod = splendeur ; Yesod = fondation ; Malkhouth = royauté)  des sept grands Bergers d’Israël, respectivement Avraham, Yits’hak, Yaakov, Moshé, Aharon, Yossef et David, pour qu’ils intercèdent auprès du Ciel. Israël devait pouvoir se libérer, se défaire, de toute l’impureté et accéder à l’état de sainteté requis pour être à même de recevoir la Torah au Mont Sinaï à Shavouoth.

Dans l’intervalle, entre Pessa’h et Shavouoth, Lag Ba’Omer, le 33ème jour du ‘Omer, marque la fin de l’épidémie qui décima 24000 élèves de Rabbi Akiva. Ce fut une grande catastrophe. Peut-on l’expliquer ? À leur niveau d’élévation ils avaient peut-être quelque peu relégué au second plan l’attention qu’ils devaient accorder à leurs prochains. Serait-ce que l’homme accompli ne pourrait pas être celui qui excelle dans un domaine, ici l’étude de la Torah au plus haut niveau, au détriment de ce qui apparaîtrait comme un léger, voire un infime manquement à la qualité de la relation à autrui ? Justement parce qu’ils étaient déjà très élevé en Torah ? Hashem, on le sait, est très exigent à l’égard des Tsadikim. À tel point que tout écart même « de l’épaisseur d’un cheveu » peut-être durement sanctionné.

À Lag Ba’Omer est aussi célébrée la Hilloula de Rabbi Shim’on Bar Yo’haï qui s’était réfugié, caché, durant 13 ans dans une grotte, où il étudia la Torah avec son fils Rabbi El’azar. Il eut accès à l’enseignement du Zoar et c’est à lui que revint l’immense mérite de le révéler au monde. Rabbi Shim’on Bar Yo’haï était aussi l’un des élèves de Rabbi Akiva. C’est dire le niveau atteint à cette époque. Il est clair, en ce qui nous concerne, que l’on ne peut évidemment pas sauter les étapes. Aussi nos sages nous mettent en garde de n’étudier le Zohar -communément désigné par la Kabbale- qu’après l’âge de 40 ans et seulement lorsque les textes fondamentaux de la Torah écrite et orale sont déjà parfaitement bien assimilés. Autrement, il peut en résulter, outre une perte de temps, des dommages irréparables. Les effets de mode, ne sont guère prisés. Il convient même de s’en écarter. Sinon, on risque d’être happé et, du coup, de porter atteinte à notre identité. 

Notre identité, elle, a bien été reconnue dans la lettre reçue hier du Maire d’Epinay en réponse à la nôtre. En outre, il nous dit être profondément attaché à développer la prise de conscience des atrocités passées et il partage avec nous notre exigence d’être en sécurité et de jouir d’une vie paisible et respectueuse de notre intégrité.

Renforcer notre identité, en être fiers et dignes, c’est aussi marcher dans les voies d’Hashem. Cela nous rend respectables. Nous sommes respectés par ceux qui ont quelques liens avec nos valeurs. Dans tous les cas, nous sommes placés sous Ses ailes protectrices. Plus nous en aurons constamment conscience, plus nous percevrons ce qui compte réellement.

Nous espérons pouvoir revenir vers vous très vite. Kol Touv et bien à vous.