Le “Mot du Jour” 24 Av 5777 – 16 août 2017

 C’est l’été !

Où que l’on se trouve, la pression semble tombée de quelques degrés. Il fait frais, chaud, lourd ou juste bien, avec une petite brise un peu fraîche par intermittence. Cela ne dépend pas de nous et chacun s’en accommode, forcément. À quoi servirait-il d’exprimer un mécontentement ? Doit-on cacher que nous sommes influencés ? 

L’atmosphère est plus détendue. On sent une sorte de nonchalance. La Tefila nous a réunis à la synagogue. L’heure de la prière de Min’ha a été annoncée. Le pain frais a déjà été honoré au petit déjeuner. Chaque chose s’organise et se met en place pour la journée. Les courses, la promenade avec les enfants, la préparation du repas, refixer la moustiquaire ou resserrer le siphon de l’évier… 

Rien ne presse. Il n’y a pas lieu de s’en soucier outre mesure. De toute façon, on ne peut faire que ce que l’on peut. Tout le reste ne dépend pas de nous. Y a-t-il quelque chose qui dépend réellement de nous ? Oui, suivant le chemin parcouru et les résolutions prises depuis plus ou moins longtemps. 

On aimerait que vous continuiez à écrire ces lignes vous-mêmes. Non pas pour nous soulager d’une peine ou d’un devoir, mais pour que chacun participe de façon active. On a tant l’habitude de se voir servir, comme s’il y avait un jeu de rôles : les actifs et les passifs, les locomotives ou les wagons (une image chère au Rav Yossef ‘Haïm SITRUK zatsal, qui a rejoint le Monde de Vérité il y a tout juste 11 mois).

Ce sont des clichés. Reflètent-ils notre réalité ? Certes, il y a ceux qui s’expriment et ceux qui n’en pensent pas moins. Mais au moins ils pensent. Ils ont donc forcément une opinion qui va entraîner des choix, une direction et une prise de position. Va-t-elle concerner une, cinq, dix, cinquante, cent, mille personnes ou plus ? Tout dépend de l’objet du questionnement et l’impact sur le sujet-même. Un exemple ? Un enfant, cancre et totalement indiscipliné, qui n’a pas pris au sérieux les avertissements qui lui ont été adressés, finit par être renvoyé du ‘Héder, de son école. Est-ce lui seul que cela concerne ou bien également les générations futures qui descendront de lui ? Elles seront à coup sûr affectées par cette rupture. Elles sont en fait innombrables. De même, ces lignes seront lues par tant et tant de personnes. En seront-elles ennuyées ou captivées ? Leur donneront-elles des idées ? Entraîneront-elles un déclic immédiat ou plus tardif, durable ou bien sans lendemain ? 

Le temps qui nous est imparti est compté. Si nous le brûlons, le gaspillons, nous “grillons” peut-être les raisons pour lesquelles nous sommes maintenus en vie. Les Guedolim, Grands de la génération, en Eretz Israël, il y a plus d’un demi siècle ont été confrontés à une question de ce type. À savoir, faut-il ou non souscrire à une assurance-vie ? La réponse qu’ils avaient alors donnée était : si tu es en vie, c’est peut-être pour que tu puisses subvenir aux besoins de ta famille. Préfères-tu que ce soit l’assurance-vie qui te remplace ? Il n’y aurait alors peut-être plus de justification à ce que tu vives. Depuis lors, la fréquence de décès subits et apparemment très prématurés s’étant tellement multipliée, il devint plus pertinent d’en souscrire une. Notre incompétence ne permet pas de donner d’autres indications sur ce point.

Les Parashioth (lectures chaque Shabbath de la Torah) de ces semaines nous enseignent la teneur des mises en garde adressées par Moshé Rabbénou, Moïse, à l’ensemble d’Israël. En l’occurrence, combien il importe d’aller dans les voies d’Hashem, de réaliser ce qu’Il attend de nous. En d’autres termes de nous attacher à accomplir ce pourquoi nous sommes venus sur terre. Ce n’est que sur ce chemin, on voudrait dire en avançant dans ce cheminement, qu’il nous est donné de grandir et de nous réaliser. Ce n’est qu’en affrontant la vie, balisée et conduite en respectant les préceptes, que nous pouvons nous mesurer et interpeller notre moi, au plus profond de nous. Ainsi, nous faisons face aux réticences et autres freins qui peuvent interférer. Nous les dépassons et les surmontons. Alors nous grandissons réellement, comme Hashem Le souhaite. Nous sommes en harmonie avec le Retzon Hashem, la volonté de D.ieu. 

Hashem le souhaite-il pour Lui-même ? Il n’en n’a pas besoin ! Il ne l’aspire que pour notre bien. Ce bien n’est pas réputé résulter de notre propre mérite. Globalement, en avons-nous réellement accumulé ? Les bonnes actions se sont-elles assez démarquées, ont-elles pris le pas, sur celles qui ne le sont pas ? Il ne semble pas.

Le bien qu’Hashem nous prodigue concrétise la promesse qu’Il a faite à Avraham, à Yits’hak et à Yaakov de multiplier leur descendance comme les étoiles du ciel et les grains de sable de la mer et de nous attribuer en héritage la Terre d’Eretz Israël. Le mérite de nos Patriarches est d’avoir reconnu Hashem et proclamé Son Nom et Sa grandeur dans le monde. Reconnaître Hashem, c’est croire, avoir foi, une foi totale, absolue, en Lui. Savoir qu’Il est tout, qu’Il peut tout et que tout dépend de Lui. Proclamer son Nom c’est réaliser Sa Parole, accomplir Ses Commandements et les préceptes prescrits dans la Torah. C’est vivre en conformité intime avec eux. Alors, notre vie se trouve d’emblée placée dans la continuité de l’exemple tracé par les Patriarches. Nous rejoignons et nous nous inscrivons dans le même mouvement qu’eux. Chemin faisant, nous impulsons « la pompe du mérite » (expression reprise de Rav FRANKFORTER shlita) qui pourrait nous revenir, en plus du mérite qu’Hashem nous octroie du fait de la promesse faite à Avraham, Yits’hak et Yaakov pour leurs descendants, que nous sommes ! 

Le mérite qui résulte de la promesse à laquelle chaque Juif a droit est un bien inaliénable, partie de son héritage. Or le lien avec cet héritage ne se justifie que s’il y a cohérence entre ce qui a motivé la promesse d’Hashem et la continuité dans le temps. En d’autres termes, si la proclamation de Son Nom par les Patriarches et le respect des Mitzvoth, préceptes de la Torah, qui en découle, se manifeste au quotidien dans l’accomplissement des Mitzvoth. 

Ce qui engage au questionnement : pourquoi sommes-nous en exil ? Parce que nos pères ont fauté en reniant leurs engagements. Les prophètes les ont rappelés à l’ordre maintes et maintes fois. Jusqu’au jour où leurs fautes étaient trop graves et trop nombreuses. « La terre vomit ses habitants » (A’haré Moth 18, 24) s’ils n’agissent pas comme la terre l’attend, selon la mission qui lui a été impartie par le Créateur. La Terre d’Eretz Israël est sanctifiée. Elle exige une conduite conforme à son niveau de sainteté. Aussi se ferme-t-elle et fait-elle fuir ceux qui la souillent. Sécheresse, épidémies, invasion de nuisibles et de bêtes sauvages ou encore de conquérants (Perse et Rome) qui détruisirent le 1er et le 2ème Temple de Jérusalem. Avec leurs lots de souffrances qui nous atteignent encore aujourd’hui. Pourquoi ? Parce que nous ne sommes toujours pas cohérents et en adéquation avec les engagements pris en notre nom. Hélas, tant que nous ne nous corrigeons pas, nous ne pouvons pas tous revenir sur notre terre et y vivre dans la plénitude, l’abondance, la sérénité et la paix. 

La possibilité de regretter nos écarts de conduite, de non respect des Mitzvoth, de nous amender et de nous engager résolument sur la bonne voie, en un mot de faire Teshouva, est encore un immense cadeau qui nous est offert par la Providence. Grâce à la Teshouva, chaque Juif peut obtenir le pardon et recouvrer ses droits inaliénables. 

Il est privé de ses droits lorsqu’il ne remplit pas son engagement. Oui, il s’agit de l’engagement d’accepter et d’accomplir les Commandements de la Torah qu’ont pris nos pères en notre nom au Mont Sinaï lors du Don de la Torah il y a 3329 ans. Cela fait longtemps ? Pour nous, le temps n’est pas un facteur d’érosion. Notre mémoire traverse toutes les générations sans discontinuer. Et toutes leurs valeurs, qui nous ont été transmises, sont effectivement en chacun d’entre nous. Il nous reste à les réveiller, à leur redonner l’éclat qu’elles ont perdu faute d’avoir été pleinement et intensément vécues.

Le mois d’Elloul arrive d’ici quelques jours. C’est l’occasion par excellence de s’interroger, de se remettre en cause et de revenir vers Hashem, le Maître du Monde. Est-il besoin de rappeler que le mois d’Elloul doit nous préparer pour Rosh Hashana, le jour de l’an de la nouvelle année 5778, et à Yom Kippour, le jour du Grand Pardon ? Chacun sait ô combien ils sont fondamentalement déterminants pour notre devenir ! Nous y reviendrons et vous convions à écouter les « Ecoutes Libres » sur ce thème depuis le bas de la page d’accueil de notre site : www.dvartorah.org

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