Le “Mot du Jour” 21 Adar 2  5776 – 31 mars 2016

Chers Amis de Dvar Torah,

Les temps sont graves. Loin de nous l’idée de vouloir faire peur ou d’inquiéter, mais plutôt d’aiguiser la conscience. En fait, nous tenons à nous renforcer et à renforcer toute la Communauté.

À la fois l’individu et le collectif sont interpellés pour un devenir plus solidaire autour de nos valeurs ancestrales. Celles qui nous ont été transmises voilà des millénaires depuis notre Patriarche Avraham Avinou, en passant par la sortie d’Egypte, l’installation en Eretz Israël, les 1er et 2ème Temples de Jérusalem, les exils successifs, avec leurs lots de souffrances, de pogromes, de Shoah, de guerres, de menaces et d’actes de terreur.

Les moments forts, les attitudes exemplaires, ont toujours eu valeur d’enseignement, de formation et d’enrichissement.

Les souffrances, elles, constituent des rappels à l’ordre pour nous ressaisir, nous corriger, reprendre le droit chemin.

La vocation du Peuple Juif vient du lien qui unit le Peuple à D.ieu, Hashem. La Torah le précise à travers les paroles d’Hashem qui dit, en évoquant Israël : « VeAtèm Tiyou Li Mamlékhèth Kohanim VeGoye Kaddosh », vous serez pour moi un Royaume de Prêtres et un Peuple Saint (Exode, Yithro 19, 6).

Lorsque le Peuple regarde vers le Ciel et réalise réellement sa vocation en accomplissant les préceptes de la Torah, Hashem Le sauve et Le comble de félicité.

Lorsque le Peuple se détourne des Mitzvoth, des Commandements prescrits dans la Torah, il est rappelé à l’ordre. Il est sanctionné d’abord par de petites tracasseries. Si cela ne suffit pas, des maux plus douloureux peuvent l’atteindre, à D.ieu ne plaise, jusqu’à ce qu’il finisse par se reprendre. S’il ne saisit pas cette chance, il risque de passer dans le Temps sans laisser de trace. Jusqu’à ce que l’un de ses descendants reprenne le flambeau, le plus souvent sans que l’on ne comprenne comment.

Le Peuple Juif n’a absolument aucune vocation à souffrir. C’est même tout le contraire qui lui est proposé et offert. “OuBa’hareta Ba’hayim LeMaane Ti’hyé”, tu choisiras la vie pour que tu vives (Deutéronome, Nitsavim, 30, 19). Chacun connaît la réaction de Eretz HaKodesh, la Terre Sainte. Lorsque Israël accomplit la Volonté Divine, la Terre devient source de bénédictions. Ses fruits et ses récoltes sont les plus beaux. Par contre, lorsque Israël dévie du chemin, la Terre vomit ses habitants. Lorsque Israël était en exil, la Terre était devenue inculte. Unehacun ait de quoi s’acheter au moins 1 repas. On peut aussi leur donner des mets et autres bien consommables, en veillant à préserver leur dignité. Il est vivement recommandé de remettre cette somme le plus tôt possible dans la journée pour que les bénéficiaires puissent effectivement en disposer immédiatement et s’en réjouir à Pourim. Il est peut être plus aisé de passer par l’intermédiaire de Rabbanim reconnus, institutions charitables telles que ‘Hasdeï Naomi, Koupat Hair, Vaad Harabanim, etc… qui connaissent des nécessiteux et qui sauront transmettre votre don le jour même. Ils ont tout organisé pour que cela soit possible. Il est recommandé de faire Tsedaka et de donner généreusement à tout indigent qui nous sollicite le jour de Pourim. La joie qui est alors ressentie par chacun d’eux est particulièrement précieuse et appréciée dans le Ciel. Une reconnaissance qui rejaillira nécessairement sur tous les donateurs.
•   Mishloa’h Manoth – don constitué d’au moins 2 mets consommables à au moins 1 Ben/Bath Israël le jour de Pourim, mets qui pourront servir pour le Mishté, le festin. Ce don renforce les liens d’amitié entre les personnes concernées. On sera donc enclin à ne pas limiter le don qu’à une seule personne. Il est bien de le donner à quelqu’un qui le remettra à l’intéressé(e). Un homme donnera à un homme et une femme à une femme, et il en sera de même pour les enfants. Mais il ne convient pas ici d’engager des dépenses excessives par rapport à ses moyens, ou encore à s’épuiser de fatigue. Si l’on veut être très généreux, qu’on le soit d’abord envers les indigents de notre communauté qui en ont réellement besoin.
•   Le Mishté – festin de Pourim doit se dérouler dans la joie en évoquant tout ce qui s’est passé à Shoushane – Suze, en Perse, à Pourim. L’essentiel du repas doit réellement prendre place durant le jour. On aura prié Min’ha avant de commencer le Mishté. Un repas où le vin est à l’honneur au point où l’on peut en arriver à s’endormir et à ne plus distinguer entre « maudit soit Haman et béni soit Mordekhaï (Mardochée) ». Mais jamais on ne doit trop boire pour ne pas perdre la tête et risquer d’en venir à se déshonorer. Pour les villes entourées de murailles, comme Yeroushalayim, Pourim tombant cette année le vendredi, le Mishté aura forcément lieu très tôt pour le terminer à temps et pouvoir se préparer à accueillir le Shabbath dans les meilleures dispositions.
•   Les enfants et même des adultes ont l’habitude de se déguiser à Pourim pour rappeler le miraculeux renversement de la situation qui s’est produit à Pourim et pour augmenter la joie en ce jour.
•   On intercalera la prière Al haNissim (sur les miracles) dans la Amida et dans le Birkat Hamazone, la prière après les repas.
•   À Pourim, on ne dira aucune prière de supplication (Ta’hanoun), ni d’oraison funèbre (Hespèd).
•   Les habitants des villes ayant été entourées de murailles au temps de Yehoshoua Bine Noune, qui fêtent Pourim le 15 Adar, feront néanmoins un bon repas -mais pas un festin- le jour du 14 Adar. Et inversement, ceux qui fêtent Pourim le 14 Adar feront également un bon repas le 15 Adar.
•   On doit revêtir des vêtements de Shabbath le jour de Pourim. Tout travail réalisé ce jour-là n’apporte pas de bénédiction. Il est interdit de jeûner à Pourim sauf pour Taanith ‘Halom (pour demander à neutraliser un cauchemar) et seulement jusqu’à Min’ha.
L’essentiel est de tout faire avec l’intention de servir Hashem de tout son cœur et dans la vraie joie.

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Il y a tout juste 12 ans, nous avions adressé par mail le texte suivant qui relate un tout petit peu l’histoire de Pourim :

« Nous vous adressons le texte ci-après, qui peut être lu directement sur le site à l’adresse suivante :

https://www.dvartorah.org/cms.php?id_cms=6   soit la Lettre de Dvar Torah n°6 page 10, ou encore les pages 136 – 138 du livre « PARCOURS…. ». 

« Pourim évoque le miracle de la délivrance de la terrifiante machination fomentée par Hamane qui ne visait que… l’extermination du Peuple Juif. Un homme, un seul, Mordekhaï, a osé tenir tête à ce despote, ce fou, descendant d’Amalek, pourtant Premier ministre du Roi Ha’hashevérosh –Assuérus-. D’aucuns sont même allés jusqu’à reprocher à Mordekhaï de mettre tout le Peuple Juif en péril !… Parce qu’il refusait de se prosterner devant Hamane. Hamane qui se prenait pour une divinité et portait sur lui une statuette -pour nous faire trébucher en accomplissant un acte d’idolâtrie-. Si ce n’était peut-être pas de l’idolâtrie, ne pas se prosterner était à coup sûr une sanctification du Nom d’Hashem. Dans un cas où il est exigé de nous de commettre un acte d’idolâtrie, la Torah nous dicte de nous laisser mourir plutôt que de nous renier et renier Hashem. Au même titre, du reste, que si l’on veut nous contraindre à tuer quelqu’un, ou encore à commettre un inceste. Hashem n’abandonne jamais Son peuple s’il se repent, s’il fait Teshouva, et s’il s’attache absolument à respecter Ses commandements. C’est ce qui s’est justement passé à Pourim. En un instant, toute la situation a été totalement renversée. Sur ordre de Mordekhaï, à la demande de la reine Esther, tous les Juifs de Shoushane -Suze- ont prié, pleuré et jeûné durant trois jours consécutifs. Et Hashem les a entendus. Dès lors, le jour même où Hamane voulait pendre Mordekhaï, le roi lui ordonna de clamer dans toute la ville, devant Mordekhaï qui montait le cheval du roi : «Voilà l’homme le plus estimé du royaume ! ».  Hamane fut lui-même, un peu plus tard, pendu sur ordre du Roi à la potence qu’il avait préparée pour y pendre Mordekhaï ! Tandis que Mordekhaï s’est vu confier d’immenses pouvoirs auprès du Roi. Et les Juifs, qui étaient répartis dans les 127 provinces du royaume de Perse, purent se défendre et être sauvés. Alors qu’ils étaient sur le point d’être exterminés ! Quand Hashem le veut, tout est possible ! Et de nos jours, autant que depuis toujours. Vous souvenez-vous du Pourim de la guerre du Golfe en ‘91, alors qu’Israël vivait au rythme des dizaines d’explosions de scuds lancés d’Iraq ? Des explosions qui n’ont fait aucune victime directe ! Vous comprenez de quelle protection divine nous avons bénéficié ?!!! Tous ceux qui, en Israël et en dehors, étaient en état d’implorer Hashem, priaient et suppliaient pour qu’Israël soit épargné ! Au Koweit, les Alliés ne jouirent malheureusement pas de la même protection ! Et, subitement, la veille de Pourim, l’Iraq a capitulé et le danger a été écarté ! Il nous faut nous en souvenir et mériter la sollicitude d’Hashem à notre égard. C’est précisément pour nous le rappeler que nos Sages nous ont imposé de respecter quatre Mitzvoth à Pourim. Lire dans un parchemin ou écouter la lecture de la Meguilah faite depuis un parchemin, une première fois à la nuit tombée, puis une seconde fois durant la journée qui suit. Offrir au moins deux mets prêts à être dégustés à au moins une personne. Faire des dons à au moins deux pauvres de la communauté pour qu’eux aussi aient les moyens de se réjouir durant la fête. Et enfin, organiser -ou participer à- un Mishté, un festin, durant le jour, pour rappeler l’histoire de Pourim, où il est recommandé de boire du vin jusqu’à ce qu’on en vienne à ne plus distinguer entre «béni soit Mordekhaï» et «maudit soit Hamane».

Que vous ayez une très joyeuse fête de Pourim !

Dans la page d’accueil de notre site vous trouverez 3 cours audio en « écoute libre » sur la fête de Pourim. Faites-le savoir tout autour de vous et profitez-en !