Le “Mot du Jour” 20 Elloul 5776 – 23 septembre 2016

Pour la guérison du Rav SITRUK shlita, Yossef ‘Haïm ben Emma Sim’ha, parmi l’ensemble des malades d’Israël !

Chers Amis,

Si l’on a coutume de sonner du Shofar à la fin de la prière du matin durant le mois de Elloul -à l’exception du matin qui précède Rosh Hashana- on a l’obligation de l’entendre durant les deux jours de Rosh Hashana. Si le premier jour de Rosh Hashana tombait Shabbath, on ne pourrait sonner du Shofar que le deuxième jour. Ce n’est pas le cas cette année et on devra donc entendre le son du Shofar les deux jours. Rosh Hashana tombe cette année le 2 octobre au soir (à Paris à 19:08) et dure jusqu’au 4 octobre à la nuit (à Paris à 20:10). C’est la seule fête que l’on célèbre durant deux jours également en Eretz Israël.

Nous sommes habitués en diaspora à doubler les jours de fêtes d’un second jour. Cela nous rappelle notre éloignement de Eretz Hakodesh, la Terre sainte. Nous perpétuons ainsi l’usage né il y a plus de deux mille ans d’ajouter un jour afin d’éviter toute erreur de décompte. Pour mémoire, la néoménie, renouvellement de la lune, donnant lieu au Kidoush Ha’hodesh, sanctification du mois, était annoncée, d’abord à l’aide de feux, à toutes les communautés d’Eretz Israël, mais aussi à celles qui étaient dispersées hors de ses limites. Les feux étaient allumés aux sommets des montagnes pour être vus, de sommet en sommet, au loin, jusqu’à Babylone. L’allumage des feux cessa lorsque les ennemis d’Israël allumèrent d’autres feux pour tromper et empêcher Israël de sanctifier chaque nouveau mois et les fêtes qui y sont célébrées. L’envoi de Shlou’him, d’émissaires, qui se rendaient dans toutes les villes, remplaça les feux. Leur mission n’était guère facile, de même que de recevoir les témoignages sur l’apparition de la nouvelle lune. Le calendrier avec ses règles de calcul fut ensuite divulgué à toutes les Communautés, qui devenaient ainsi autonomes. C’est le même calendrier que celui qui nous guide encore aujourd’hui. Voilà donc plus de 2500 ans que les Sages d’Israël connaissaient déjà parfaitement les secrets des calculs astronomiques selon les rotations et le positionnement des astres. Alors pourquoi Rosh Hashana était-il célébré durant deux jours même en Eretz Israël ? Parce que là-bas aussi le doute pouvait persister, selon l’heure d’arrivée des témoignages concordants, quant à l’apparition de la nouvelle lune. S’agissait-il du premier jour du mois ou était-ce le lendemain ? Et donc le lendemain était-il le premier et non le second jour du mois ? Tout Safek, doute, étant à proscrire, la seule l’option possible consistait à célébrer Rosh Hashana durant deux jours. Deux jours qui comptent comme un seul jour prolongé. Ainsi le doute est-il levé et Rosh Hashana est forcément célébré au bon moment. D’où l’importance de vivre Rosh Hashana ces deux jours, chacun d’eux avec la même solennité, le même sérieux, le même engagement. Le rituel de la prière est quasiment le même durant ces deux jours. Cela, sans compter les lectures de la Torah et de la Haftara, qui diffèrent. De même, si le premier jour tombait Shabbath, ce qui n’est pas le cas cette année. Le premier comme le deuxième jour de Rosh Hashana ne sont en aucun cas des jours subsidiaires, secondaires ou « de rattrapage » l’un par rapport à l’autre.

Les 1er et 2nd jours sont en fait un immense cadeau offert par le Ciel qui ne demande qu’à nous accueillir avec notre Teshouvah. Nous avons donc deux fois plus de temps pour prier, nous épancher et reconnaître nos fautes et nos errements, les regretter du plus profond de notre cœur, nous amender, nous engager à ne plus recommencer et nous résoudre à avancer en conformité avec ce qui est attendu de nous. On peut se représenter et comprendre la situation ainsi : chaque fois qu’un juif commet une infraction à la Loi de la Torah il écorche sa Neshama, son âme. Il porte atteinte à son intégrité spirituelle, psychique et physique. L’âme est d’émanation divine. Elle est donc une partie d’Hashem qui est en nous ! Serait-ce la raison pour laquelle Il tient à nous ? C’est avant tout parce que nous venons d’Avraham, Yits’hak et Yaakov. Du fait de leur service, leur don d’eux-mêmes et leurs vies exemplaires, Hashem leur a promis de protéger leurs descendants. Chacun ne doit-il pas s’efforcer d’en être digne ? Or, tous ont besoin de réparation, même les plus grands. Hashem veut et attend que nous revenions tous à Lui. Il est prêt à nous pardonner. Mais il nous demande aussi, à notre tour, de pardonner à ceux qui nous auraient blessés. Il nous demande de ne pas être trop rigoureux avec notre prochain. Il nous demande aussi d’éliminer tout sentiment de haine, toute rancune, tout reproche envers notre prochain. C’est vrai que certains ont fait beaucoup de mal autour d’eux, le plus souvent involontairement. D’aucuns en ont souffert, parfois énormément. Ils en gardent des cicatrices peut-être très profondes. Et pourtant, il nous faut extraire tout ressentiment de notre cœur et pardonner. Plus la douleur est grande et plus il est exigé d’efforts pour totalement pardonner. Par ailleurs, à notre tour, il nous faut aussi demander pardon à ceux que nous aurions offensés ou à qui nous avons causé du tort. Dès lors, mon indulgence, ma magnanimité, ma conciliation, ma tolérance, ma patience, mon renoncement à exiger réparation, ma volonté, mon courage et mon humilité aussi, apparaissent comme les pendants ou plutôt les garants que ma Teshouva sera complète et acceptée. Alors je serai pardonné et les meurtrissures de ma Neshama pourront guérir et disparaître. Mon intégrité spirituelle, psychique et physique sera restaurée.

Ce ne sont pas là des paroles dites à la légère, fruit de l’imagination. De nombreuses guérisons complètes, radicales et subites, inexplicables médicalement, si ce n’est par la reconnaissance d’un « miracle médical », résultent de l’entier pardon accordé à autrui et de l’engagement de réellement faire Teshouva. Nous l’avons vu, il s’agit ici de renoncer à ses écarts de conduite, les regretter, se résoudre à ne plus y revenir et s’engager sérieusement dans le respect des voies d’Hashem. Celles qui conduisent à être Mamlikh Hakadosh Baroukh Hou, à reconnaître la Royauté d’Hashem sur le Monde et à vivre cette réalité le plus intensément possible. C’est là l’immense cadeau qui nous est offert à Rosh Hashana. Qu’il nous soit donné de le saisir dans sa pleine mesure pour notre plus grand bien. Ce bien est grandiose, infini, tant pour ce monde ci que pour le monde futur. Saisissons absolument cette chance de pouvoir faire Teshouva et de nous élever encore davantage. Et ce, quelque soit le niveau auquel nous sommes déjà parvenu.

Ktiva Ve’Hatima Tova ! Que nous soyons tous bien inscrits dans le Grand Livre de la Vie !  

Nous essaierons de revenir vers vous encore avant Rosh Hashana. Nous vous invitons à vous rendre au bas de la page d’accueil de notre site pour y écouter à votre aise 3 cours exceptionnels sur notre période si cruciale. Et bien entendu, si vous le souhaitez, faites suivre ce message le plus largement possible tout autour de vous. Kol Touv, à très bientôt, avec nos meilleures pensées et Shabbath Shalom !

ELLOUL 5776 # 2