Le “Mot du Jour” 14 Adar 5780 – 10 mars. 2020

Cher amis,

Nous vous écrivons avec retard, très en retard puisque nous sommes déjà après le Jeûne d’Esther. Mais nous le faisons avec tout notre cœur !
Que vous soyez bien et qu’Hashem vous protège, nous protège tous ! Amen !


DU JEÛNE D’ESTHER À LA CÉLÉBRATION DE POURIM DANS LA JOIE !

Le Jeûne d’Esther tombe le 13 Adar, veille de Pourim (sauf si Pourim tombe un Shabbath, dans ce cas le jeûne est avancé au jeudi précédent) La veille de Pourim tombe cette année ce lundi 9 mars matin et le jeûne commence dès 05:45 et dure jusqu’à la nuit à 19:26 à Paris. Nous nous abstenons de boire et de manger. Sauf en cas de nécessité médicale avérée, parce que personne n’est autorisé à mettre sa vie en danger !

Dès ce lundi 9 mars et de préférence avant Min’ha, la prière de l’après-midi, on s’acquittera de Ma’oth LaAniyim, des pièces pour les pauvres -qui s’inspire du Ma’hatsit HaShékel, littéralement la moitié d’un Shékel, qui permettait de décompter les Beneï Israël et d’alimenter les caisses du Tabernacle dans le désert-.

Le Ma’hatsit HaShékel se compose de 3 pièces de 0,50€ soit 1,50€ par personne vivant au foyer ou qui dépendent de nous. En fait, il y a trois avis à propos des personnes redevables :

1. dès l’âge de 20 ans et seulement les hommes

2. Dès l’âge de 13 ans pour les garçons et 12 ans pour les filles

3. Tous sont concernés et même les femmes enceintes devront s’acquitter pour le bébé qu’elles portent. Celles qui attendent des jumeaux auront ainsi le mérite de débourser pour eux 6 fois 0,50€=3€. Ces sommes sont collectées à la synagogue ou auprès du Rabbin qui les feront parvenir aux nécessiteux. C’est cette dernière option que nous appliquons dans notre propre famille. Si une occasion nous est donnée de faire encore plus pour soulager les indigents, il vaut mieux la saisir plutôt que de la repousser.

Le Shabbath qui a précédé Pourim on a lu, lors de la dernière montée à la Torah, la Parashath Zakhor, pour que l’on se souvienne de la Mitzvah d’éradiquer Amalek et tout le mal qu’il incarne.

Quelques observations et dispositions sont attendues de chaque Ben Israël à Pourim.

•  La célébration de Pourim a lieu partout dans le monde le 14 Adar, soit cette année du lundi 9 mars à la nuit tombée jusqu’au 10 mars à la fin de la journée. Sauf pour les villes qui étaient entourées de murailles du temps de Yehoshoua Bine Noune, telle que Yeroushalayim, où la célébration est repoussée d’un jour, à savoir le 15 Adar, soit de la nuit du 10 mars suivie du 11 mars toute la journée.

•   Le soir de Pourim il nous incombe –hommes, femmes et enfants- de lire la Meguila, si possible directement dans un parchemin. Sinon, nous serons quittes en suivant très attentivement -depuis un texte imprimé- la lecture faite pour nous à partir d’un parchemin. Celui qui lit dans un parchemin au nom d’une assemblée devra penser à la rendre quitte de la lecture. De même chaque membre de l’assemblée devra au préalable penser que la lecture est faite en son nom.

Chaque mot doit être parfaitement et distinctement entendu, directement de celui qui lit, et pas via un haut-parleur, un disque ou la radio. Chacun devra s’attacher à dire les bénédictions précédant et terminant la lecture de la Meguila -ou à les entendre, en pensant qu’elles sont dites en son nom-.

Nous irons de préférence à la synagogue où une grande assemblée est réunie. Il en résultera la plus grande publicité pour les miracles, précisément décrits dans la Meguila, qui se sont produits et qui ont sauvé le Peuple Juif à Pourim. La publicité d’un miracle collectif est toujours vivement recommandée. Notons qu’un tout jeune enfant ne devra pas venir à la synagogue s’il ne sait garder silence parce qu’il risque d’empêcher l’écoute de la lecture publique de la Meguila et donc de l’invalider pour tous ceux qui n’auraient pu entendre ne fût-ce qu’un seul mot. Idem pour tout adulte qui parlerait et gênerait son entourage.

•   Faire un bon repas le soir de Pourim et se réjouir.

•   Le lendemain matin vers la fin de la Tefilah (la prière), ou plus tard, mais obligatoirement durant la journée pour ceux qui en ont été empêchés le matin, lire la meguila comme la veille.

•   Donner Matanoth LaÉvionim de l’argent à au minimum 2 pauvres pour qu’eux aussi se réjouissent à Pourim, si possible dès le matin, qui est un jour de fête pour eux aussi. Il faut veiller à ce qu’on donne à chacun de quoi s’acheter au moins 1 repas, indépendamment de ce qu’ils auraient déjà pu recevoir par ailleurs. On peut aussi leur donner des mets et autres biens consommables, en veillant à préserver leur dignité. Il est peut être plus aisé de passer par l’intermédiaire de Rabbanim reconnus, institutions charitables telles que ‘Hasdeï Naomi, Koupat Haïr, Vaad Harabanim, etc… qui connaissent des nécessiteux et qui sauront transmettre les dons le jour même. Ils ont tout organisé pour que cela soit possible. Il est recommandé de faire Tsedaka et de donner généreusement à tout indigent qui nous sollicite le jour de Pourim. La joie qui est alors ressentie par chacun d’eux est particulièrement précieuse et appréciée dans le Ciel. Une reconnaissance qui rejaillira nécessairement sur tous les donateurs.

•   Mishloa’h Manoth – don constitué d’au moins 2 mets consommables à au moins 1 Ben/Bath Israël le jour de Pourim, mets qui pourront servir pour le Mishté, le festin. Ce don renforce les liens d’amitié entre les personnes concernées. On sera donc enclin à ne pas limiter le don qu’à une seule personne. Il est bien de le donner à quelqu’un qui le remettra à l’intéressé(e). Un homme donnera à un homme et une femme à une femme, et il en sera de même pour les enfants. Mais il ne convient pas ici d’engager des dépenses excessives par rapport à ses moyens, ou encore à s’épuiser de fatigue. Si l’on veut être très généreux, qu’on le soit d’abord envers les indigents de notre communauté qui en ont réellement besoin.

•   Le Mishté – festin de Pourim doit se dérouler dans la joie en évoquant tout ce qui s’est passé à Shoushane – Suze, en Perse, à Pourim. L’essentiel du repas doit réellement prendre place durant le jour. On aura prié Min’ha avant de commencer le Mishté. Un repas où le vin est à l’honneur au point où l’on peut en arriver à s’endormir et à ne plus distinguer entre « maudit soit Hamane et béni soit Mordekhaï (Mardochée) ». Mais jamais on ne doit trop boire pour ne pas perdre la tête et risquer d’en venir à se déshonorer. •   Les enfants et même des adultes ont l’habitude de se déguiser à Pourim pour rappeler le miraculeux renversement de la situation qui s’est produit à Pourim et pour augmenter la joie en ce jour.

•   On intercalera la prière Al haNissim (sur les miracles) dans la Amida et dans le Birkat Hamazone, la prière après les repas.

•   À Pourim, on ne dira aucune prière de supplication (Ta’hanoun), ni d’oraison funèbre (Hespèd).

•   Les habitants des villes ayant été entourées de murailles au temps de Yehoshoua Bine Noune, qui fêtent Pourim le 15 Adar, feront néanmoins un bon repas -mais pas un festin- le jour du 14 Adar. Et inversement, ceux qui fêtent Pourim le 14 Adar feront également un bon repas le 15 Adar.

•   On doit revêtir des vêtements de Shabbath le jour de Pourim. Tout travail réalisé ce jour-là n’apporte pas de bénédiction. Il est interdit de jeûner à Pourim sauf pour Taanith ‘Halom (pour demander à neutraliser un cauchemar) et seulement jusqu’à Min’ha.

L’essentiel est de tout faire avec l’intention de servir Hashem de tout son cœur et dans la vraie joie.

L’intention, on l’a vu, notamment pour la lecture de la Meguila, est capitale. Mais il en est de même pour tous les autres gestes. Donnons généreusement ce jour là et avec bon cœur, si nous le pouvons, et avec une réelle bonté, comme si nous étions nous-mêmes de l’autre côté. Réjouissons-nous pour toutes les bontés qu’Hashem nous a accordées en nous sauvant alors à Suze et partout ailleurs et en nous prodiguant chaque jour Ses immenses bienfaits.

C’est le moment de s’en rappeler au cours du Mishté. Voici quelques lignes écrites il y a quelques années qui pourront servir de point de départ pour bien d’autres développements.

« Pourim évoque le miracle de la délivrance de la terrifiante machination fomentée par Hamane qui ne visait que… l’extermination du Peuple Juif. Un homme, un seul, Mordekhaï, a osé tenir tête à ce despote, ce fou, descendant d’Amalek, pourtant Premier ministre du Roi Ha’hashevérosh –Assuérus-. D’aucuns sont même allés jusqu’à reprocher à Mordekhaï de mettre tout le Peuple Juif en péril !… Parce qu’il refusait de se prosterner devant Hamane. Hamane qui se prenait pour une divinité et portait sur lui une statuette -pour nous faire trébucher en accomplissant un acte d’idolâtrie-. Si ce n’était peut-être pas de l’idolâtrie, refuser de se prosterner était à coup sûr une sanctification du Nom d’Hashem. Dans un cas où il est exigé de nous de commettre un acte d’idolâtrie, la Torah nous dicte de nous laisser mourir plutôt que de nous renier et renier Hashem. Au même titre, du reste, que si l’on veut nous contraindre à tuer quelqu’un, ou encore à commettre un inceste. Hashem n’abandonne jamais Son peuple s’il se repent, s’il fait Teshouva, et s’il s’attache absolument à respecter Ses commandements. C’est ce qui s’est justement passé à Pourim. En un instant, toute la situation a été totalement renversée. Sur ordre de Mordekhaï, à la demande de la reine Esther, tous les Juifs de Shoushane -Suze- ont prié, pleuré et jeûné durant trois jours consécutifs. Et Hashem les a entendus. Dès lors, le jour même où Hamane voulait faire pendre Mordekhaï, le Roi lui ordonna de clamer dans toute la ville, devant Mordekhaï revêtu des habits royaux et montant le cheval du roi: « Voilà l’homme le plus estimé du royaume ! ». Hamane fut lui-même, un peu plus tard, pendu sur ordre du Roi à la potence qu’il avait préparée pour y pendre Mordekhaï ! Tandis que Mordekhaï s’est vu confier d’immenses pouvoirs auprès du Roi. Et les Juifs, qui étaient répartis dans les 127 provinces du royaume de Perse, purent se défendre et être sauvés. Alors qu’ils étaient sur le point d’être exterminés ! Quand Hashem le veut, tout est possible ! »

Hashem ne nous veut que du bien et tout ce qu’il fait est uniquement pour notre bien. Nous ne le percevons pas toujours ainsi dans l’immédiat. Toutefois, si nous en sommes réellement convaincus, il nous reste à réaliser ce qu’Il attend de nous et à agir en conformité avec ce qui nous a été prescrit dans la Torah. Tout le reste n’est pour ainsi dire pas de notre ressort et nous n’avons à nous inquiéter de rien. Certes, parmi les préceptes il y a celui de veiller sur nous pour que nous soyons en bonne santé. Donc il faut prendre les dispositions nécessaires pour cela et prier pour que nous ne fassions que Sa volonté de la façon la plus parfaite.

Aujourd’hui c’est la fête de Pourim, c’est un cadeau immense qui nous est donné de pouvoir la vivre pleinement et nous réjouir d’une joie vraie.

Pourim Saméa’h, Joyeux Pourim à tous !

3 cours sur Pourim sont en audition libre depuis la page d’accueil de notre site www.dvartorah.org et nous faisons suivre 2 publications rédigées spécialement pour la fête de Pourim.