Chers Amis,
À l’avant veille de Pourim, nous vous invitons à une très courte promenade à travers l’histoire, juste pour rappeler les règles essentielles de cette fête.
Un tout petit préambule pour nous mettre en condition.
C’est un fait connu de tous que plus le temps passe, du moins pour certaines populations, la majorité des gens devient paresseuse et ne fait plus aucun effort de réflexion. Nous partons du postulat qu’il ne peut en être ainsi parmi le Peuple Juif. Vous nous autorisez donc de vous demander de nous accorder un petit instant de concentration. Parce que chaque mot compte et il est important que ce qui suit ait un sens pour chacun.
Il y a deux cas de figure :
1. Pourim est fêté le 14 Adar, soit cette année le mercredi 23 mars à la nuit tombée (dès l’apparition des trois étoiles) et le jeudi 24 mars toute la journée. Sont concernés tous les lieux non entourés de murailles depuis l’époque de Yehoshoua Bine Noune, ainsi que tous les lieux qui sont éloignés des murailles et d’où l’on ne peut les apercevoir. Yehoshoua Bine Noune était l’élève et le successeur de Moshé Rabbénou, Moïse, à la tête du Peuple Juif en Eretz Israël. C’était après les 40 ans de pérégrination dans le désert après la sortie d’Egypte, il y a quelque 3280 à 3230 ans.
2. Pourim est fêté le 15 Adar, soit cette année le jeudi 24 mars à la nuit tombée (dès l’apparition des trois étoiles) et le vendredi 25 mars toute la journée. Sont concernées les villes qui sont entourées de murailles, ou qui étaient entourées de murailles depuis l’époque de Yehoshoua Bine Noune, ainsi que les quartiers situés en dehors de ces villes mais d’où l’on peut apercevoir les murailles. C’est bien sûr le cas de Yeroushalayim et de ses alentours. Pourim y est appelé Shoushane-Pourim, du nom de la ville Shoushane, Suze, la capitale du Royaume de Perse, au cœur de laquelle l’histoire de Pourim s’est déroulée. À Shoushane, les Juifs purent se défendre et combattre leurs ennemis un jour de plus que partout ailleurs. Leur victoire fut totale. L’allégresse fut immense parce qu’il y eut un total renversement de la situation. Au lieu d’être anéanti, le Peuple Juif ressortait indemne et victorieux. Une joie sans borne s’est ensuite perpétuée par une célébration décalée d’un jour en souvenir de ce 15 Adar où les juifs furent sauvés.
Le Jeûne d’Esther
Moment dramatique s’il en est parce que l’on ne pouvait se présenter devant le Roi que si l’on était convoqué ou invité. À défaut, si cela lui déplaisait, il pouvait ordonner la mise à mort de l’importun.
Or la Reine Esther n’avait pas été appelée, tandis qu’elle avait une requête de la plus grande urgence à présenter au Roi. Il lui incombait de tout faire pour que le Peuple Juif soit sauvé de l’extermination fomentée par Hamane ! Pour réussir sa mission, Esther avait besoin que l’ensemble du Peuple la soutienne en priant, en suppliant l’Eternel, en se lamentant, en regrettant ses fautes, en demandant pardon et en s’engageant à s’amender, en un mot : en faisant Teshouva. En outre, elle demanda à Mordekhaï, Mardochée, le Maître de la génération, de jeûner et de faire jeûner tout le peuple durant trois jours. Esther en fit de même. C’est donc en souvenir du Jeûne d’Esther et celui de tout le Peuple que nous jeûnons, certes durant un seul jour, chaque année la veille de Pourim. Nous revivons ainsi d’une certaine façon un moment crucial à l’extrême de notre existence en tant que Peuple Juif. Un moment où nous nous sommes tous engagés, une seconde fois, après de don des Dix Paroles – les Dix Commandements au Mont Sinaï, à accomplir les Mitzvoth, les Commandements de la Torah. C’est à la suite de cet engagement que nous avons été sauvés, que les décrets funestes ont été renversés.
Le Jeûne d’Esther tombe le 13 Adar, veille de Pourim (sauf si Pourim tombe un Shabbath, dans ce cas le jeûne est avancé au jeudi précédent) La veille de Pourim tombe cette année ce mercredi 23 mars matin et le jeûne commence dès 05:16 et dure jusqu’à la nuit à 19:48 à Paris. Nous nous abstenons de boire et de manger. Sauf en cas de nécessité médicale avérée, parce que personne n’est autorisé à mettre sa vie en danger !
Et dès ce mercredi 23 mars et de préférence avant Min’ha, la prière de l’après-midi, on s’acquittera de Ma’oth LaAniyim, des pièces pour les pauvres -qui s’inspire du Ma’hatsit HaShékel, littéralement la moitié d’un Shékel, qui permettait de décompter les Beneï Israël et d’alimenter les caisses du Tabernacle dans le désert-.
Le Ma’hatsit HaShékel se compose de 3 pièces de 0,50€ soit 1,50€ par personne vivant au foyer ou qui dépendent de nous. En fait, il y a trois avis à propos des personnes redevables :
1. dès l’âge de 20 ans et seulement les hommes
2. Dès l’âge de 13 ans pour les garçons et 12 ans pour les filles
3. Tous sont concernés et même les femmes enceintes devront s’acquitter pour le bébé qu’elles portent. Celles qui attendent des jumeaux auront ainsi le mérite de débourser pour eux 6 fois 0,50€=3€. Ces sommes sont collectées à la synagogue ou auprès du Rabbin qui les feront parvenir aux nécessiteux. C’est cette dernière option que nous appliquons dans notre propre famille. Si une occasion nous est donnée de faire encore plus pour soulager les indigents, il vaut mieux la saisir plutôt que de la repousser.
Le Shabbath qui a précédé Pourim on a lu, lors de la dernière montée à la Torah, la Parashath Zakhor, pour que l’on se souvienne de la Mitzvah d’éradiquer Amalek et tout le mal qu’il incarne.
Quelques observations et dispositions sont attendues de chaque Ben Israël à Pourim.
• Le soir de Pourim il nous incombe –hommes, femmes et enfants- de lire la Meguila, si possible dans un parchemin. Sinon, nous serons quittes en suivant très attentivement la lecture faite à partir d’un parchemin, pensant au préalable qu’elle est lue en notre nom. Chaque mot doit être parfaitement et distinctement entendu, directement de celui qui lit, et pas via un haut-parleur, un disque ou la radio. Chacun devra s’attacher à dire les bénédictions précédant et terminant la lecture de la Meguila -ou à les entendre, en pensant qu’elles sont dites en notre nom-. Nous irons de préférence à la synagogue où une grande assemblée est réunie. Il en résultera la plus grande publicité pour les miracles qui se sont produits et qui ont sauvé le Peuple Juif à Pourim. La publicité d’un miracle collectif est toujours vivement recommandée. Un tout jeune enfant ne devra pas venir à la synagogue s’il ne sait garder silence parce qu’il risque d’empêcher l’écoute de la lecture publique de la Meguila et donc de l’invalider pour tous ceux qui n’auraient pu entendre ne fût-ce qu’un seul mot. Idem pour tout adulte qui parlerait et gênerait son entourage.
• Faire un bon repas le soir de Pourim et se réjouir.
• Le lendemain matin vers la fin de la Tefilah (la prière), ou plus tard, mais obligatoirement durant la journée pour ceux qui en ont été empêchés le matin, lire la meguila comme la veille.
• Donner Matanoth LaÉvionim de l’argent à au minimum 2 pauvres pour qu’eux aussi se réjouissent à Pourim. Il faut leur donner pour que cÀ tous les instants, comme à toutes les phases de notre existence, Hashem nous a guidés. L’avons-nous remarqué ? Cela dépendait de la place que nous avons bien voulu Lui réserver. Hashem ne force pas l’accès de ceux qui se refusent à Lui. Hashem est constamment intervenu et n’intervient uniquement que pour notre bien. De Lui n’émane que du bien. Si nous ne l’avons pas toujours apprécié comme tel, c’est parce que nous n’étions pas en phase avec ce qu’Il attendait de nous. Hashem sait ce qui est bien pour nous. Nous ne le savons pas toujours. Parfois nous croyons vivre un cauchemar, alors qu’en réalité nous sommes protégés. C’est comme ce car d’étudiants en Yeshivah pris dans un immense embouteillage sur le chemin de l’aéroport pour se rendre au mariage d’un des leurs. Arrivés trop tard, l’avion est parti sans eux. Peu après l’avion a explosé au-dessus de Lockerbie en Écosse. C’était le 21 décembre 1988. L’embouteillage a eu lieu pour sauver les étudiants de Yeshivah. Tout est dirigé par Hashem. Il sait ce qui est bien et ne veut que le bien.
Hashem est le Roi ! Nous Lui devons tout. Le reconnaître au plus profond de nous-mêmes, c’est le couronner, aujourd’hui, pour toujours. Un Roi est entouré de sujets qui le servent. Or pour servir Hashem comme il convient, il nous faut connaître ce qu’Il attend de nous. Cela est explicité dans la Torah. Chaque Juif est dès lors tenu de l’étudier pour être à même d’évoluer dans la vie selon ce qui lui a été prescrit. Alors il pourra réellement vivre en phase avec l’enseignement d’Hashem. L’attention d’Hashem, toujours bienveillante, pourra guider et accompagner chacun d’entre nous dès lors qu’il/elle Le sollicitera.
Hashem est notre Roi ! Et nous sommes Ses Enfants, à la condition de Le reconnaître et de vivre selon ce qu’Il attend de nous. Est-ce que nous méritons vraiment le statut d’Enfants d’Hashem ? Le lien qui nous unit aux Patriarches ou l’adhésion formelle à la Loi de Moïse sont certes un passeport, mais un passeport sans visa. Nous devons encore craindre et littéralement trembler de tout notre corps de ne pas être à la hauteur, pour enfin mériter d’avoir le droit de passer et de vivre.
À Rosh Hashana nous proclamons notre reconnaissance en la Royauté d’Hashem sur le monde. Nous la proclamons si fort, qu’elle fait corps avec nous, émane de nous. Elle est en nous, nous sommes Ses Enfants. Et le son du Shofar, la corne de bélier, qui rappelle le don de Avraham et de Yits’hak, emporte et fait monter notre reconnaissance et notre prière jusqu’au Trône Céleste. Le Shofar conduit notre témoignage jusqu’à D.ieu. Il dit aussi notre engagement à conduire notre vie selon Sa volonté. Le lien entre les Enfants et le Créateur est rétabli, confirmé, renforcé. Cela remplit notre cœur d’allégresse.
Pourtant Rosh Hashana est un moment dramatique, intense, bouleversant, qui saisit tout l’être. Mais il le reconnecte ou renforce son lien à sa source divine. C’est un temps capital dans la vie et pour la vie de chacun. L’espoir d’avoir été ce jour-là en phase avec ce qui est attendu de nous réjouit tout notre être.
Mais il ne faut pas se mentir et croire que le sale, le mauvais ou le faux peut être devenu propre, bon ou vrai alors que nous ne le méritons peut-être pas. Nous aurons encore 8 jours après Rosh Hashana pour faire sincèrement Teshouva, regretter profondément et nous repentir de nos écarts, jusqu’à Yom Kippour inclus.
À Rosh Hashana trois Grands Livres de la Vie sont ouverts, un pour les « justes », un pour les « moyens » et un pour les « méchants » (traité Rosh Hashana 16b). Tout ce que nous avons accompli durant l’année écoulée y est inscrit. Or à Rosh Hashana il nous est donné d’y écrire de nouvelles pages. Si elles sont illuminées de sincérité, de profonde reconnaissance, d’engagement et de ferveur, elles pèsent favorablement dans la balance du jugement dont nous sommes l’objet. Voilà encore un trait manifeste de la bonté d’Hashem à notre égard. Il valorise notre engagement à venir, qui prendra effet dans le futur, comme s’il avait déjà été accompli. Hashem met notre engagement à notre crédit alors que nous n’avons rien fait si ce n’est s’être engagé à accomplir.
Yom Kippour scellera notre engagement à nous parfaire -que nous devrons absolument tenir et réaliser- pour qu’il nous soit donné de mériter de vivre encore et encore sous le Règne d’Hashem, avec un goût d’éternité. Qu’il puisse en être ainsi pour chacun d’entre nous. Amen !
Le 3 Tishri, le lendemain des 2 jours de Rosh Hashana, est un jour de jeûne, en souvenir de l’assassinat de Guedalia, gouverneur de la Judée juste après le début de l’exil de Babylone. Une occasion d’y perpétuer alors la vie juive s’est du coup évanouie. Une multitude de souffrances auraient pu être évitées.
La veille de Kippour tombe mardi soir 22 sept. 2015 (à 19:31 à Paris) et se termine le mercredi soir 23 sept. (à 20:35 à Paris). Quelques lignes sur le sujet sont parues dans les Lettres n°5 et n°12, voir à l’onglet « La Lettre » sur notre site www.dvartorah.org
Que nous soyons tous bien inscrits dans le Grand Livre de la Vie ! Amen. בברכת כתיבה וחתימה טובה