Le “Mot du Jour” 03 Sivan 5780 – 26 Mai 2020

LeIllouye Nishmath, pour l’élévation de l’âme et à la mémoire de Rav Messod ‘HAMOU zatsal, parmi tous les Korbanoth de la Maguéfa rappelés au Ciel lors de l’épidémie.

Heureux seront ceux qui découvriront la formidable annonce contenue dans ce message.

Chers Amis,

Shavouoth, c’est ce Jeudi 28 mai à la tombée de la nuit (21:23 à Paris), suivi d’un 2ème jour -pour ceux qui résident hors d’Eretz Israël- qui commence le vendredi soir avec l’entrée du Shabbath (allumage des bougies de préférence avant 21:24 et obligatoirement avant 21:41 à Paris).

Le Don de la Torah, Rabbotaï, ce n’est pas rien ! Alors que les dames de nombreuses communautés s’échangent par mails quantités de recettes aux fromages et autres produits laitiers… Où en sommes-nous ? C’est vrai que nous avons la coutume d’en déguster à Shavouoth, mais en aurions-nous oublié la raison ?

Bitiya, la fille du Pharaon, a recueilli Moshé de son berceau qui flottait sur le Nil proche de la berge. Moshé n’avait alors qu’à peine trois mois. Bitiya voulut lui faire prendre le lait d’une nourrice égyptienne. Moshé refusa. Et nos commentateurs expliquent qu’une bouche qui allait parler avec Hashem, ne pouvait être souillée par du lait impur. Miriam, la sœur de Moshé, avait alors à peine un peu plus de six ans. Elle s’était cachée parmi les roseaux pour observer ce qui allait advenir de son plus jeune frère. Lorsque Moshé refusa de prendre du lait de la nourrice égyptienne, Miriam se dévoila. Elle dit alors à la fille du Pharaon qu’elle connaissait une femme parmi les Hébreux qui saura nourrir l’enfant. Yokhévèd, la mère de Moshé, en fut alors officiellement chargée, ainsi que de l’élever, jusqu’à ce qu’il soit sevré. Il lui reviendra alors de ramener son fils Moshé au palais du pharaon, aux bons soins de Bitiya. La suite, vous la connaissez.

Moshé n’était pas né dans n’importe quelle famille. Son père, Amram, était le Gadol Hador, reconnu comme le plus grand homme de sa génération, spirituellement s’entend. Les notions de pureté et d’impureté y étaient bien ancrées tant au niveau des valeurs, que des comportements. Yokhévèd, l’épouse d’Amram, donna naissance à Moshé après six mois de grossesse. Il vécut donc durant trois mois auprès de sa mère, puis il dut en être séparé pour ne pas risquer d’être découvert et saisi par les hommes du pharaon. Un décret sévissait alors, imposant de jeter tous les nouveau-nés mâles dans le Nil. Les astrologues du Pharaon avaient lu dans les astres qu’un enfant naîtrait qui, plus tard, délivrera les Hébreux. Cette perspective risquait de priver l’Égypte d’une abondante main-d’œuvre gratuite. pharaon n’en était pas réjoui.

Mais attardons-nous un instant. Peut-on imaginer que les notions d’impureté et de pureté n’aient pas été transmises à Moshé ? Ou bien qu’il était beaucoup trop jeune pour les appliquer ? Les conséquences auraient pu être catastrophiques ! On est enclin à penser qu’il n’aurait pu alors réunir les qualités nécessaires pour devenir Moshé Rabbénou ! C’est lui qui a été désigné 80 ans plus tard par Hashem pour exiger du Pharaon de nous laisser quitter l’Égypte. C’est lui qui, accompagné de son frère Aharon, a annoncé l’arrivée des dix plaies, l’une après l’autre, qui allaient mettre l’Égypte à genoux et faire plier Pharaon. C’est Moshé Rabbénou qui finalement nous a conduits hors d’Égypte sur l’ordre et par l’intervention d’Hashem. Les Hébreux étaient ainsi libérés d’un esclavage terriblement aliénant et ô combien destructeur. C’est lui qui, sur l’ordre d’Hashem, nous a fait traverser la Mer Rouge et nous a conduits au Mont Sinaï où nous avons reçu la Torah. Si Hashem a désigné Moshé Rabbénou pour accomplir toute Sa volonté, c’est qu’il était le plus apte et le plus digne. Or, s’il avait été souillé par du lait impur, que serait-il advenu ? La réponse est : tout dépend de la volonté d’Hashem Qui décide Seul du déroulement de l’Histoire. Et l’histoire, nous la connaissons. Cependant, avec le recul, on prend conscience combien la pureté et l’état de pureté sont la clé de la relation avec tout ce qui émane d’Hashem. Au-delà de l’interrogation posée, ce que l’on sait, par contre, c’est que les interventions de Moshé Rabbénou ont été globalement parfaitement à la hauteur des « attentes » d’Hashem. Son nom est intimement associé au Don de la Torah*. Or le Don de la Torah est si capital qu’il ne peut supporter de qualificatif, aussi grandiose soit-il. Tant son apport justifie et la création du monde et l’existence de l’humanité. Au point que sans la Torah, la vie n’a pas de sens et nous n’aurions plus de raison d’exister. Or, la Torah a été donnée aux hommes, pas aux anges. Les anges n’ont pas de Yétser Hara, de mauvais penchant, à corriger et donc les anges ne sont pas concernés par les Dix Commandements, pour ne citer qu’eux, partie intégrante de la Torah écrite, complétée par la Torah orale**. Ces deux parties de la Torah ont été transmises par Hashem à Moshé Rabbénou, qui les a ensuite transmises et enseignées aux Beneï Israël. Or la Torah constitue le mode d’emploi de l’existence. Sans elle nous ne saurions comment bien agir. Nous ne saurions ce qu’est le bien ou le mal. Nous ne pourrions nous inspirer et prendre exemple du modèle par excellence que constitue la vie des Patriarches et des Matriarches. Nous n’aurions pas sur quoi faire reposer notre légitimité, ni sur la Terre d’Eretz Israël, ni sur notre filiation. Tous deux nous reviennent suite au serment fait par Hashem d’attribuer la Terre d’Israël aux descendants -que nous sommes- des Patriarches. De plus, sans la Torah, nous ne saurions ni comment servir Hashem, ni comment nous rapprocher de Lui, ni reconnaître tous Ses bienfaits, ni nous en nourrir pour nous parfaire pour encore avancer et grandir dans la crainte et l’amour d’Hashem. Ce ne sont là que de grandes lignes de chapitres qui méritent évidemment d’être développées.

Évoquons juste encore un ou deux points pour ne pas trop vous retenir. Avant de recevoir la Torah au Mont Sinaï le 6 Sivan (nous ne rentrons pas dans la discussion selon laquelle ce serait le 7 Sivan) Moshé Rabbénou reçut l’ordre d’Hashem selon lequel tous les Beneï Israël ne devaient pas cohabiter avec leurs épouses durant les trois jours qui précédèrent le Matane Torah, le Don de la Torah, soit depuis le trois Sivan, puis ils devaient se purifier. La Torah est pure et tout ce qui émane d’Hashem l’est. Dès lors, notre relation avec Hashem doit être empreinte de la plus grande pureté. L’homme -comme la femme- qui se serait souillé doit d’abord se purifier pour avoir accès au Kadosh, à ce qui est saint, sanctifié, du fait même de l’accomplissement de la Mitzva. La Mitzva est le précepte approprié qui génère l’action menée. L’action suit précisément une prescription d’Hashem et des ‘Hakhamim, les Sages de la Torah. Ces derniers ont, en effet, également prescrit des règles pour que personne n’en vienne à enfreindre les Mitzvoth de la Torah. Ces règles forment en quelque sorte une couronne protectrice aux Mitzvoth de la Torah écrite. Elles ont été établies à partir de la Torah orale qui elle-même explicite la Torah écrite. En l’occurrence le ‘Houmash, ou pentateuque, qui regroupe les cinq premiers livres de la Torah, sans compter les livres des Neviim, des Prophètes, et ceux des Ketouvim, des Écrits Saints ou hagiographes. De la Torah orale, plus spécifiquement ici de la Mishna, du Talmud et de ses commentateurs, ont été extraites et déduites toutes les lois qui ont été réunies plus de dix siècles plus tard dans les quatre parties du Shoul’han Aroukh -la Table dressée- de Rabbi Yossef Karo avec, pour chaque loi, les précisions du Ramo, spécifiques aux Ashkenazim. Puis le ‘Hayyé Adam et encore plus proche de nous, le ‘Hafetz ‘Hayim avec le Mishna Broura, en explicitent et précisent une importante partie, le Orakh ‘Hayim, que l’on peut traduire par « conduite ou déroulement de la vie », pour être réellement à la portée de tous ceux qui veulent comprendre comment les appliquer.

Le dernier point, et nous nous arrêterons là pour aujourd’hui, c’est l’engagement des Beneï Israël à suivre la Torah en accomplissant toutes les Mitzvoth. Nous avons déjà évoqué dans notre message précédent le « Naassé VeNishma » = nous ferons et nous comprendrons. De même, à propos du fait qu’il était de la plus haute importance pour HaKadosh Baroukh Hou, le Maître du Monde, que les hommes soient libres pour pouvoir Le servir pleinement et sans réserve. Or dans la Guemara, traité du Talmud, Shabbath, page 88a, il est évoqué que Hashem souleva la montagne du Sinaï au dessus de la tête des Beneï Israël, les menaçant de la retourner sur eux et que là serait leur tombeau, si toutefois ils refusaient d’accepter et d’accomplir les préceptes de la Torah. Il y aurait apparemment consentement sous contrainte. Est-ce possible ? Et dans ce cas s’ils venaient à enfreindre les Mitzvoth ils pourraient s’en disculper en arguant qu’elles leur ont été imposées de force et par conséquent, qu’ils ne sont pas tenus de les respecter. Selon notre logique, cela se tient. Sauf que les Beneï Israël avaient déjà clamé « Naassé VeNishma ». Néanmoins, il faut comprendre que la « pensée » de HaKadosh Baroukh Hou, le Maître du Monde, va bien au-delà de la nôtre. Elle n’est pas étriquée comme notre compréhension qui est somme toute très limitée. Expliquons-nous. Hashem sait mieux que quiconque ce qui est le mieux pour son Peuple. Pour preuve, Il nous a donné la Torah et les Mitzvoth. Or on l’a vu dans notre précédent message, les Mitzvoth ne sont pas des contraintes. Bien au contraire, elles nous ont été données uniquement pour nous faire bénéficier des plus grandes bontés. Car en accomplissant les Mitzvoth, l’homme se réalise et tend vers la plénitude et l’harmonie avec ce que Hashem attend de l’homme pour l’homme, et seulement pour l’homme. Hashem n’a pour Lui-même aucun besoin de nos Mitzvoth. Il est certes content, voire très content, lorsque nous les accomplissons. Ne marchons-nous pas alors sur les traces des Patriarches ? Hashem les chérissait tant qu’Il leur a promis de nous attribuer la Terre d’Eretz Israël en héritage et de nous considérer comme Ses enfants ? Le regard d’Hashem n’est absolument pas réduit et limité comme celui de l’homme. Hashem voit loin. Or, bien plus tard, à Shoushane en Bavel, au temps de Pourim, sous le règne d’A’hashvérosh, le Roi Assuérus, les Beneï Israël ont oui accepté la Torah de plein gré***. Donc HaKadosh Baroukh Hou, le Maître du Monde, savait depuis toujours que les Mitzvoth représentent ce qu’il y a de mieux pour chaque Ben Israël, enfant d’Hashem. De plus Il savait que les Beneï Israël finiraient par accepter la Torah de plein gré parce qu’ils reconnaîtront que c’est l’unique voie qui a réellement un sens et qui justifie leur/notre existence.

Il nous reste à souhaiter que chacun d’entre nous reçoive la Torah et accueille toutes les Mitzvoth BeSim’ha, avec joie, dans la joie et avec la crainte de ne pas être à la hauteur de pouvoir les accomplir le plus parfaitement possible. Grande Kabbalath HaTorah, grande réception de la Torah pour chacun de nous et dans toutes nos familles, Amen ! ‘Hag Saméa’h et Kol Touv ! Une très bonne fête à tous et que le meilleur !

* “Le Don de la Torah” est un cours exceptionnel de Rav A.D. HEYMANN shlita. ** “Torah Écrite et Torah Orale” est un cours exceptionnel de Rav Messod ‘HAMOU zatsal. *** “Le Don de la Torah, d’abord Forcé puis de Plein Gré” est un cours exceptionnel de Rav Yossef ‘Haïm SITRUK zatsal. Tous trois, parmi bien d’autres, se trouvent sur le site de Dvar Torah.

Pardonnez-moi de le rappeler à nouveau : qu’il n’y ait absolument aucune imprudence quant aux risques de contaminations de l’épidémie.

HaKadosh Baroukh Hou, le Maître du Monde, Veut uniquement notre bien. Mais nous avons aussi un rôle à jouer puisqu’Il nous ordonne de bien prendre soin de nous. Ayons en mémoire l’urgence de décrypter le sens du message qu’Il nous adresse avec cette terrible épidémie et, dans tous les cas, d’écouter nos Guedolim, nos Grands Maîtres, qui nous éclairent. Rappelons-nous aussi que d’aucuns parmi nous demeurent encore hospitalisés et, pour certains, en très grand danger. Qu’Hashem leur accorde très vite une Refoua Shléma, une guérison complète, et qu’Il nous protège tous, Amen !

Annonce importante de dernière minute.

Nous venons d’apprendre qu’un admirateur de Rav FRANKFORTER shlita, voulant marquer la Kabbalath HaTorah, le don de la Torah à Shavouoth, s’est engagé à offrir une clé usb des cours de son Rav aux 100 premières personnes qui acquerront une clé usb de Rav FRANKFORTER shlita, notamment via le site de DVAR TORAH : https://www.dvartorah.org/210-cles et ce jusqu’au 14 juin inclus. Ils devront toutefois s’engager à offrir la 2ème clé offerte à un proche de leur choix et en aucun cas la vendre. Si vous souhaitez en profiter, commandez une clé et vous en recevrez deux. Une seule clé sera offerte par commande. Ceci, pour faire bénéficier le plus grand nombre et renforcer les liens d’amitié entre tous. Surtout ne nous en voulez pas si nous ne pouvons offrir une 2ème clé au-delà du 14 juin 2020. DVAR TORAH n’est tout simplement pas maître des conditions de cette offre tout à fait exceptionnelle.

Au moment de clore, nous parvient par mail l’appel ci-après de Rav Eliézer RISSMAK shlita, Rosh Yeshiva à Kiriath Séfer, que nous connaissons et apprécions beaucoup. Nous ne pouvons que vous encourager à y souscrire :

… la situation ne nous a toujours pas permis d’aller effectuer la collecte comme chaque année et la Yechiva se trouve dans une situation de plus en plus critique.
C’est une terrible épreuve pour chacun de nous et aussi pour les Yechivot, les familles des Bné Torah…et les besoins sont immenses.
A l’approche de Matan Torah, faites un don en faveur de la Torah.
Rav Saadia Gaon dit : La Torah est un arbre de vie pour ceux qui s’y attachent et apporte le bonheur à ceux qui la soutiennent.
Ne remettez pas cette Mitsva à plus tard, nous avons besoin du soutien de chacun.
Faites-vous du bien en faisant du bien et attirez la Berakha sur vous et vos proches !
AIDEZ LA YECHIVA OHALE YAACOV A KIRIAT SEFER  !
Pour faire un don par Carte Bleue :  http://www.leetchi.com/c/matan-torah-5780
Pour faire un don par virement bancaire :
KVLHM – IBAN : FR7630066102310001077220168  –   BIC : CMCIFRPP

UN REÇU CERFA SERA DÉLIVRÉ POUR CHAQUE DON.
Que Hachem vous bénisse et récompense votre générosité : bonheur, réussite, paix, santé, joie et Sa grande proximité et nous octroie très prochainement la délivrance.
Prenez bien soin de vous et de vos proches !
Chavouot Saméa’h !

Rav Eliézer Rissmak
ישיבה אהלי יעקב
France : + 33 1 77 47 24 71
Israël : + 972 5 33 12 24 36