Le « Mot du Jour » 16 Iyar 5785 – 14 mai 2025

16 IYAR 5785 – 14 MAI 2025

LAG BAOMER 5785

Le 33ème jour du Omer tombe cette année le jeudi soir 15 et vendredi 16 avril prochains, soit dans moins de 2 jours. 

C’est l’occasion de célébrer la Hilloula -fête commémorant le départ de ce monde- de Rabbi Shimon Bar Yo’haï (désigné également par son acrostiche Rashbi). Célèbre Tana, commentateur de la Mishna, il s’était réfugié dans une grotte avec son fils Élazare durant 12 ans à l’abri des Romains qui avaient décrété sa mise à mort après qu’il ait dénoncé leurs agissements. Un caroubier y avait subitement poussé et produit immédiatement des fruits -alors qu’il faut attendre 70 ans pour qu’il en donne- et une source d’eau y jaillit pour les abreuver. Il y étudia la Torah et il lui fut révélé le Zohar, partie de la Kabbale. Lorsqu’il en sortit, il vit un homme labourer son champ et le fusilla littéralement du regard. Rabbi Shimon Bar Yo’haï était parvenu à un tel niveau de sainteté que tout ce qui ne relevait pas de l’étude de la Torah n’avait pas, à ses yeux, de raison d’être. Aussi, HASHEM le fit retourner une 13ème année dans sa grotte pour qu’il s’imprégne de plus de ‘Hessed, de compassion et qu’il adoucisse son regard.

Durant toute sa vie l’arc-en-ciel n’apparut pas. Signe par lequel il est montré à la génération qu’elle est coupable et mérite d’être anéantie, comme au temps du Maboul, si ce n’était l’engagement du Ciel de ne plus détruire l’humanité après le déluge. Rabbi Shimon Bar Yo’haï protégeait, de fait, toute la génération contre les sanctions qui pouvaient avoir été décrétées contre elle. Les jeux d’arcs et de fléchettes prisés ce jour-là par les enfants rappellent cette protection prodigieuse et miraculeuse.

Rabbi Shimon Bar Yo’haï est aussi connu pour avoir accompli de très nombreux miracles. Il est d’ailleurs réputé que tous ceux qui célèbrent Lag BaOmer et saisissent l’occasion d’implorer son soutien pour plaider auprès de HASHEM leur délivrance l’obtiennent. Et cela, pas seulement pour ceux qui se rendent à Mérone, près de Tsfat, où se trouve son mausolée, mais partout ailleurs dans le monde. Tous les domaines de délivrance sont concernés, que ce soit pour la santé, le mariage, la venue d’enfants au monde et leur épanouissement, les moyens de subsistance, la paix au foyer, l’étude de la Torah et l’élévation spirituelle. Dès lors qu’ils s’engagent à honorer la mémoire de Rabbi Shimon Bar Yo’haï et à réaliser au moins une démarche, un geste fort, pour se rapprocher de la Torah et réaliser des Mitsvoth. Il importe aussi de tout faire pour tenir son engagement. Que ce soit d’allumer les lumières de Shabbath, de mettre les Tefilines, d’aller au Mikvé et de respecter la pureté familiale, de ne manger que Kacher, de respecter le Shabbath, de participer aux prières à la synagogue, d’étudier la Torah régulièrement, de soutenir les pauvres, donner de la Tsedaka et son Maasser, la dîme de ses revenus, etc… Que chacun s’engage et agisse selon son niveau et ce qu’il peut faire. Chaque petit effort compte ! Chemin faisant, il lui sera donné de découvrir des raisons et des forces nouvelles pour avancer encore davantage, accroissant ainsi son bonheur d’autant.

Le 33ème jour du Omer signe également la fin de l’épidémie qui décima les 24000 élèves de Rabbi AKIVA, qui était aussi le maître de Rabbi Shimon Bar Yo’haï. Ils quittèrent ce monde parce qu’ils n’appréciaient pas assez leurs prochains et ne se respectaient pas assez entre eux. Et c’est ce manquement gravissime que HASHEM a sanctionné.

Durant les 17 jours suivants nous nous rapprocherons de la fête de Shavouoth, le 50ème jour du Omer, qui célèbre le Don de la Torah au Mont Sinaï. Le Omer, mesure d’orge, était cueilli au 2ème jour de la fête de Pessa’h et offert au Temple de Jérusalem. L’orge est généralement donnée à manger à l’animal. À Shavouoth 12 pains de blé, la nourriture humaine par excellence, étaient offerts au Temple. Ils symbolisent l’élévation de l’état d’animal à celui de l’homme, suite à une pérégrination dans le désert durant 49 jours pour se préparer à recevoir la Torah. C’est un chemin que nous répétons tous les ans pour nous parfaire toujours davantage. 

Voici une histoire entendue de Rabbi Élimélekh BIDERMAN shlita. Un homme voulait nommer Shimon, du nom du Tana qu’il vénérait, lors du Brith de son fils. Mais pour ne pas froisser la volonté d’un parent, il le nomma Zélig. Le garçon grandit et devint un beau jeune homme, érudit en Torah, qui avançait en âge, mais qui tardait à se marier. Son père demanda conseil à son Rav à qui il raconta l’histoire du parent qui s’était opposé à ce qu’il le nomme Shimon. Ce parent avait depuis quitté ce monde. Le Rav lui dit d’ajouter le nom Shimon à Zélig et de le faire appeler à la Torah par ce nom « Shimon Zélig fils de … ».  C’est ce qu’il fit le Shabbath suivant. Un des membres de la Communauté avait remarqué cet ajout et s’en inquiéta. L’explication lui fut donnée, qui le rassura, lui plut et lui fit comprendre qu’il n’y avait dès lors plus d’obstacle pour que ce jeune homme devienne son gendre. En effet l’homme se nommait également Zélig et il avait lui-même une jeune fille à marier qui présentait les mêmes qualités que ce jeune homme. Il l’avait reconnu comme étant un parti idéal, sauf qu’il portait le même prénom que lui, le père de la jeune fille, ce qui empêchait leur union. Mais comme il se nommait dorénavant Shimon Zélig, l’empêchement n’existait plus. Leur fiançailles furent célébrées ce même Shabbath !

Qu’il nous soit donné à tous de célébrer le Lag BaOmer dans la joie et la ferveur en pensant très fort à Rabbi Shimon Bar Yo’haï, en le remerciant pour ce qu’il a accompli et réalise toujours pour le Klal Israël. Qu’il intercède en notre faveur auprès du Maître du monde pour qu’Il exauce toutes nos demandes et nous aide à réaliser nos engagements.