PESSA’H 5783 – LIBÉRATION DE NOTRE ESCLAVAGE
Nous sommes très près de la fête de Pessa’h –du 5 avril au soir (dès 20:08 à Paris) au 13 avril (à 21:28 à Paris) qui marque notre libération de l’esclavage d’Égypte. Pourquoi le fêtons-nous chaque année ? Pour la même raison que nous évoquons chaque jour la sortie d’Égypte dans nos prières. Mais encore ? Pour que nous nous rappelions tous les prodiges que HASHEM a réalisés pour nous. Dans quel but ? Pour que nous gagnons vraiment notre liberté. Comment cela ? En Le servant ! Parce que servir HASHEM rend libre ? Absolument ! Or nous sommes très loin de servir HASHEM comme il se doit. Et c’est aussi pourquoi nous devons nous libérer de la servitude dans laquelle nous sommes enfoncés, le plus souvent sans nous en rendre compte. Effectivement, en chassant tout le ‘Hametz -tout ce qui à base de céréales aurait levé, fermenté- doit être éliminé, brûlé, ou être vendu à un non juif, quitte a être racheté après Pessa’h. Et cet effort pour faire sortir le ‘Hametz de nos foyers est aussi une façon d’extirper un petit peu le ‘Hametz qui est en nous. Et en cela nous nous libérons d’une certaine manière de servitudes étrangères. Peut-on être plus clairs ? Se défaire de tout ce qui n’est pas nécessaire ! Tout ce qui relève d’une course aux biens matériels, mais aussi à la recherche d’honneurs, à tout ce envers quoi je dépends et j’attends admiration et reconnaissance -que ce soit internet, la drogue, le tabac, le jeu, la recherche de plaisirs, l’opinion d’autrui- ou encore toute convoitise.
N’est-il pas écrit dans la Torah, plus précisément dans Pirké Avoth, les Principes ou Maximes de nos Pères (4,1) : « Qui est un homme fort ? Celui qui domine ses pulsions ». Et aussi : « Qui est un homme heureux, celui qui est satisfait et qui se contente de ce qu’il a » ?
C’est un immense programme pour celui qui commence dans cette voie. Il est très heureusement à la portée de tous, puisque la Torah nous a été donnée à tous ! Et, en avançant, au fur et à mesure, un sentiment de liberté nous pénètre et nous nous rendons compte des immenses cadeaux qu’HASHEM nous fait constamment. Que nous puissions tous les ressentir très fort et très vite. Rien que l’étude des Pirké Avoth, qui est très facile, ouvre des horizons insoupçonnés.
Les Divreï Torah sur Pessa’h diffusés sur notre site à l’onglet « Parasha », ainsi qu’à l’onglet « Le Mot du Jour » selon les années peu avant la fête de Pessa’h, vous en diront bien plus. Nous ne pouvons que vous convier à les parcourir.
Une très belle histoire a été racontée récemment par Rav Elimélekh BIDERMAN shlita.
Il y a environ 120 ans, en Biélorussie, vivait une famille dans le plus grand dénuement. À tel point qu’à chaque repas de Shabbath elle n’avait qu’un gâteau à se partager. Chacun en recevait une tranche. Que ce soit pour le repas du soir ou du midi. Il y avait une grande détresse matérielle. Est arrivé le soir du Séder de Pessa’h. Le grand parmi les enfants avait 12 ans. C’était un « Matmid », il étudiait la Torah avec beaucoup de sérieux et d’assiduité. La petite n’avait que 5 ans. Ils étaient tous présents la nuit du Séder. Le grand de 12 ans a dit des Divreï Torah, des paroles de Torah d’un haut niveau. Est arrivé le tour de sa petite sœur de 5 ans. Elle dit qu’elle avait une telle admiration pour son grand frère qui étudie si bien la Torah qu’elle lui a préparé un cadeau. Elle va dans sa chambre et revient avec ce qu’elle avait préparé. Ils étaient tous surpris et se demandaient ce qu’elle avait bien pu préparer tant la maison était pauvre et qu’il n’y avait rien à offrir. Quel était donc ce cadeau ? Chaque Shabbath elle avait prélevé durant des semaines une toute petite part du gâteau qu’elle recevait et l’avait mise de côté pour l’offrir à son grand frère parce qu’il étudie la Torah. Elle avait donc réuni tous les petits morceaux de gâteau et les apportaient pour les offrir à son grand frère. Rien que du ‘Hametz !
Qu’aurait fait chacun de nous en voyant cela ? Des cris d’horreur !
Mais là-bas, le père n’a pas perdu la raison et a dit à sa fille de 5 ans : « Tu as une telle admiration pour ton frère qui étudie si bien la Torah, tu as sacrifié une part de ton gâteau du Shabbath durant des semaines parce qu’il étudie la Torah. Tu valorises tant l’étude de la Torah. Mais cette nuit c’est Pessa’h, c’est du ‘Hametz, pose-le sur le sol ». Et il a fait ce qui est marqué dans la Guemara (recouvrir les morceaux de ‘Hametz avec un récipient pour les cacher de la vue). Et il dit à nouveau : « Tu valorises tant l’étude de la Torah et chaque Shabbath tu as sacrifié un morceau de ton gâteau pour l’étude de la Torah ». Et il l’a bénie : « Lorsque viendra le temps, que tu épouses un Talmid ‘Hakham, un érudit de la Torah. Et, effectivement, lorsqu’elle fut en âge de se marier, elle mérita d’épouser celui qui allait devenir le décisionnaire de la Génération, le Rav Moshé FEINSTEIN zatsal.
Tout un chacun qui aurait assisté à une scène pareille aurait crié, hurlé sur le ‘Hametz qui était apporté. Mais il aurait ainsi foudroyé l’esprit de bonté, de générosité et d’amour pour la Torah de cette enfant de 5 ans. Au lieu de cela, sans cris et avec des paroles de douceur, elle a pu être réconfortée, valorisée et encouragée pour devenir, quelques années plus tard, l’épouse du Gadol Hador, du Grand de la génération.
Surtout ne jamais se mettre en colère, ni avant, ni pendant Pessa’h, ni bien sûr après Pessa’h !
À tous nous souhaitons une fête de Pessa’h Kasher VeSaméa’h, une grande libération avec beaucoup de joie et de Kedousha, de sainteté. C’est un moment très privilégié pour se remplir spirituellement pour toute l’année ! Vivez-le pleinement et vous en ressentirez les merveilleux effets !
Avec nos meilleures pensées,
Association DVAR TORAH www.dvartorah.org info@dvartorah.org 33 (0)1 48 29 65 29