Le “Mot du Jour”  09 Tishri 5783 – 04 octobre 2022

KIPPOUR KÉ POURIM, Kippour c’est comme Pourim !

Pourim est le jour du renversement total de situation, du cours des événements. On se souvient du complot fourbi par Amane en Perse il y a quelque 2000 ans et qui, par intervention Divine, s’est finalement retourné contre lui et les siens, au bénéfice du Peuple Juif entraînant des conséquences les plus heureuses.

Kippour engage aussi au changement plus ou moins drastique dans notre situation individuelle. Un changement qui s’opère en chacun et qui résulte de la Teshouva, d’un retour vers notre essence pure, celle de notre âme, émanation d’HASHEM. Cette Teshouva peut avoir commencé depuis un certain temps au plan individuel. Mais collectivement et en particulier pour les Sefaradim, elle commença au début du mois de Elloul, avec les Sli’hoth, les prières de supplication qui sont adressées avant la prière du matin. Puis, à Rosh Hashana et, depuis, par le biais de nos prières, en faisant régner le Créateur sur soi et sur le monde. La Teshouva nous rend humbles et modestes. Elle nous fait prendre conscience de notre petitesse, de notre repliement sur soi, voire de notre inconsistance eu égard à ce qui est attendu de nous par le Maître du monde. Oui, et c’est heureux, nous en venons à regretter amèrement les écarts que nous pouvons avoir commis.

Mais pour que notre Teshouva ait une réelle prise, il nous faut faire Vidouille, à savoir reconnaître et déclarer nos fautes, toujours dans un esprit de profond regret.

De plus, il faut aussi s’engager à ne plus les commettre à l’avenir.

Regretter, reconnaître et déclarer sans s’engager à ne plus recommencer serait finalement un encouragement à persister dans la faute. Cela nous priverait d’une élévation spirituelle qui aurait dû nous rapprocher d’HASHEM et, en tout cas, du programme qu’Il a fixé pour chaque Juif, à savoir l’accomplissement des Mitzvoth, des préceptes de la Torah. Il s’agit du programme qui a été accepté par nos ancêtres au nom de toutes les générations à venir lors du don de la Torah au Mont Sinaï il y a 3333 ans, après la sortie d’Egypte.

Seule la réunion de ces trois conditions peut enclencher un réel changement dans notre conduite. De plus, nous devrons constamment veiller à nous y tenir et à maintenir le cap en dépit de tous les appels extérieurs pour nous en distraire. Mais quelle bénédiction extraordinaire nous bénéficierons alors !

Au-delà de ce mouvement de Teshouva, une très grande joie déborde du cœur de chaque Juif. Il sait HASHEM Ra’hmane, miséricordieux, et qu’Il accordera Son pardon dès que l’engagement est pris de ne plus commettre à l’avenir les écarts passés. Dès lors, HASHEM considère cette promesse comme si elle avait déjà été accomplie.

Habituellement on paie contre remise de la marchandise. Or ici, HASHEM nous paie notre récolte alors que nous venons seulement de jeter les graines dans le labour.

À nous d’être à la hauteur de l’engagement que nous avons pris pour mériter pleinement tous Ses bienfaits et en attirer bien d’autres sur nous et les nôtres.

Ayons en mémoire que le 10 Tishri, le jour de Yom Kippour, Moshé Rabénou est redescendu du Mont Sinaï portant les nouvelles Tables de la Torah écrites par HASHEM sur lesquelles sont gravés les Dix Commandements. Avec ces nouvelles Tables, Moshé Rabénou apportait le pardon accordé par HASHEM de la faute du veau d’or. Tant le don des nouvelles Tables que le pardon avaient suscité une immense joie. Une joie identique fut vécue à Pourim lorsque les Juifs de Perse furent sauvés des desseins funestes de Amane.

Que nous puissions tous nous réjouir intensément d’être dans la proximité d’HASHEM en ce jour de KIPPOUR. Que nous soyons tous inspirés à faire une Teshouva aussi complète que possible, avec le plus grand sérieux, gage d’une inscription dans le grand Livre des Tsadikim et des ‘Hassidim, Amen ! ‘Hatima Tova ! Bonne signature à tous ! Et Shana Tova OuMetouka ! Une année bonne et douce !