Le « Mot du Jour »  04 Sivan 5783 – 24 mai 2023

POUR SHAVOUOTH 5783

Chers Amis, 

LE DON DE LA TORAH c’est, pour nous, d’abord une question de foi, de confiance totale en cet événement si particulier, unique et exceptionnel, qui nous attache à HaKadosh Baroukh Hou, au Maître du monde. Il nous a reconnus, désignés et élus parmi toutes les Nations. Nous étions le seul Peuple au monde à L’accepter ainsi que tous les préceptes contenus dans Sa Torah. En ce jour mémorable du Don de la Torah nos Pères ont déclaré -d’un seul cœur- « Naassé Venishma : nous ferons et nous comprendrons », ce qui nous est ordonné, en l’occurrence les Dix Commandements. Et, partant, il nous sera aussi donné d’en saisir le sens, selon le degré de proximité que nous avons avec HASHEM. Notre proximité dépend de notre investissement à nous approcher de Lui en étudiant Son message et en réalisant ce qu’Il attend de nous. Or, notre démarche doit se faire Lishma, c’est-à-dire sans aucun calcul, de manière totalement désintéressée, à la manière de nos Pères qui ont accepté et reçu la Torah : « on fera et on comprendra ». Mais d’abord on fera, d’emblée, sans se poser de question et sans avoir besoin de comprendre. Cela sous-entend que nous devons avoir une foi complète et être prêts à obéir à toute injonction de la Torah. En d’autres termes d’accepter de s’annuler et d’accomplir toutes les Mitzvoth qui nous sont ordonnées. 

Torah Écrite et Torah Orale

Elles figurent d’abord dans la partie de la Torah Écrite que Moshé Rabbénou a reçu au Mont Sinaï puis durant les 40 années de pérégrinations dans le désert. À savoir les cinq premiers Livres de la Torah regroupés dans le ‘Houmash : Bereshith, Shémoth, Vayikra, Bamidbar et Devarim. D’autres Livres -pour en totaliser 24- sont ensuite venus la compléter pour former le Tana’h, les premières lettres de Torah (le ‘Houmash), Neviim (les Prophètes) et Ketouvim (les Écrits). La Torah Écrite est explicitée par la Torah Orale, également transmise par HASHEM à Moshé Rabbénou au Sinaï. Moshé Rabbénou l’a à son tour enseignée aux Beneï Israël durant les quarante années du désert. Depuis lors, la Torah Orale a été transmise de Maîtres à élèves, de génération en génération. Elle fut transcrite -pour qu’elle ne soit pas oubliée- par Rabbi Yehouda Hanassi qui mit en forme les 6 ordres de la Mishna. Celle-ci a ensuite été commentée d’abord dans le Talmud Yeroushalmi (de Jérusalem), mis en ordre par Rabbi Yo’hanan, puis, plus en détail, dans le Talmud Bavli (de Bavel, où les Beneï Israël avaient été exilés après la destruction du 1er Temple), compilé par Rav Ashi et Ravina. Ici aussi, la transmission s’est faite de génération en génération, avec pour chacune d’elle des Rabbanim d’exception qui se sont particulièrement distingués par leur total engagement dans l’étude assidue et approfondie de la Torah. Ils furent animés du même esprit désintéressé que celui de nos Pères lors du Don de la Torah au Mont Sinaï. Ainsi, du Talmud ont été extraites toutes les lois qui régissent la vie Juive. Elles ont été compilées et explicitées dans les quatre parties du Shoul’hane Aroukh, littéralement « la Table dressée » de Rabbi Yossef CARO, complétée par la Mapa « la nappe » du Ramo, Rav Moshé ISSERLES. C’est sur le Shoul’hane Aroukh, qui est notre code des lois, que se basent toutes les décisions sur toutes les questions et situations de la vie. Certes, elles ont ensuite été affinées et précisées, mais l’esprit conducteur est resté strictement fidèle à la source, celle qui remonte au Don de la Torah au Mont Sinaï. De sorte que chacun est tenu d’accepter l’injonction de suivre les directives de nos Rabbanim de manière quasi-aveugle. 

Orgueil ou Humilité ?

Pour quelqu’un de non-initié, c’est un concept difficile à accepter. Surtout si la personne est imprégnée et influencée par le monde qui l’entoure. Celui-ci, on le sait, voue une grande admiration à l’individualité, à la capacité de décider sans avoir besoin d’en référer à quiconque. De plus, il développe l’égo et encourage l’orgueil. Or les valeurs les plus prisées par la Torah sont justement l’humilité, la modestie et la capacité à se soumettre aux décisions des détenteurs de la Vérité, en l’occurrence nos éminents Rabbins. Armés de ces qualités, nous pouvons nous connecter à l’esprit qui a prévalu au temps de nos Pères lors du Don de la Torah. Et, dès lors, nous sommes prêts à la recevoir à nouveau à Shavouoth, la fête du Don de la Torah. 

Bien au-delà de Descartes

Surtout que personne ne se décourage s’il ne comprend pas ! En effet, seul le vécu de la Torah permet de saisir certaines réalités, notamment en absorbant uniquement que de la nourriture Kasher. Sinon, les réseaux d’accès au Kadosh, à tout ce qui est saint et spirituel, sont rompus, un peu comme dans une rupture d’anévrisme. Dès lors, vivre la Torah revient à donner un sens à sa vie. Au-delà de la formule, il nous est donné de percevoir des notions qui vont bien au-delà de la stricte logique et du rationnel. Le monde n’est pas réduit à l’entendement de Descartes. À titre d’exemple, de très nombreuses manifestations comme des guérisons soudaines, miraculeuses, ne trouvent aucune explication scientifique et rendent perplexes et désemparés bien des médecins, tandis que des bénédictions ont été formulées, des prières ont été dites ou des engagements ont été pris. 

4 Histoires Édifiantes

« Un père est venu au milieu de la nuit chez le Rav ‘Haïm KANIEVSKY zatsal avec son jeune fils atteint de « la maladie ». Le Rav s’adresse à l’enfant et lui demande ce qu’il veut faire plus tard. L’enfant répond qu’il veut être comme lui, comme le Rav. Le Rav sourit et le bénit. Quelques jours plus tard, lors d’examens médicaux, la tumeur maligne qui menaçait la vie de l’enfant avait miraculeusement disparu ». 

« Le car attendait d’être rempli pour quitter Méron vers Yeroushalayim un jour de Lag BaOmer. Il faisait chaud et les gens s’impatientaient. Finalement un groupe arriva et remplit le car. Un voyageur avait posé un sac sur le siège à côté de lui qui empêchait d’y prendre place. Moshé, le responsable du car, exigea de l‘homme qu’il libère la place pour que le dernier voyageur s’y asseye. L’homme rugit, s’emporta et l’insulta. Le Rav David KLETSKINE shlita, fondateur du Kav Hashga’ha Pratite, était dans le car. Il bondit littéralement vers Moshé et le supplia de ne pas réagir et même de pardonner à la personne qui l’avait insulté, lui expliquant que grâce à cela le salut pouvait être apporté à une jeune femme déjà âgée qui ne parvenait pas à se marier. Moshé finit par accepter la demande du Rav KLETSKINE qui invita aussi les voyageurs à donner les noms de proches et le salut dont ils avaient besoin. Moshé pria pour chacun d’eux après avoir pardonné à celui qui l’avait insulté. Il en résulta très rapidement et des mariages dont les unions avaient été décidées dès que Moshé avait prié, et des naissances, quelque neuf mois plus tard, qui venaient contredire les pronostics des médecins ».

« Reouven voyagea aux USA pour se faire opérer des yeux. L’ophtalmo-chirurgien l’examina et vit que la situation s’était très dégradée. Il fallait en fait l’opérer de toute urgence, sinon il serait irrémédiablement aveugle. Reouven avait besoin de réfléchir et dit qu’il reviendrait dans une heure. Il entra dans une synagogue et se mit à prier et à remercier HASHEM pour toutes les bontés qu’Il lui avait accordées jusqu’alors. De lui avoir permis de fonder un foyer heureux, d’avoir une épouse qui l’aimait, des enfants merveilleux, et d’avoir pu réaliser telles et telles choses dans sa vie. Il énuméra tous les bienfaits d’HASHEM tout en pleurant, tant il était ému. Ce n’est qu’au bout de trois heures qu’il retrouva le chirurgien qui s’inquiétait pour lui. Il l’examina une dernière fois avant de l’opérer et vit que son état n’était pas si catastrophique et que l’opération n’était plus si urgente. Il lui demanda ce qui s’était passé ? Reouven le lui dit. L’ophtalmo, qui était un homme religieux, comprit. Il lui dit qu’il revienne demain pour un autre examen, qui a à nouveau montré une grande amélioration. Quelques jours plus tard Reouven put rentrer en Eretz sans avoir eu besoin d’être opéré et ses yeux étaient guéris ». 

« Un jeune garçon allait célébrer sa Bar Mizva. Il avait achevé toute l’étude du Séder Nézikin du Talmud Bavli. C’était un « gros morceau » et rares étaient ceux qui y parvenaient. Aussi de nombreux Rabbanim vinrent pour sa Bar Mitzva. Après qu’il ait fait sa Drasha (discours) et fait le Siyoum (la clôture de son étude), son père prit la parole et dit, plein d’émotion : « Mon fils, je suis très fier de toi, aussi demandes-moi ce que tu veux et je te promets de te le donner ». Un tel engagement n’était pas habituel et chacun se demandait ce que le Bar Mitzva allait demander à son père ? Le fils se leva et dit : « Papa, je te demande une seule chose, promets-moi que tu vas vivre ! » Tout le monde était comme électrifié. Peu étaient au courant de la maladie qui affectait le Père. Il devait justement suivre une série d’examen à l’hôpital Hadassa et était très inquiet. Et effectivement, les examens montrèrent une forte dégradation qui ne laissait aucun espoir. Le Père sortit et s’assis sur un banc dans le jardin de l’hôpital, bouleversé, il se mit à pleurer. Comment pouvait-il tenir la promesse faite à son fils lors de sa Bar Mitzva ? Un médecin de l’hôpital se promenait alors dans le jardin pour prendre l’air et vit l’homme qui pleurait. Il lui demanda ce qu’il y avait. Il le lui dit. Le médecin, qui portait une kipa, lui dit : « ce n’est pas ici que vous trouverez votre remède. Allez plutôt à Bné-Brak chez le STEIPELER zatsal et demandez-lui une Brakha (bénédiction). Notre homme prit de suite un taxi pour Bné-Brak et arriva chez le STEIPELER. Il écrivit pour le Rav toute l’histoire de la promesse faite à la Bar Mitzva de son fils et des résultats des analyses. Le Rav le bénit. Mais le Père fit savoir au Rav qu’il ne voulait pas d’une bénédiction, mais la promesse qu’il allait guérir. Le STEIPELER lui dit qu’il n’y a que le Rav ELIASHIV qui peut promettre. Qu’il aille de sa part et le lui demande. Le Père reprit un taxi pour Yeroushalayim jusque chez le Rav Yossef Shalom ELIYASHIV zatsal et lui transmit les paroles du STEIPELER. Alors le Rav ELIASHIV s’est levé, a mis son chapeau et s’est adressé à HASHEM en Lui disant qu’au nom de la Torah Il procure la guérison complète à ce Père et exauce sa promesse faite à son fils lors de sa Bar Mitzva. Cette histoire a été racontée par le Père quelques dizaines d’année plus tard lors du mariage d’un des enfants de son fils, notre ancien Bar Mitzva.  

Quantité d’autres faits pourraient être contés, mais est-ce vraiment nécessaire ?  

Le Cadeau du Shabbath

Contrairement à l’idée largement répandue, vivre la Torah n’est pas qu’une contrainte, mais essentiellement une libération. Célébrer le Shabbath pleinement permet de s’en rendre compte. Il suffit d’être déconnecté, en esprit et dans les faits, des tâches et habitudes des jours de semaine. Qui n’a pas en mémoire le bonheur de se retrouver en famille autour de la table du Shabbath ? Savons-nous apprécier l’immense cadeau de pouvoir échanger, éduquer et construire une relation harmonieuse et riche fondée sur nos traditions ?

Plus de Temps à Perdre

L’accomplissement des Mitzvoth donne un cadre précis à notre vie. Loin de nous limiter, nous pouvons en exploiter tous les instants. De sorte que nous n’avons pas à chercher des occupations pour « tuer le temps ». Le temps est devenu un bien extrêmement précieux que nous ne pouvons et ne voulons pas perdre et gaspiller.

Ce sont là juste quelques traits qui nous permettent d’entrevoir le monde en relation avec HASHEM. Il est bien différent de celui que nous montre la société environnante, essentiellement matérialiste, sans spiritualité et excluant la Présence Divine.

Se Parfaire et Devenir Meilleur

Qu’on ne se méprenne pas, l’homme n’est pas figé, statique, dans son développement. Ce n’est pas parce qu’il a l’air d’être un Juif pieux et observant qu’il l’est toujours intimement et profondément. Chacun a le pouvoir, le droit et même le devoir de s’améliorer, de s’élever et de se rapprocher encore et encore du Créateur du monde. Et cette possibilité-capacité est en soi un immense cadeau qui nous est offert par HASHEM pour nous parfaire et devenir meilleur. Que chacun s’engage et réussisse dans cette voie si riche en accomplissements, en étapes surmontées et en dépassements de soi, accompagné de l’aide du Ciel. Que chacun puisse la ressentir et accorde sa confiance à la Providence. Alors il rejoindra et fera sien l’esprit qui animait nos Pères au Mont Sinaï. 

En notre Nom Aussi !

Que l’on se rappelle que lorsque nos Pères ont proclamé « Naassé VeNishma, nous ferons et nous comprendrons », ils l’ont dit en leur nom, certes, mais aussi au nom de leurs enfants et de tous ceux à venir. C’est donc un engagement pris au nom de toutes les générations, dont nous faisons bien entendu partie. Que chacun puisse monter, s’élever et réussir cette Kabalath Hatorah, cette réception du Don de la Torah ! 

‘Hag Saméa’h !

La fête de Shavouoth, a lieu après un décompte de sept semaines pleines depuis le 2ème jour de la fête de Pessa’h, pour totaliser 50 jours. Ils correspondent aux 50 degrés de pureté nécessaires pour recevoir la Torah. Ils débutent avec la sortie d’Égypte, jusqu’à ce que les Beneï Israël parviennent au Mont Sinaï. Quant à nous, nous la recevrons, avec l’aide du Ciel, dès ce jeudi soir 25 mai 2023 à 21:19 à Paris. La fête de Shavouoth se poursuit jusqu’à la fin du Shabbath 27 mai à 22:43 à Paris. Les lumières pour Shabbath devront être allumées en fonction de l’heure fixée par votre Communauté et au plus tard avant 21:20 à Paris. ‘Hag Saméa’h à tous !  

Si vous le souhaitez, merci de transmettre ce message à tous vos contacts dans la Communauté.