Le « Mot du Jour » 2 Sivan 5785 – 29 mai 2025

2 SIVAN 5785 – 29 mai 2025 – 46 ème jour du Omer


SHAVOUOTH 5785 – LE DON DE LA TORAH AU MONT SINAÏ

. QUAND ?

Ce n’est qu’après de nombreux jours de pérégrinations dans le désert depuis notre sortie d’Égypte le 15 Nissan, il y a 3337 ans, que nous sommes parvenus au Mont Sinaï. Shavouoth est fêté le 50ème jour du décompte du Omer. Ce dernier débute au lendemain du 1er jour de Pessa’h. Le 50ème jour tombe donc le 6 Sivan. La question a d’ailleurs été posée de savoir si le Don de la Torah a eu lieu le 6 Sivan ou bien le 7 Sivan. C’est finalement le 6 Sivan qui a été retenu.

Soit, cette année, le premier jour commence dimanche soir 1er juin (à 21:37 à Paris) jusqu’au 2 juin (à 22:51 à Paris). Débute alors immédiatement le 2ème jour de la fête de Shavouoth, jusqu’au 3 juin (à 22:52 à Paris). Les habitants d’Éretz Israël ne fêtent qu’un seul jour.

La fête de Shavouoth clôt ainsi la période entamée à Pessa’h, jour de la sortie d’Égypte, et aboutit au Don de la Torah. Il est l’acquis fondamental, le don essentiel et primordial pour Israël et pour le monde.

HASHEM avait dit à Moshé Rabbénou d’ordonner au Peuple de se purifier et de s’abstenir de tout risque de souillure durant les 3 jours qui précédaient le Don de la Torah. On en déduit que les Beneï Israël étaient donc arrivés au Mont Sinaï au moins 3 jours avant le 50ème jour, étant entendu qu’il est beaucoup plus aisé de se purifier en étant déjà arrivés qu’encore en chemin.

. AVANT :

Chacun s’en souvient, nous avions auparavant assisté aux 10 plaies que HASHEM avait infligées aux Égyptiens. Celles-ci se sont échelonnées durant la dernière année des 210 ans de notre présence en Égypte, simultanément avec notre affranchissement de l’esclavage. Après la dernière plaie, celle de la mort des premiers-nés, Pharaon accéda enfin à l’appel de Moshé Rabbénou et de Aharon, son frère, de nous laisser quitter l’Égypte. Nous partîmes donc sans attendre, au point que même la pâte du pain qui venait d’être pétrie n’a pas eu le temps de lever. Nous emportâmes également avec nous des joyaux et d’autres richesses que les Égyptiens nous avaient confiées.

La Torah nous ordonne depuis d’éliminer tout levain et produits fermentés de nos demeures, nous interdisant d’en profiter et, par contre, de manger des Matsoth, du pain azyme, lors de la célébration de Pessa’h.

Trois jours après que nous ayons quitté l’Égypte, Pharaon prit conscience que nous n’avions pas l’intention de revenir et, en même temps, de l’immense perte que constituait notre départ. Pour lui, nous ne partions que pour prier HASHEM, Lui offrir des sacrifices, puis nous devions revenir. Il réunit alors toute son armée et nous poursuivit, pour nous ramener.

Au 7ème jour après notre départ d’Égypte, nous sommes arrivés au Yam Souf, la mer Rouge. Tout le monde connaît la suite, nous étions pris en étau entre le désert, l’armée de Pharaon et la mer. Nous avons crié très fort et imploré le Ciel pour qu’Il nous secoure. Sur l’ordre de HASHEM, Moshé Rabbénou a étendu son bâton sur la mer. Na’hshon Ben Aminadav y avançait déjà. L’eau lui arrivait au niveau du nez, lorsque la mer s’ouvrit en 12 tunnels, un pour chaque tribu. Nous y sommes entrés et avons avancé à pieds secs ! Nous en sommes ressortis un peu plus loin, sur la même rive. L’armée de Pharaon s’était, elle, précipitée derrière nous. C’est alors que HASHEM a fait rabattre la mer sur elle et l’a noyée. Le lendemain, tous les cadavres, parés de bijoux et d’or, jonchaient la rive. Nous avons alors loué le Ciel de nous avoir libéré à jamais de nos oppresseurs. HASHEM nous a ainsi permis de nos enrichir encore davantage en recueillant tout leur or. La promesse faite à Avraham Avinou de nous en faire sortir avec de grandes richesses s’était bien accomplie.

Puis il y eut la guerre avec Amalek, cette peuplade qui nous a alors attaqués, défiés, nargués. Ils n’avaient pas compris que nous étions sous la protection de HASHEM. Mais nous devions aussi en être nous-mêmes totalement convaincus. Il est vrai qu’il y eut alors un relâchement parmi le Peuple, de sorte que l’attaque d’Amalek servit d’aiguillon, comme d’un rappel à l’ordre, pour nous ressaisir. Puis il y eut les eaux de Mara, les eaux amères, mais qui furent rendues potables grâce à l’intervention divine, lorsque Moshé Rabbénou y jeta un bois qui lui avait été désigné par HASHEM.

. PENDANT

Et nous voilà arrivés devant le Mont Sinaï. Aucun être, homme ou animal, ne devait y monter, ni même en toucher la base, sous peine d’être anéanti. Puis le tonnerre, les éclairs, les sonneries de Shoffar et la voix de HASHEM, si imposante, effrayante et insupportable, que nous fûmes projetés à des kilomètres de là, sans vie. C’est du reste pour nous en rappeler et combler cette perte de connaissance que nous veillons la nuit de Shavouoth et étudions la Torah. Alors, nous ne pûmes entendre que les deux premières paroles de HASHEM. Moshé Rabbénou devait écouter les autres et nous le répéter. C’est alors que nous avons accepté d’accomplir les Dix Commandements et donc tous les préceptes de la Torah en disant « Naassé VeNishma » qui signifie : « nous ferons et nous comprendrons ». Notre engagement portait tant pour nous-mêmes que pour toutes les générations à venir. Nos enfants devenaient les garants de notre engagement. Chaque ben Israël s’est alors vu attribuer deux couronnes, l’une pour son engagement à Naassé, d’accomplir, et une seconde pour celui de Nishma, d’entendre, qui a ici le sens de comprendre. C’est en réalisant ce qui nous est ordonné qu’il nous est et nous sera effectivement donné d’en comprendre le sens.

Ce moment dramatique à l’extrême au cours duquel HASHEM nous a donnés les Dix Commandements a été ressenti dans le monde entier. Les voici, pour mémoire, et de façon très condensée* :

1. Je suis Hashem, ton D.ieu qui t’ai fait sortir d’Égypte, pays d’esclavage.

2. Tu n’auras pas d’autres dieux. Ne fais aucune représentation de ce qui est dans le ciel, sur la terre et dans les eaux sous la terre. Ne te prosterne pas devant elles.

3. Ne prononce pas le nom de HASHEM en vain.

4. Souviens-toi du jour du Shabbath et sanctifie-le. Tu ne travailleras pas le 7ème jour, ni tous ceux qui sont à toi et qui dépendent de toi.

5. Honore ton père et ta mère pour que tes jours se prolongent sur la terre que HASHEM t’a donnée, la Terre promise.

6. Ne tue pas.

7. Ne commets pas d’adultère.

8. Ne vole pas.

9. Ne porte pas de faux témoignage envers ton prochain.

10. Ne convoite rien chez ton prochain, ni sa femme, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni tout ce qui lui appartient.

. QUAND, OÙ, QUI ?

Chaque commandement mérite d’être explicité en détail et chacun saura aisément comment se documenter. Les 613 Mitzvoth, ou préceptes de la Torah, les révèlent. Au total 248 Mitzvoth positives, ou obligations d’accomplir, et 365 Mitzvoth négatives, ou interdits, doivent être observées.

Elles dépendent du temps, à savoir : le jour, la nuit, en semaine, le Shabbath, les fêtes, le nombre d’années de plantation, l’année de Shmita -chômage de la terre-, du Yovel -le jubilée-, de l’existence du Temple.

Elles dépendent aussi du lieu, à savoir : la ville de Jérusalem, Éretz Israël, une ville fortifiée du temps de Yehoshoua Bin Noun, une ville de refuge, et hors d’Éretz Israël**.

Elles dépendent aussi enfin du statut des personnes concernées, à savoir : un Kohen, un Lévi, un Israël, un homme ou une femme mariée, célibataire ou veuve sans enfant, un serviteur ou servante étrangers, un étranger habitant le pays, ou encore de la nécessité de se purifier**.

De sorte que les 613 Mitzvoth ne nous concernent que lorsque les conditions en termes de temps, de lieu et de statut personnel peuvent être remplies.

. RUTH, LE LAIT ET LES FLEURS

La fête de Shavouoth célèbre la moisson. Elle ne dure que deux jours hors d’Éretz Israël et un seul jour en Israël. Elle est aussi intimement liée à Ruth. Il s’agit d’une princesse Moabite, veuve de Ma’hlon et bru de Élimélekh et de Noémie, elle-même veuve de Élimélekh, dont l’histoire est décrite dans Shoftim, le Livre des Juges et dans la Meguila de Ruth, que l’on lit précisément à Shavouoth. Ruth suivit Noémie et s’attacha à elle lorsque Noémie retourna à Beth Lé’hem en Éretz Israël. Elle alla glaner dans les champs de Boaz, qui était un proche parent de Élimélekh. Ruth se maria ensuite avec Boaz, donnant naissance à Ovèd, qui donna naissance à Ichaï, qui donna naissance au Roi David, d’où descendra le Mashia’h, le Messie, que nous attendons pour bientôt et de nos jours, avec l’aide du Ciel.***

Il est de coutume de manger des mets lactés à Shavouoth. En effet, tout juste après le Matane -le Don de la- Torah les Beneï Israël ne pouvaient plus manger de viande. Les règles de She’hita, d’abattage rituel, et de Kashérisation, comme du reste toutes les autres Mitzvoth de la Torah, devaient dès lors être appliquées. Ce qui ne put se faire sans formation ni préparation. Seule la consommation de produits laitiers s’offrait alors à eux. Mais il nous plaît de vous confier une autre raison. Ce serait en souvenir de ce que Moshé Rabbénou avait refusé de prendre le lait d’une nourrice Égyptienne lorsqu’il fut recueilli des eaux du Nil par Bitya, la fille de Pharaon. « Cette bouche qui allait parler avec HASHEM ne pouvait pas être souillée par du lait impur ». Cela nous avait été rapporté par le Rav Yossef David FRANKFORTER shlita lors de ses fameux cours donnés dans son Beth Hamidrash, il y a quelques décennies. Vous pouvez les retrouver dans la collection « Parasha et Midrash » accessibles depuis notre site www.dvartorah.org 

De même, nos synagogues et même nos demeures, s’habillent à Shavouoth de fleurs et de plantes vertes pour nous que nous nous remémorions et revivions dans la joie ce moment si exceptionnel. En effet, une végétation luxuriante recouvrait le Mont Sinaï lors du Don de la Torah. Le contraste était saisissant avec le paysage désertique tout alentour. Que nous puissions tous le revivre en esprit avec ferveur ! 

. D’AUTRES SOURCES

Les commentaires des Rabbanim qui nous transmettent leurs Divreï Torah, publiés dans l’onglet « PARASHA » sur notre site viendront compléter avec beaucoup de bonheur ces quelques lignes. De même, nous vous invitons à écouter les cours sur le sujet, à choisir à volonté sur notre site. Vous trouverez aussi dans les « Mot du Jour » des années précédentes, dans l’onglet « NOS ÉCRITS » des points importants qui n’ont pas été évoqués ici.

Que vous en profitiez pleinement et le fassiez savoir tout autour de vous dans la Communauté pour qu’ils en profitent aussi !  Tizkou LeMitzvoth ! Qu’il vous soit donné de réaliser de nombreuses Mitzvoth !

À tous, très joyeuse fête de Shavouoth, la fête du Don de la Torah ! Kol Touv !

——————-

*De façon plus complète, voir le site www.fr.chabad.org

**Il est vrai que se mêlent ici des lois dictées par la Torah Écrite et d’autres provenant de la Torah Orale, dites DeRabbanan. Toutes deux ont été données au Sinaï, mais ce cadre ne se prête pas à ce que nous les différencions. Le cours de Rav Messod ‘HAMOU zatsal sur Torah Écrite et Torah Orale mérite oh combien d’être écouté, également sur notre site. La Lettre n°10 de Dvar Torah à l’onglet « Nos Écrits » l’évoque aussi.

***On gagnera aussi à écouter les cours sur Ruth donnés par Rav Messod ‘HAMOU zatsal, accessibles depuis notre site.

Association DVAR TORAH   Yehiel Yoel GRONNER info@dvartorah.org www.dvartorah.org
     33.01.48.29.65.29