Le “Mot du Jour” 05 Sivan 5784 – 11 Juin 2024

SHAVOUOTH – C’EST CE SOIR DU 11 AU 13 JUIN INCLUS !


Chers Amis,

Si le Peuple Juif est uni, il est inattaquable, il ne sera jamais vaincu et au contraire il sera toujours victorieux. Sa force ne vient pas de son armée, aussi efficace et performante qu’elle puisse l’être et elle l’est, et malgré cela nous pleurons amèrement les pertes des trop nombreux soldats tombés lors des combats et ceux hélas encore beaucoup plus nombreux qui ont été blessés. Sa puissance vient de l’Esprit qui anime le Peuple. S’il est uni il est invincible. S’il est uni, il réalise la volonté du Ciel qui Le protège. C’est seulement alors que le Peuple se trouve comme lors du Don de la Torah, battant, vibrant, d’un seul cœur. Alors il reçoit le meilleur de ce que la Providence a prévu pour lui, en l’occurrence la Torah qui nous protège.

Ceux qui s’en trouvent encore éloignés ne saisissent pas en quoi la Torah est le cadeau le plus merveilleux que nous ayons reçu. À ceux qui s’interrogent et ne comprennent pas combien il est si immense et appréciable, il suffit de se remémorer l’histoire de cet homme qui interpella Rav Ye’heskel Avramsky zatsal en lui disant qu’il mettrait les Tefilines s’il lui explique pourquoi il le fallait. Et le Rav de répondre : « Mets-les pendant 15 jours puis reviens me voir et je t’expliquerai ». Il les mit, il comprit et n’eut plus besoin d’explication. C’est donc aussi simple que cela. C’est d’ailleurs ce qu’ont dit d’un seul cœur les Beneï Israël au Mont Sinaï lors du Don de la Torah : « Nous ferons et nous comprendrons ». Il suffit de faire et la compréhension suit. Elle suit si l’on fait réellement avec toute l’intention requise d’accomplir la Mitzva, le précepte de la Torah, tel qu’il nous a été ordonné.

Nous étions au 50ème jour après la libération de l’esclavage d’Égypte duquel le Peuple Juif a été miraculeusement affranchi. C’était in extremis, tout juste avant qu’il ne sombre, noyé par l’impureté qui y régnait et qui l’aurait empêché d’être libéré. Et il fallut 50 jours de pérégrination dans le désert pour à la fois se purifier, comprendre et intérioriser que HASHEM était Le réel Maître du monde et que nous étions là pour Le servir et cela uniquement pour notre bien. Certes, cela ne s’est pas fait sans quelques soubresauts tant il est -toujours- difficile de se défaire d’habitudes et de plis ancrés depuis longtemps. 50 jours séparent donc Pessa’h, jour de la sortie d’Égypte, du Don de la Torah à Shavouoth. C’est au bout de 7 semaines pleines, dont chaque jour est compté -depuis le 1er jusqu’au 49ème inclus- pour nous préparer au grand dévoilement de la Présence de HASHEM qui s’est magistralement révélée au Peuple Juif et au monde. Dix Paroles furent transmises par HASHEM dont seules les deux premières furent audibles par l’ensemble du Peuple, tant il n’a pu supporter de les entendre. Les huit autres ont été dites à Moshé Rabbénou qui les a ensuite répétées aux Beneï Israël. Ces 10 Paroles, ou 10 Commandements, régissent depuis lors la vie du Peuple Juif, marquant son identité, sa particularité et son élection par rapport à l’ensemble des Nations. Elles définissent aussi la relation très particulière de HASHEM envers Son Peuple, comme celle d’un père envers son fils. Chacun fait l’objet d’une attention spéciale au point où le lien est à la fois collectif et individuel. Collectif en ce sens que tous sont garants les uns des autres, de sorte que les agissements des uns affectent l’ensemble, en bien, comme hélas en moins bien. Le lien est individuel du fait que chacun est pris en compte, tant par sa conduite, son parler, ses intentions, dans leurs moindres détails. Une attention de tous les instants nous est accordée. Il n’y a pas de moment « sans ». De sorte que nous sommes toujours comptables de nos faits, gestes et pensées. Ainsi nous est-il donné d’être constamment attentifs à notre relation avec le Maître du monde. Et celui qui y parvient ressent Sa présence, Sa sollicitude et Sa protection. Il est habité d’un sentiment de confiance immense dans le fait que tout, absolument tout est régi par la Présence Divine. Chacun de ses gestes est guidé d’en Haut. Mille situations peuvent le démontrer et illuminer la vie. Citons-en quelques-unes.

Par mégarde, un homme jette son étui de Tefilines en même temps que son sac poubelle. Il en prend conscience et essaie de le récupérer. Un Sofer Stam, un scribe en écriture sainte, qui passe par là s’enquiert de ce qu’il cherche. Il l’en informe. L’homme lui dit que lorsqu’il les retrouvera qu’il les fasse vérifier, car il se peut que cela lui est arrivé parce qu’il y a une erreur dans l’écriture d’un des parchemins. Après moult grandes difficultés il parvient à récupérer son étui. Il fait vérifier ses Tefilines et effectivement une faute est trouvée qui les rendait impropre à être portées. Grâce à ce geste « d’étourderie », il a pu la faire corriger et réaliser ensuite parfaitement la Mitsva qui lui incombe de mettre ses Tefilines chaque jour de semaine (hors Shabbath et fêtes où il ne doit pas les mettre). Ce n’était évidemment pas une étourderie, mais une attention de la Providence pour le protéger. *

Un soldat est pris en stop depuis le Sud un vendredi vers midi. Il doit se rendre à ‘Haïfa. Le conducteur se rend à Bné Brak dans le Centre du pays. Arrivé à Bné Brak, il propose au soldat de rester Shabbath chez lui, parce qu’il ne pourra pas arriver à ‘Haïfa avant l’entrée du Shabbath. Le soldat accepte et il passe une bonne partie du Shabbath à dormir, tant il était épuisé. Avant de repartir vers sa base, il demande comment il pourrait remercier son hôte. Le Rav lui répond : en faisant une petite Mitsva. Laquelle ? En mettant les chaussures et en les laçant selon l’ordre prescrit par la Torah. En enfilant d’abord la chaussure du pied droit puis celle du pied gauche puis en laçant d’abord la chaussure du pied gauche puis celle du pied droit. Le soldat s’engage à l’accomplir et s’en va. Un jour, lors d’une alerte pour une mission, il se rend compte qu’il n’a pas mis ses chaussures selon la prescription. Il défait donc ses chaussures, les remet et les lace selon l’ordre prescrit, aussi vite qu’il le peut. Mais il ne réussit pas à attraper la jeep qui doit l’emmener avec son groupe. Malheureusement ils sont tombés dans une embuscade et tous les soldats furent tués. Il comprit que le respect de la Mitsva lui avait sauvé la vie. Il fit Teshouva. **   

Un homme risquait de perdre la vue d’un œil. Il voyagea en Amérique pour être soigné par le plus grand spécialiste. Après l’avoir ausculté, il lui dit qu’il fallait l’opérer de toute urgence. Sa situation était si grave qu’il risquait de perdre ses deux yeux et être aveugle à jamais. L’homme lui dit qu’il avait besoin d’une heure pour s’y préparer et qu’il reviendrait très vite. Il sortit de la clinique et entra dans une Shoule (synagogue). Il se mit à prier et à remercier le Ciel pour toutes les gratitudes qu’il lui avait été accordées jusqu’alors. Il n’arrêtait pas de pleurer. Il remerciait pour avoir été en bonne santé, pour être marié à une femme exceptionnelle, qui lui avait donné de merveilleux enfants. Il ne cessait d’énumérer tous les bienfaits qui lui ont été prodigués durant toutes ses années. Il resta trois heures à prier et à remercier le Ciel. Le temps était passé si vite…. Lorsqu’il retourna à la clinique, l’ophtalmologiste cru qu’il n’allait pas revenir. Par acquis de conscience il l’ausculta à nouveau et fut extrêmement surpris qu’il n’était plus du tout si urgent de l’opérer. Il lui demanda ce qu’il avait fait. C’était un médecin Juif croyant. Il comprit et lui dit de revenir le lendemain. Le résultat s’était encore nettement amélioré. Au bout d’une semaine, l’homme n’eut plus besoin d’être opéré, sa vue s’était très nettement améliorée et il put retourner chez lui. *

Un jeune allait célébrer sa Bar Mitsva. Il allait avoir 13 ans et avait déjà étudié une grosse partie de la Guemara, le Talmud. Il connaissait tout le Séder Nezikine parfaitement. C’était plutôt rare et appelait à être marqué de la plus grande considération. Aussi de nombreux Rabbanim tinrent à honorer la réception au cours de laquelle le tout jeune Bar Mitsva allait délivrer son discours. Il fut bien sûr chaleureusement félicité. Son père prit ensuite la parole et dit combien il était fier de son fils, qu’il le remerciait de l’immense cadeau qu’il venait de lui faire et qu’en retour il lui promettait de lui offrir ce qu’il désirait. L’assistance n’avait pas l’habitude d’entendre une telle promesse et personne ne soupçonnait le père d’être un homme fortuné. Le jeune Bar Mitsva se leva et dit : « Papa, je veux que tu me promettes de vivre ! ». L’assemblée était bouleversée, électrisée même. Les gens ignoraient que le père était atteint de « la maladie » a un degré très inquiétant. Il reteint très difficilement ses larmes. Quelques jours plus tard il devait passer des examens très approfondis pour savoir où il en était. Il s’avéra que les résultats ne furent pas bons du tout. Le père était effondré. Il alla s’assoir sur un banc dans le parc de l’hôpital Hadassa à Jérusalem et se mit à pleurer. Un médecin qui prenait l’air lui demanda ce qu’il avait. Il lui dit le pronostique de sa maladie et la promesse qu’il avait faite à son fils. Le médecin qui avait l’air religieux lui dit que ce n’est pas ici à l’hôpital qu’il trouvera la réponse qu’il lui faut, mais en se rendant chez le Steipeler, l’un des plus grands sages de la génération, à Bné Brak. L’homme prit de suite un taxi et s’y rendit. Le Steipeler était alors sourd. L’homme écrivit sur une feuille les résultats de dernières analyses et la promesse qu’il avait faite à son fils de lui offrir tout ce qu’il lui demandait et la tendit au Steipeler. Celui-ci lui dit « Refoua Shelema », bonne guérison ! L’homme écrivit à nouveau : « je ne veux pas une Brakha (bénédiction), mais une promesse de guérir. Le Steipeler lui dit que dans ce cas il faut qu’il aille de sa part chez Rav Eliashiv, un autre Très grand homme de la Torah. Il reprit donc un taxi pour Jérusalem et arriva chez le Rav Eliashiv, auquel il raconta à nouveau son histoire en précisant qu’il venait de la part du Steipeler. Alors le Rav Eliashiv se leva, mit son chapeau et s’adressa au Ciel en invoquant ce qu’il savait dire. L’homme repartit rasséréné. Cette histoire fut racontée alors que notre ancien très grand malade assistait au mariage d’un de ses petits-enfants, issu de celui qui avait fait jadis sa Bar Mitsva et qui avait demandé à son père de lui promette de vivre. *

Dans « La Lettre de Dvar Torah » n°5 de septembre 2003 est relaté le dilemme dans lequel nous nous trouvions. Mon passeport était périmé depuis peu, je voulais pouvoir accompagner le Rav Yaakov TOLEDANO zatsal à sa dernière demeure en Eretz Israël. La Préfecture avait reçu des ordres formels et refusait de prolonger la validité ou de me délivrer un nouveau passeport. Tous mes contacts pour faire fléchir sa décision n’eurent aucun effet. J’adressais alors une prière à HASHEM lui disant que s’il souhaitait que je fasse partie du voyage qu’Il m’aide. De suite après, l’idée m’est venue de téléphoner au service des passeports du Ministère de l’Intérieur. Le chef du bureau s’était absenté. Je rappelai un peu plus tard, toujours de l’intérieur de la Préfecture qui avait fermé ses portes au public depuis une heure. La secrétaire du Ministère me dit que son chef n’était toujours pas revenu et, un peu excédée, me dit de demander à parler à telle personne. Dès que je formulai ma demande, on me répondit avec déférence en me demandant de patienter. On m’introduisit et un quart plus tard je ressortais avec un nouveau passeport. Je pu me joindre à l’avion spécial affrété pour la circonstance. Il a suffi de cette prière à HASHEM pour que tout soit soudainement possible.

Les exemples ne manquent pas et chacun peut en creusant sa mémoire en trouver. Il pourrait, s’il ne l’a pas déjà dévoilé avant, en comprendre le sens. Trois autres histoires me viennent à l’esprit, mais je préfère m’arrêter là pour avoir la chance que ce message vous parvienne avant la fête de Shavouoth qui a lieu ce soir, à 21:35 à Paris et qui, en dehors d’Eretz Israël, est suivie d’un second jour qui commence à 23:01 et se termine le 13 juin à 23:02.

Les synagogues sont très souvent décorées de fleurs et de verdure en souvenir de la verdure miraculeuse qui recouvrit le Mont Sinaï lors du Don de la Torah. Rappelons-nous que nous étions dans le désert.

Que chacun d’entre nous puisse accueillir la Torah avec une immense joie et ferveur et la faire vivre ardemment dans son cœur. ‘Hag Saméa’h à tous !

Merci de transmettre ce message tout autour de vous !

*Histoire entendue au téléphone sur la ligne « KAV HASHGA’HA PRATITE » en anglais, hébreu et en Yiddish en Belgique au tel 00 32 380 844 28 et en Israël  00 972 2 301 14 00. Il existe aussi un n° à New York.

**Histoire contée par le Rav SITRUK zatsal lors d’un cours du lundi. Je crois que le Rav à Bné Brak était le Rav PINCUS zatsal.

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