Le “Mot du Jour” 04 Elloul 5783 – 21 août 2023

ELLOUL – MOIS DE TESHOUVA

Un répit, pas un privilège. Les vacances sont finies, certes pas pour tout le monde puisque beaucoup ne sont pas encore rentrés. Et pourtant, depuis Rosh ‘Hodesh, ce jeudi 17 Août 2023, nous sommes appelés à très vite nous préparer au Grand Rendez-vous du début de la nouvelle année qui vient, dans moins d’un mois, à commencer par Rosh Hashanna, puis Yom Kippour. Un petit répit est accordé aux Ashkenazim par rapport aux Sefaradim. Cela porte sur les prières de Seli’hoth, qui sont des supplications de pardon, de repentir, tout en clamant la royauté de HASHEM en tant que Créateur et Maître du monde. Elles sont dites et même chantées, et se concluent par la sonnerie du Shofar, encore avant la prière du matin. Or les Seli’hoth sont décalées et débutent cette année trois semaines plus tôt pour les Sefaradim -à savoir au lendemain de Rosh ‘Hodesh, soit depuis ce 20 août- que pour les Ashkenadim, qui ne les diront qu’à partir du 10 septembre prochain.

À l’instar de HASHEM. Il nous est donc donné la chance ultime de nous faire pardonner les fautes commises et autres écarts de conduite que nous aurions eu durant l’année écoulée, eu égard aux prescriptions de la Torah. Et HASHEM, notre Père, est magnanime et plein de compassion envers ses enfants qu’Il chérit et protège des vicissitudes et autres embûches de la vie. HASHEM nous sait malmenés, entraînés et influencés par tout ce qui nous entoure. Et Il sait combien nous luttons et résistons pour ne pas succomber à bien des tentations. Et lorsque nous réussissons, Il est heureux pour nous et Il nous encourage, notamment par des signes -à décrypter- à persévérer et à remporter encore une victoire, puis une autre, puis encore une autre, sur notre Yétser Hara, notre « mauvais penchant ». Celui-ci, sans relâche, nous pousse vers la faute. De façon très sournoise il nous fait imaginer prétextes et autres fausses raisons justifiant que ce n’est pas du tout grave et qu’il ne s’agit pas vraiment d’une transgression d’un interdit de la Torah. Et dès la seconde « transgression » de même type, elle nous apparaît encore moins grave. Et ainsi de suite jusqu’à ce que l’interdit et donc la faute disparaissent et s’évaporent comme par enchantement. Mais ce n’est bien évidemment qu’un leurre, et l’un des tours joués par le Satan pour nous faire trébucher ! Et malgré cette chute, cette perte de niveau spirituel du fait de l’irrespect des Mitzvoth, « Israël She’Hata, Af Al Pi She’Hata, Israël Hou ! ». Ce qui signifie : « Un Juif qui a fauté, bien qu’il ait fauté -et s’est éloigné de HASHEM- reste un Juif ! » Et à l’instar de HASHEM, nous devons avoir la plus grande compassion envers lui. Qu’il sache que la porte ne lui est pas fermée, qu’il est attendu et qu’il peut encore revenir. Et c’est ce « travail », selon la situation de chacun, qu’il nous est offert de réaliser sur nous lors des Seli’hoth du mois de Elloul. Il s’agit bien ici de nous « réparer » et bien sûr nous préparer à Rosh Hashanna, puis à Yom Kippour. Parce que ce sont des moments capitaux qui touchent à l’existence-même de chacun d’entre nous. Nous aurons, avec l’aide du Ciel, l’occasion d’y revenir.

Pardon envers HASHEM et pardon envers son prochain. Mais ayons encore à l’esprit qu’au même titre qu’il nous faut réparer et demander pardon pour les fautes commises envers HASHEM, il nous faut aussi réparer et demander pardon pour les fautes commises envers autrui.

Lui ai-je manqué de respect ? L’ai-je offensé ? L’ai-je dénigré aux yeux d’autrui en rapportant ce qu’il a fait ou dit et qui le défavorise ? Lui ai-je pris une Mitzva qui lui revenait ? Ai-je évoqué un enseignement reçu de lui sans le citer ? L’ai-je privé d’un bien matériel ? Lui ai-je abîmé quelque chose à son insu, par mégarde ou non ? Lui ai-je causé le moindre préjudice ? Tout cela, il faut le réparer, autant que faire se peut, en allant trouver la personne envers qui nous aurions fauté, et lui demander de nous pardonner et, s’il le faut, la dédommager pour le préjudice subi. Ce n’est bien sûr pas toujours facile, et c’est souvent un euphémisme, mais combien c’est en définitive gratifiant et libérateur d’un poids, parfois immense, sur la conscience ! Surtout lorsque l’on sait que le pardon accordé par HASHEM dépend aussi du pardon obtenu de ceux envers qui j’aurais fauté.

Le cadeau du Ciel. Que l’on se rassure, il n’est pas un homme qui n’ait commis de fautes. Mais HASHEM est le Père de chaque Ben Israël. Et un Père qui aime son enfant ne le maltraite jamais. Et lorsque celui-ci faute HASHEM fait avant tout preuve de magnanimité. Et, au contraire, Il fait tout pour le ramener dans le droit chemin, pour qu’il s’amende et fasse Teshouva. Mais qu’on ne se méprenne pas, Elloul, de même que les 10 jours de pénitence qui suivront, ne constituent pas un « passeport » pour effacer nos fautes en vue de recommencer ensuite de plus belle comme avant. Vous vous en souvenez, la Teshouva, pour être réelle et porteuse d’effets, implique la réunion de trois conditions : – Reconnaître nos fautes. – Regretter de les avoir commises. – S’engager à ne plus les commettre à l’avenir.

Et ce qui est extraordinaire et qui constitue un immense cadeau du Ciel, si on y réfléchit bien, c’est que HASHEM considère notre engagement comme si nous l’avons déjà réalisé. Il le prend pour « argent comptant » comme si nous avons déjà « payé ». HASHEM efface nos fautes bien que nous n’ayons encore pas modifié nos actes et notre comportement. Il accorde tout le crédit à l’homme qui s’engage à s’amender et à faire Teshouva. À l’homme d’être alors cohérent, à la hauteur et d’assumer en toute responsabilité l’engagement qu’il a pris de s’élever et de se rapprocher de HASHEM.

Eth Ratzon. Le mois de Elloul a ceci de particulier que c’est un Eth Ratzon, un temps particulièrement propice pour se rapprocher de HASHEM qui est alors extrêmement bienveillant envers Israël. Qu’on s’en rappelle, le Rosh ‘Hodesh Elloul, Moshé Rabbénou est monté pour la 3ème fois au Mont Sinaï, cette fois avec les nouvelles Tables de la Loi que HASHEM lui a demandé de tailler. C’était après les deux premiers séjours de 40 jours qu’il fit au Mont Sinaï. Le 1er intervint juste après le Don des 10 Commandements. Moshé Rabbénou en descendit portant les premières Tables de la Loi, qu’il brisa lorsqu’il vit les Benéï Israël fourvoyés dans la faute du veau d’or. C’était le 17 Tamouz. Suite à quoi Moshé Rabbénou remonta une seconde fois au Mont Sinaï pour encore 40 jours pour implorer HASHEM de pardonner à Israël. Ce n’est qu’après cela, à Rosh ‘Hodesh Elloul, que Moshé Rabbénou remonta une 3ème fois avec les nouvelles Tables. Il descendit du Mont Sinaï à Yom Kippour, porteur des nouvelles Tables de la Loi écrites du doigt de HASHEM, en ayant obtenu le pardon pour Israël.

À tous ceux qui veulent profiter de ce Eth Ratzon, nous ne pouvons que leur souhaiter ‘Hazak OuBaroukh, qu’ils soient forts -résolus dans leur détermination- et qu’ils soient bénis -par leurs actions et tout ce qui en résultera- et bien sûr qu’ils réussissent pleinement dans leurs entreprises.

Très bon mois de Elloul à tous et qu’il nous soit donné de tirer le meilleur parti de l’immense cadeau que le Ciel nous accorde ce mois-ci !